Réalisateur : Jack Sholder
Origine : États Unis
Genre : Horreur, slasher , fantastique
Durée : 85 minutes
Date de sortie : 1er Novembre 1985
Distribution : Robert Englund, Mark Patton, Kim Myers, Robert Rusler, Clu Gulager, Marshall Bell…


En 1985, et suite au succès du premier film, une suite aux aventures de notre croque-mitaine au pull rayé rouge et vert et à la main gantée, sort sur les écrans.

Cette fois-ci, nous suivons la famille Walsh, en particulier le fils adolescent, Jesse, qui par un hasard formidable, vient d’emménager dans l’ancienne maison de Nancy Thompson (l’héroïne du premier film). Et comme on pouvait s’y attendre, Freddy ne tarde pas à venir s’en prendre au brave Jesse…

Mais comme on pouvait s’y attendre beaucoup moins, le film se fout complètement des règles établies dans le précédent opus.

Bon… Vous pouvez arrêter la lecture maintenant si vous ne l’avez pas vu, parce que je vais spoiler quasiment jusqu’à la fin.

Le film est… étrange. Il est véritablement atypique dans la saga. Là, notre brave Freddy Krueger n’attaque plus dans les rêves de ses victimes (après tout pourquoi respecter LA caractéristique originale de notre tueur ?) et semble plus proche de l’entité possessive, poussant Jesse à tuer (enfin on suppose, c’est pas très clair) et venant carrément équarrir du jeune dans la réalité véritable à la fin du film.

Ce sera d’ailleurs la seule et unique fois de sa carrière (hormis dans le cross over avec Jason) qu’il se conduira ainsi, retournant dans le monde des rêves dès le film suivant. Ce sera aussi le seul qui n’entretiendra pas de véritable lien avec les autres. Hormis Freddy lui-même et une référence vite fait à Nancy (d’ailleurs rebaptisée Lisa, comment, pourquoi, on n’en saura jamais rien), le film ressemble plus à un spin off qu’à une suite.

 

Et pourtant… Bien qu’assez mal aimé (malgré un score au box office plus qu’honorable), le film est assez sympathique en soit. Loin (très) d’être le pire opus de la saga, et malgré d’évidents défauts (le film a mal vieilli, fait très kitsch par moment et les personnages sont vraiment, vraiment très cons. A un moment, les oiseaux de la maison s’excitent, sortent de leur cage, attaquent et finissent par exploser. Réaction ? « Oh, ça doit être une fuite de gaz ! »), on ne peut cependant pas nier son originalité et surtout certaines scènes mémorables qui font partie des meilleures de la saga (Freddy qui s’extirpe du corps de Jesse, l’une voir la meilleure scène tout Freddy confondu) …

Le film est formellement très interessant.

Et maintenant, il y a son sous texte. Bien que nié par le réalisateur, le scénariste et l’acteur principal (du moins jusqu’à son coming out), le film baigne du début à la fin dans une ambiance érotico gay, difficilement occultable.

Et là, c’est un festival d’image très très clichées (on est sur du « cuir moustache » basiquement). Jesse s’habille avec des petits shorts rose et moulant, lors d’une bagarre avec son copain, Ron, celui-ci lui baisse son pantalon. Le prof de sport, tout de cuir vêtu, qui croise Jesse dans un bar gay BDSM, et qui finira tué par Freddy dans une séance bondage sous la douche. Jesse qui, alors qu’il va conclure avec sa petite amie, est prit de panique, et va se réfugier chez Gary, en sueur et en pleine nuit…

Et c’est dommage que cet aspect là ne soit pas assumé par le film.

Bon, je sais que ce sont des gros clichés, et oui, c’est gênant en 2025, mais nous parlons d’un film qui a 40 ans. Mais si le film avait effectivement fait de Jesse, un personnage gay, le film aurait pu être une jolie parabole sur le coming out. Freddy devenant un symbole de la pression sociale, et où Jesse aurait pu le vaincre, et se libérer de son emprise en s’assumant comme il est.

Au lieu de ça, comme ce n’est pas assumé, on a limite l’impression que Freddy représente l’homosexualité de Jesse, et que celui-ci la combat et finit par gagner en « restant dans le droit chemin ». D’ailleurs le film s’achève avec Jesse qui sort enfin véritablement avec sa petite copine, une cruche comme on en fait peu et surtout totalement inutile dans le film. Du coup, on finit sur une note un peu frustrante.

Après, encore une fois, il faut se remettre dans le contexte de l’époque, époque où les personnes LGBT, avaient encore moins de considération que maintenant…

Mais bref, pour conclure, cette Revanche de Freddy reste peut être la plus originale et intéressante proposition dans le fond.

Le film en lui-même reste tout à fait regardable, si on fait fi de certains effets spéciaux mal vieillis, et demeure vraiment attachant et sympathique, malgré ses défauts, qualités que n’auront pas certains films le suivant !


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