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Nicolas Leduc

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L’exorciste du Vatican, en Blu Ray

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L’exorciste du Vatican titre original : The Pope’s Exorcist. réal. : Julius Avery. int. : Russell Crowe, Franco Nero, Ralph Ineson. pays : États-Unis. dist. : Sony Pictures Entertainment France Sortie en salle le 10 mai 2023

Réalisateur : Julius Avery
Édition : Esc
Sortie : 13 Septembre 2023
Durée 103 min
Genre : Horreur ? Comédie ?
Distribution : Russel Crowe, Alex Essoe, Franco Nero…

Film : 3/10          Blu-ray : 5/10

 

 

Il y a des films qui souffriront immanquablement de l’héritage d’un aîné bien trop illustre. Un film de requins, par exemple, sera toujours mis en comparaison avec Les dents de la mer, le chef d’œuvre de Steven Spielberg. Dans le cas qui nous occupe ici, la comparaison avec L’exorciste de William Friedkin sera malheureusement inévitable. Et autant le dire tout de suite, ça ne sera pas en faveur du film de Julius Avery (Overlord, Le Samaritaine…).

A vrai dire, même en le comparant avec des films plus modestes comme L’exorcisme d’Emily Rose ou Le dernier Exorcisme, le film qui nous intéresse aujourd’hui fait pâle figure.

Et pourtant… Même si le film est naze (on reste plus proche du nanar que du navet cependant) il est quand même assez sympathique. Et c’est d’autant plus triste, qu’il aurait pu avoir des arguments à faire valoir…

Le 13 Septembre 2023, sortait donc en Blu-ray, L’exorciste du Vatican, film « inspiré » de la vraie vie véritable du Père Gabriele Amorth, exorciste en chef du Pape.

Nous retrouvons donc le Père Amorth, sur la sellette après un exorcisme non autorisé par l’église, qui doit procéder à un exorcisme dans une ancienne église, reconvertie en lieu de vie par une jeune veuve (Alex Essoe, Starry eyes…) et ses deux enfants, sur demande express du Pape lui-même…

Bon, commençons et finissons d’ailleurs, par LE point positif du film : Russel Crowe (Gladiator, Un homme d’exception, Master and Commander…) qui nous livre ici une prestation assez savoureuse en prêtre rigolard et désabusé. Alors le voir sous les ordres d’un Pape interprété par Franco Nero (Django) et le tout dirigé par Julius Avery qui nous avait offert le jouissif bordel Overlord, pouvait nous mettre en joie, légitimement, surtout que la scène d’ouverture est pleine de promesses…

Le problème c’est que tout s’essouffle très vite. Le film part dans tous les sens, se perd en sous intrigue (le simili procès d’Amorth) et surtout ne sait pas sur quel pied danser… On ne sait pas trop si on regarde un film d’horreur ou une comédie. Dans les deux cas c’est raté.

Parce que le plus gros défaut du film se trouve être le possédé.

Un enfant possédé, généralement, ça inquiète… Là, non… Et pour une raison toute simple : il faut qu’il l’ouvre en permanence. Et il cause, et il essaie d’être menaçant, et il cause… On aurait gagner à avoir un démon vraiment plus mutique et inquiétant par opposition au prêtre… Sauf que là, non… On a quasiment l’impression que l’exorcisme se résume à un concours de blagues. Et de fait, on rit. Mais au détriment du film.

Alors on suit les aventures, plutôt bien filmées, du père avec un ennui poli, haussant un sourcil dubitatif devant des scènes surréalistes de médiocrité (le réveil du pape sur son lit d’hôpital m’a octroyé un gros fou rire, alors que la scène était sensée être anxiogène…).

Bref, même s’il ne vous fera pas passer un mauvais moment, je ne peut pas vous recommander ce film, qui n’a même pas l’ingéniosité d’être un tant soi peu original (toutes les idées ont déjà été développées en mieux avant).

Et l’édition Blu-ray dans tout ça ?

Un film pareil se devait d’avoir une édition au diapason. Spoiler, c’est le cas.

L’image est belle, le son est bon…

Les bonus sont totalement anecdotiques et peu intéressant : deux modules pour une durée totale d’environ 10 minutes. Une sorte de simili making off de 6min intitulé : « Qu’est ce qui vous a possédé ? » et un très court documentaire de 4min30 pour nous présenter le véritable Père Gabriele Amorth…

C’est peu, c’est décevant, mais on les regarde sans déplaisir non plus… Un peu comme le film d’ailleurs…

 

Burnhouse Lane, du studio Harvester

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Développeur : Harvester games
Éditeur : Feardemic
Genre : aventure, horreur
Date de sortie : 28 juin 2023
Support : Pc, Switch


Bienvenue à Burnhouse Lane…

Parfois, comme un fait exprès, le sort semble s’acharner.

Angie Weather, infirmière intérimaire a perdu son mari, rencontré à l’hôpital. Coup de foudre entre les deux mais histoire d’amour à durée limitée : celui-ci luttait contre un cancer du poumon qui lui fut fatal, après deux années. Angie essaie tant bien que mal de s’en remettre, mais l’ironie du destin la rattrape. Grosse fumeuse, plus encore depuis le décès son époux, elle a également développé un cancer du poumon… Ses jours en deviennent tristement comptés… Elle n’attend plus rien, ne veux plus rien, à part éventuellement en finir par elle-même. Mais même la corde qu’elle se passe autour du cou ne l’aidera pas, celle-ci cède comme si même le choix de sa mort ne lui appartenait plus… Alors Angie accepte un dernier travail, un travail simple… S’occuper d’une personne âgée, Georges, dans sa ferme à la campagne… Quelque chose de simple, de reposant… Mais la première nuit venue, des bruits au sous sol l’attire… Elle y découvre un portail, qui mène à Burnhouse Lane, ville fantomatique, purgatoire malsain où vivent des esprits piégés et où règnent les chats… L’un d’eux, le roi, un chat immense et brûlé propose un marché à Angie… Si celle-ci accomplit cinq épreuves pour Burnhouse Lane, alors il lui donnera un remède. Cependant, ces épreuves vont l’enfoncer de plus en plus loin dans l’horreur et la folie. Le remède vaut il le prix ? Vaut il mieux préserver sa vie au détriment de son âme ?

Ce résumé, pour touffu qu’il puisse sembler, ne survole que brièvement le premier chapitre du jeu (qui en comporte 7). Et ce jeu, parlons en.

On ne le dira jamais assez, 2023 à été un très grand cru en matière de jeux vidéo, et particulièrement au niveau de l’horreur. Et pourtant, les jeux préférés ne sont pas l’œuvre de gros studios, mais bel et bien celle de studio indépendant. J’avais adoré Decarnation et pensait sincèrement ne pas trouver mieux cette année. C’était avant d’arpenter les rues de Burnhouse Lane.

Pour résumé brièvement, on pourrait parler d’un Silent Hill en 2D, mais c’est serait vraiment réduire le travail d’orfèvre du studio Harvester ( Downfall et, surtout, The Cat Lady, dont Burnhouse Lane semble être une suite spirituelle).


Si les graphismes peuvent surprendre, pour être honnête ils m’ont rappelé l’ancienne émission pour enfant Angela Anaconda, l’écriture, que se soit au niveau du scénario comme celui des personnages (tous sont parfaits), est affutée comme un rasoir : tranchante et précise. Normal pour un jeu semi narratif, mais quand même, vu la diversité et la complexité des thèmes abordés, il aurait été facile de se prendre les pieds dans le tapis. Il n’en ai rien. Tout sonne juste et tout vous faits ressentir les émotions voulues, principalement la peur et la dépression… Car oui, le jeu fait peur, non pas pour son esthétique, encore que, mais par son ambiance. Le jeu est glauque, et pourtant incroyablement poétique par instant. Des choix moraux, dans des dialogues ou en général viendront ponctués votre aventure, et le fait de savoir qu’il y a plusieurs fins disponibles, vous feront toujours vous demander si vos actions, aussi anodines soient elles, ont eu une incidence sur votre parcours. D’autant que certaines sont incroyablement subtiles.

Je vais vous en spoiler une, ici, mais rien qui ne puissent nuire à votre expérience future, d’autant qu’elle apparaît très tôt dans le jeu. Le système de sauvegarde se fait à des endroits précis. Dans Resident Evil, par exemple vous sauvegardiez en enregistrant votre progression sur une machine à écrire, bref moment de répit dans votre exploration. Ici le principe est un peu le même. Sauf que votre héroïne sauvegarde en prenant une pause cigarette. Si de prime abord, on n’y prête pas forcément attention, on finit par se demander si le fait de sauvegarder régulièrement n’influe pas sur la santé d’Angie. A tel point que par instant on craint de sauvegarder pour ne pas faire empirer son état et au final, ces brefs instants de répits, deviennent de nouveaux facteurs de stress, d’autant que rien ne vient vraiment vous dire si vous êtes dans le vrai ou le faux… C’est la moindre des subtilités d’un jeu particulièrement passionnant et addictifs, que devrait tenter tous fans de jeux d’horreur et tout fan de jeux vidéo en général. Une pépite noire comme rarement, mais exceptionnelle.

Soyez sympas, rembobinez ! de Michel Gondry

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Réalisateur : Michel Gondry
Origine : France, Etats-Unis
Durée : 102 minutes
Genre : Comédie
Date de sortie : 22 Février 2008 Casting : Jack Black, Mos Def, Danny Glover, Mia Farrow, Sigourney Weaver…

Alors que Disney vient d’annoncer la fin des sorties dvd et Blu-ray de leur films en Australie, l’amer constat que le support physique tant peu à peu à disparaître au profit du tout numérique se fait de plus en plus palpable.

Cette fin d’époque, on la retrouve dans le film Soyez Sympas, Rembobinez ! du génial Michel Gondry ( Human nature, Eternal Sunshine of the spotless mind…).

Soyez Sympas, Rembobinez ! nous présente deux loosers sympathique : Mike, ( interprété par Mos Def, rappeur acteur que nous avons pu voir dans des films comme H2G2, le guide du voyageur galactique, Braquage à l’italienne…) employé dans le vidéo club de son oncle Elroy (Danny Glover, L’arme fatale, La couleur pourpre, Saw…) et Jerry, (Jack Black, High  fidelity, Rock Academy, Tonerre sous les tropiques…) chômeur complotiste. Le magasin de VHS périclite, face à la concurrence du dvd, et Elroy part quelque jours pour étudier la concurrence, laissant à Mike la surveillance du magasin.

Tout se passe relativement bien, jusqu’à ce que Jerry, voulant saboter une centrale électrique, se retrouve momentanément magnétique, et en venant rendre visite à Mike, efface accidentellement toutes les VHS.

Pour remédier à ça, les deux amis décident de refaire l’intégralité des films avec les moyens du bord, la méthode « suédé ». Et étonnamment, leurs remake fait au système D, plaît énormément à la communauté, qui en réclame encore plus.

Ce film est peut-être le plus accessible dans la riche filmographie de Gondry. Extrêmement drôle, il faut voir le résultat des films suédés, mention spéciale à Ghostbusters et Rush Hour 2, il n’en demeure pas moins infiniment touchant, dans son approche inéluctable de la fin des choses…

En effet, malgré le succès remporté et la nouvelle jeunesse qu’obtient le vidéo club, le format vhs est de toute façon voué à disparaître… Surtout quand les gros studios attaquent et réclament la destruction totale des films pour non respect du copyright. On se sent alors, comme les divers protagonistes : impuissants et abattus par l’injustice… Une seule chose peut alors sauver le vidéo club de la destruction : faire un film original. Ce film, biopic sur Fats Waller, jazzman ayant séjourné dans la petite ville, est réalisé avec l’aide de toute la communauté. On se prend alors à espérer une fin heureuse. Et dans un sens, elle l’ait, mais terriblement douce amère. Elroy ayant conscience que malgré le succès du film l’époque des vhs est révolue, on apprend juste avant la projection qui rassemble toute la ville, qu’il a vendu son bâtiment. Et on regarde le résultat final, film qui est tout à fait honorable, on rit avec le public, on applaudit, mais tout ayant conscience que les meilleures choses ont une fin, malheureusement, celle là aussi…

Ce film est un véritable coup de cœur. Peut être, un peu plus mineur qu’Eternal Sunshine, il n’en demeure pas moins un très beau film, avec des acteurs convaincants jouant des personnages attachants. Car , oui, on s’attache très fort aux personnages, et le film s’achève comme un été adolescent, on a profité, on s’est amusé, mais on sait aussi qu’il ne pouvait pas durer éternellement…

Une comédie ( oui, j’insiste le film est vraiment drôle) qui traite aussi bien du temps qui passe, ne peut qu’être recommandé chaudement. Donc, si vous avez un jour, été louer un film, et si cette période où l’on attendait impatiemment de pouvoir partager un moment entre potes autour d’un magnétoscope vous manque un peu, courrez voir Soyez sympas, Rembobinez !

 

Pique-nique à Hanging Rock, de Peter Weir, sortie Blu Ray

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Réalisateur : Peter Weir
Origine : Australie
Durée : 107 min (version Director’s cut)
Genre : Drame, Mystère…
Distribution : Rachel Roberts, Helen Morse, Dominic Guard, John Jarratt…

Film : 10/10
Bonus : 8/10

Le 19 juillet 2023, ESC Editions a eu l’excellente idée de ressortir en Blu Ray Pique-Nique à Hanging Rock de Peter Weir, sorti initialement en 1975.

Et comme beaucoup de ses films, celui-ci est un chef d’œuvre, bien qu’un peu moins connu que des pépites comme The Truman show, Witness, Mosquito Coast ou, bien entendu, Le cercle des poètes disparus.

 

Pique-nique à Hanging Rock nous transporte en 1900 en Australie. Là, les élèves d’une école privée pour jeunes filles organisent un grand pique-nique au pied de Hanging Rock, chaîne montagneuse, autrefois lieu de culte pour les aborigènes.

Au cours de l’après-midi, quatre jeunes filles et une de leur enseignante s’aventurent dans les rochers et s’engouffrent dans une cavité… On ne retrouvera que l’une d’elle, vivante mais amnésique…

Ce film est à la fois envoûtant, mystérieux et inquiétant. Peter Weir filme admirablement les paysages australien et nous offre une énigme cinématographique de la plus belle eau.

Il adapte le roman de Joan Lindsay, Picnic at Hanging Rock, tout simplement à la perfection.

Il nous transporte littéralement dans un lieu et une époque, et le film nous hante, bien longtemps après sa vision.

Son atmosphère unique inspirera d’ailleurs Sofia Coppola pour son Virgin Suicides.

Véritable film d’ambiance, je vous recommande vivement sa vision, tant il a peu vieilli et grâce à la haute définition, vous pouvez désormais le découvrir ou le redécouvrir dans les meilleures conditions possibles.

A noter qu’une série, adapté du même roman, est sortie en 2018 par le studio Showcase avec Natalie Dormer en tête d’affiche. La série est correcte, mais elle s’égare un peu et n’a plus la puissance du chef d’œuvre de Peter Weir.

Pour ce qui est du Blu Ray, ESC s’est mis en quatre pour nous régaler.

Non seulement la bande son et l’image sont impeccables, mais ils ont mis les petits plats dans les grands pour les bonus.

On retrouve donc pour le gros morceau :

Un entretien autour du film de 37 min avec Olivier Père, un entretien passionnant et bourré d’anecdotes.

A recollection, un documentaire de 1975, de 26 min, là aussi bigrement intéressant, qui fait office de making of.

Deux présentations du film, l’une de 4 min par Bernard Bories, plutôt sympathique mais anecdotique, et une plus intéressante, de 12 min, par la réalisatrice Mati Diop, lors de sa carte blanche à l’étrange festival de 2019.

Un petit module avant-après de 6 min sur Hanging Rock et Martindale, agréable à suivre et pour finir, l’inévitable bande annonce.

En bref et pour résumé, ce film est un must have pour tout cinéphile, et l’édition fera honneur à votre collection.

Allez y les yeux fermés, pour découvrir l’un des films les plus énigmatiques, mystérieux, envoûtant et même par instant terrifiant, de l’histoire du cinéma.

 

Master Detective Archives RAINCODE de Spike Chunsoft

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Éditeur : Spike Chunsoft
Développeur : Too Kyo Games, Spike Chunsoft
Genre : Aventure, Enquête…
Sortie : 30 Juin 2023
Support : Switch

 

L’année 2023 n’est certes pas fini, mais je crois pouvoir affirmer que je tiens mon jeu de l’année. Oui, en Juillet. Et ce n’est ni une suite, ni un remake.

Comme je l’ai dit lors d’une précédente critique, cette année est  une année faste pour les joueurs. Sorti d’un peu nulle part, Master Detective Archives : Raincode, est une exclusivité Switch sorti le 30 Juin 2023, du studio Spike Chunsoft (Pokémon Donjon mystère, Danganronpa…) qui nous offre là, un magnifique home run.

Le jeu vous permet d’incarner Yuma Kokohead, jeune Maître détective en devenir, et amnésique suite à son pacte avec Shinigami, une déesse de la mort. Ses pas le conduiront très vite à Kanai Ward, ville perpétuellement pluvieuse, où les seules sources de lumières sont artificielles. Là, Yuma et l’agence de détectives locale vont commencer à enquêter sur de mystérieux meurtres, mais se confronteront à l’Amaterasu Corporation, multinationale tenant Kanai Ward par l’entremise des Pacificateurs, police locale proche de l’inquisition.

Je ne peux pas en dire beaucoup plus. Si Master Detective est aussi bon, c’est en grande partie grâce à l’intelligence de son écriture et au plaisir de la découverte.

Master Detective ressemble à l’enfant qu’aurait pu avoir la saga Ace Attorney si elle s’était accouplée avec Deadly Premonition. Et pourtant, ce jeu ne ressemble à aucun autre.

Car outre, des qualités scénaristiques époustouflantes, et un casting exceptionnel (tous les personnages, absolument tous les personnages sont richement travaillés. Mention spéciale à Shinigami, inoubliable et savoureuse), le gameplay est de prime abord déroutant. Pour faire simple, quand un meurtre a lieu, vous devez enquêter. Pour cela, vous devez observer votre environnement et prendre en compte les éléments primordiaux, qui deviendront des clés énigmes. Quand l’enquête touche à sa fin, Shinigami génère une dimension parallèle qui représente la psyché du tueur. À vous alors, de vous servir de vos clés à bon escient pour révéler le meurtrier dans des combats de mots.

Vous avez le droit de lever un sourcil circonspect. Et de fait, le premier affrontement risque de vous surprendre. Mais en gros vous ferez face à des contradicteurs qui vous enverrons littéralement des phrases à la gueule. À vous de les esquivez, ou si vous y trouvez une contradiction, de contre attaquer avec l’une de vos clés solution, jusqu’à la reddition de votre adversaire. Si comme je l’ai dit, la première confrontation peut laisser pantois, cela devient assez rapidement addictif quand on découvre toutes les subtilités des « combats ».

Même si ce jeu est excellent, il convient de noter quelques petits bémols, comme des graphismes un peu flous et des quêtes annexes peu inspirées. Mais si vous passez outre ces menus défauts, le jeu risque bien de vous tenir en haleine durant ses six longs chapitres (5 chapitres plus un prologue).

Comptez une vingtaine d’heure pour en venir à bout. Et croyez moi, vous ne regretterez pas le voyage à Kanai Ward.

Bien, comme je l’ai dit, la qualité première du jeu est l’excellence de son écriture. Du coup, comme je pense que le mieux est de découvrir par vous-même, je ne vais pas trop spoiler l’histoire. Mais, il ne faut pas vous fiez aux graphismes plutôt mignons, le jeu est très, très sombre. En effet, chaque fois que vous résolvez une affaire, et que vous faites éclater la vérité, Shinigami va faucher la vie du responsable. Si dans les premières enquêtes on ne fait pas trop de cas, le jeu va progressivement vous mettre dans un grand embarras moral quand les tueurs seront moins manichéens que prévu. Même si Yuma est quelqu’un de profondément sympathique, sa quête de vérité à tout prix, le met dans une position proche du fanatisme qui crée ainsi un parallèle avec la milice d’Amaterasu. Si leur actes sont absolument gratuits et mauvais, on ne peut s’empêcher de penser qu’en des circonstances différentes Yuma aurait pu basculer du « côté obscur ».

Vraiment, ce jeu est ma claque de l’année, je vous le recommande chaudement.

Ruby, l’ado kraken de Kirk DeMicco

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Réalisateur : Kirk DeMicco
Origine : États-unis
Durée : 95 minutes
Date de sortie : 28 Juin 2023
Genre : Animation, comédie…
Distribution : Lana Condor, Toni Collette, Jane Fonda, Annie Murphy…


Ruby, l’ado kraken…

Ce film me laisse un peu désemparé, je dois bien l’avouer. Avec ce film, Dreamworks revient à ses premières amours, quand le studio pensait qu’il suffisait de pomper leurs idées chez Pixar, pour faire aussi bien qu’eux. Sauf que ça fonctionne pas comme ça, et ce n’est pas leur abominable Gang de requins qui viendra plaider leur cause.

Là, Ruby « s’inspire » de deux Pixar : Alerte rouge et Luca. Mais encore une fois sans la plue value Pixar. Sans âme…

Le film nous raconte donc l’histoire de Ruby Gillman, jeune fille kraken, qui s’est isolée avec toute sa famille dans un petit village en bord de mer pour s’éloigner de la mer… Non, non, vous avez bien lu. En gros, si une fille de la famille kraken tombe dans l’eau de mer, elle se transforme en gros kraken, guerrière trop puissante qui protège les océans. Du coup, comme sa mère tient absolument à garder le secret, elle refuse que Ruby s’approche de l’eau de mer. Et donc toute la famille habite à grosso modo, deux mètres du rivage.

Bravo la logique.

Et donc toute la famille vit en harmonie, cachant leur secret aux yeux des habitants, qui il faut bien le dire, sont complètement con de se laisser berner aussi facilement. Ruby et sa famille sont BLEUS. Ils ont des doigts et des oreilles difformes, n’ont pas de nez… et surtout ILS SONT BLEUS.  Mais heureusement, un gag viendra justifier tout ça… (en gros, les membres de la famille Gillman se font passer pour des canadiens… Raconter comme ça, ça semble nul, mais au cinéma c’est… nul aussi.) Mais comme vous vous en doutez, Ruby va finir par tomber à l’eau, et les emmerdes vont commencer…

Originalité /20…

Bref, on suit les péripéties de Ruby (qui il faut le reconnaître est un personnage assez attachant), de sa famille et de ses amis, et globalement le film se suit tant qu’on creuse pas trop loin sur les incohérences du scénario. Et bon sang qu’il y en a…

En l’état, que dire de ce Ruby, l’ado kraken ? J’ai l’air très sévère, et je vais l’être un peu plus dans la partie spoiler, mais en toute sincérité, le film n’est pas mauvais. Il n’est pas bon, non plus, il est fade. Il se laisse suivre, sans déplaisir, les personnages sont attachants, certains (très rare) gags font mouche… Mais on l’oublie sitôt fini, on n’éprouve aucune envie de le revoir…  On ne passe pas un désagréable moment devant… On passe juste un moment… Et alors que les films d’animation pullulent sur nos écrans, vous pouvez sans trop de regrets passez votre tour pour ce Ruby, qui en l’état est au cinéma ce qu’un Giant est à la gastronomie : ça nourrit, c’est sympa, mais on peut trouver largement mieux et on sait que ça a été fait avant et en mieux par la concurrence…

Bon, et c’est là qu’on va spoiler un peu… Mais peut-on vraiment parler de spoil, sachant que le film nous coche toutes les cases du livre des clichés ? Oui. Parce que non seulement il coche toutes les cases, mais en plus il les coche mal.

Comme je l’ai dit, il y a un gros, gros soucis de cohérence dans le scénario. Je ne vais pas toutes les énumérées mais je vais prendre quelques exemples. Déjà, je vais être gentil je ne vais pas insister sur le fait que la famille fuit la mer en habitant en bord de mer. C’est complètement stupide. Alors, oui, c’est vaguement justifié par un gag au détour d’une ligne de dialogue, mais c’est comme la justification de leurs apparences, ça ne rime à rien… Genre, on le mentionne et hop, on passe à autre chose… Sauf que cet artifice ne fonctionne plus depuis bien longtemps… Bref, c’est même pas ça le plus gênant…

Le film nous fait la formule éculée et maintes fois ressassé du conflit générationel mère-fille. Mais là, ça ne fonctionne pas. La mère de Ruby refuse que celle-ci aille fêter son bal de promo, parce que celui-ci se déroule sur un bateau. Elle lui explique que ça peut être dangereux pour elle si elle tombe dans l’eau. Mais elle ne lui explique pas en quoi. Et refuse de lui expliquer. Du coup ça occasionne un secret de famille qui n’a pas lieu d’être. Autant dans Alerte Rouge on pouvait comprendre le fait que la mère cache à sa fille sa capacité à se transformer en panda roux. Déjà, c’était pas sûr, et de plus, la petite fille ne l’aurait pas cru. Là, Ruby est un kraken. Elle le sait. Elle sait qu’il y a un potentiel danger avec l’eau de mer… Explique lui bon sang.

Et c’est malheureusement comme ça tout le film. Des secrets et des révélations qui ne servent qu’à faire avancer une intrigue qui sans ça ferait du sur place, mais qui au final ne servent à rien et qu’on voit venir à des kilomètres… Du coup, on a une espèce d’impression d’improvisation permanente. C’est pénible…

Mais bon… Au moins Ruby est attachante !

 

 

Decarnation, chef d’œuvre de l’Atelier QDB

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Date de sortie : 30 Mai 2023
Editeur : Shiro Unlimited
Developpeur : l’atelier QDB
Musique : Akira Yamaoka, Quentin Boëton (Alt 236)…
Support : PC, Switch


2023 est, il faut bien le dire, un très bon cru pour les jeux vidéos : entre les suites de classiques comme Zelda, Diablo, Final Fantasy, Street Fighter, Alan Wake voir Pikmin, les remake (Resident evil 4, Dead Space) les reboot (Mortalité Kombat, Alone in the Dark) et bien sûr, création originale (Master Detective, Hogwart Legacy…) il peut sembler difficile voir impossible qu’un petit jeu d’horreur narratif français indépendant puisse s’imposer comme l’un des jeux de l’année, peut être même LE jeu de l’année, au milieu des mastodontes sus cités, certains n’étant d’ailleurs pas encore sorti au moment où votre serviteur écrit ces lignes.

Et pourtant…

Sorti le 30 mai 2023 sur PC et Switch, Decarnation est pour l’instant mon gros coup de cœur de l’année. Développé par l’atelier QDB, petit studio indépendant qui signe là son premier jeu (mais qui se paye le luxe d’avoir Akira Yamaoka (Silent Hill, la classe) sur certaines musiques),  Decarnation est comme dit précédemment un jeu narratif d’horreur psychologique.

On y suit Gloria, une danseuse de cabaret, qui bien qu’encore jeune, commence à tomber dans le déclin. Ses relations familiales, professionnelles et amoureuses sont tendues, et même si ce n’est pas explicitement dit, on devine très vite que Gloria a subit des traumas. Alors quand la secrétaire d’un gros producteur la contacte pour lui proposer de monter un spectacle mondialement diffusé, qui lui apporterait enfin gloire et reconnaissance, Gloria accepte le rendez vous.

Rendez vous qui s’avérera être un traquenard… Gloria se retrouve alors séquestré, sans liens avec l’extérieur, ses seuls contacts se feront par l’intermédiaire du majordome de son geôlier, homme prévenant mais inquiétant…

Je n’en dirais pas plus, parce que l’expérience du jeu se fait quasiment intégralement via la narration et le scénario. Il y a bien quelques subtilités au niveau du gameplay, mais cela s’apparente plus à du bonus, n’ayant au final que peu d’incidence pour la suite. D’ailleurs, il y a très peu de difficulté dans le jeu, et on progresse vraiment sans soucis. Comme je l’ai dit, l’intérêt du jeu ne réside pas là dedans.

Dans un magnifique pixel art, on suit pendant environ 5h, une femme qui lutte pour sa vie et surtout contre la dépression et la folie. Et le jeu n’usurpe pas son titre de jeu d’horreur. Parce que malgré des graphismes colorés et pixelisé, Decarnation offre des visions absolument dérangeantes. Pour être honnête, aucun autre jeu ne m’avait mis autant mal à l’aise depuis Silent Hill 2. Le jeu se suit comme un film ou une série, particulièrement addictif, nous poussant, une fois démarré à ne pas s’arrêter jusqu’à la fin, tant on entre en empathie totale avec Gloria, qui est au passage, l’un des personnages les plus attachant des jeux vidéo.

On craint en effet pour Gloria, que se soit pour sa vie ou pour sa santé mentale tout le long du jeu. Malgré son côté résolument fort, tout le jeu joue sur les faux semblants. Et particulièrement sur cet enfoiré de majordome. La première fois qu’on le voit, nous avons affaire à un pervers. Mais, le personnage nous explique les raisons de son geste, et on finit par le croire, tant on veut se raccrocher à la moindre étincelles d’humanité qui ressort de notre geôle. Et puis, il se montre de plus en plus prévenant, et on finit par croire qu’il est comme nous, une victime du mystérieux maître. Et le paradoxe est qu’il nous permet de survivre alors que c’est lui le responsable de notre séquestration. Ce n’est là, qu’un des exemples de la subtilité du scénario.

Bref, si vous aimez les aventures narratives, l’horreur, le pixel art, les histoires brillantes…

Si vous ne voulez pas vous lancer dans un jeu qui va vous prendre 100h, et tout simplement si vous voulez découvrir l’un des meilleurs jeu de l’année, je vous conseille très vivement de vous laisser tenter par l’une des meilleurs expériences horrifiques vidéo ludique de l’histoire du jeu vidéo.

C’est français, c’est indépendant, c’est incroyable. A soutenir pour pouvoir continuer de profiter de petits diamants brut et noir.

Les petites victoires de Mélanie Auffret, sortie Blu Ray et DVD

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Realisatrice : Mélanie Auffret
Origine : France
Durée: 90 minutes
Edition numérique : ESC
Date de sortie : 19 Janvier 2023 (cinéma)/5 Juillet 2023 (physique)
Distribution : Julia Piaton, Michel Blanc, Lionel Abelanski, Marie Brunel…

(Pour le film et 3/10 pour les bonus !)

Le 5 Juillet 2023 est sorti en Blu Ray et DVD, Les petites victoires, deuxième film de Mélanie Auffret. L’occasion pour nous de se replonger dans cette comédie dramatique française, un peu passée inaperçue, malheureusement.

Dans Les petites victoires, nous suivons Alice (Julia Piaton, Mince alors !, Qu’est qu’on a fait au Bon Dieu…), seule institutrice et accessoirement maire de Kerguen, petit village breton en proie à de gros soucis d’ordre administratifs. Alice lutte pour sauver son école et son village, mais tout se complique quand Émile (Michel Blanc, Les bronzés, Je vous trouve très beau…) décide à soixante ans et après le décès de son frère, de lutter enfin contre son illettrisme et de s’inscrire dans l’unique classe de l’école…

 

Dès son premier film, Roxane, Mélanie Auffret, nous avait annoncé la couleur : elle aime la Bretagne, et les gens « ordinaires ». Les petites victoires confirme ce sentiment. Avec une réalisation simple (et pas simpliste) elle nous décrit et nous partage le quotidien de personnes dépassées, avec beaucoup de tendresse. Les petites victoires est littéralement porté par ces acteurs, Michel Blanc et Julia Piaton en tête, bluffant de justesse.

Nous avons là un film émouvant, touchant, avec des dialogues qui sonnent juste. Un film humain en somme, qui réussit l’exploit malgré son sujet, à ne jamais tomber dans le pathos ou le misérabilisme.

Car le film est aussi, très drôle. Là, encore les dialogues font des merveilles et l’écriture des personnages rend le duo de tête extrêmement savoureux à suivre.

On se rend complice de la tendresse que la jeune réalisatrice nous transmet, et on plonge avec grand plaisir.

Il est vraiment dommage que le film n’est pas fait plus parler de lui, car nous tenons là, un exemple de ce que la bonne comédie française peut produire.

Je vous recommande vivement ce film.

Au niveau de l’édition maintenant…

Bon, certes, ce n’est pas le genre de film dont on s’attend à des miracles de making off, des modules sur les effets spéciaux, etc…

Mais quand même !

Si au niveau de l’image en 1080 AVC et le son en DTS HD Master, il n’y a rien à redire, tout est propre et net et de toute façon on ne lui en demandait pas tant (soyons honnête, le film n’est ni Babylon, ni Avatar 2), au niveau des bonus, c’est vraiment très, très, léger.

Nous avons ainsi la bande annonce (super), une présentation des personnages (qui dure une minute et qui sert à rien) et le gros se trouve être un making off de 25 minutes, plutôt sympathoche mais inutile et vraiment promotionnel (comme le reste des bonus).

C’est vraiment dommage, parce que pour le coup, le film aurait mérité des interviews des différents acteurs et surtout un entretien avec la réalisatrice, voir un commentaire audio.

En l’état, reste un très bon film, qui en Blu Ray est techniquement très bon, mais un peu pingre au niveau des suppléments…

Projet Wolf Hunting, sortie Blu Ray

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Date de sortie Blu Ray : 7 Juin 2023
Genre : Gore, horreur
Editeur : ESC
Realisateur: Kim Hong-seon
Origine : Corée
Distribution : Seo In-guk, Jung So-min, Jang Dong-yoon…
Note film : 5/10
Note Blu Ray : 8/10

 

Le 7 Juin 2023 est sorti en Blu Ray, le film coréen Projet Wolf Hunting. L’occasion rêvée pour revenir sur ce film bien bourrin, qui entre dans la mouvance gore au cinéma réamorcé récemment. En effet, après une vague de torture porn dans les années 2000, le cinéma gore a eu tendance à se raréfier du moins dans les salles, mais sous l’impulsion de l’éditeur ESC, deux films ultra gore ont eut l’honneur de venir éclabousser nos salles obscures. Ces deux noms ? The Sadness et Terrifier 2.Deux bombes gores, fun et décomplexées, véritables hommages aux films slapstick des années 80.

Ces deux films ont profondément choqués et ravis les spectateurs, engourdis par plusieurs années de films d’horreur un peu trop sages (ce n’est pas une critique, mais les films d’horreur récents ont tendance à rester peu graphiques).

Et c’est dans ce contexte que débarque Projet Wolf Hunting. Alors, entre t-il dans la même cours que ses deux prédécesseurs ? Et bien voyons ça.

Alors, premier point, de quoi ça parle ?

Projet Wolf Hunting nous propose un transfert de prisonnier ultra dangereux et violent via un navire cargo. Comme vous vous en doutez, ça se passe mal, quand suite à une émeute les prisonniers prennent le contrôle du dit cargo. La boucherie commence, mais ce que les prisonniers ne savent pas, c’est que dans les soutes, se dissimule quelque chose d’encore plus dangereux…

Bon… Disons le tout net, ce film, malheureusement ne marque pas comme The Sadness ni Terrifier 2. On ne retrouve pas le côté jusqu’au boutiste du premier, ni le côté débrouillard et sale gosse du second.

Alors oui, le film est gore, très gore même, ça démembre, ça torture, ça explose, pas de soucis là-dessus, le cahier des charges est bien respecté.

Mais le film est bordélique au possible et du coup à la place d’être fun, le film devient petit à petit surtout très chiant. Un comble devant une telle avalanche d’action non stop.

Attention, hein, il est pas irregardable, mais il ne crée ni tension, ni dégoût, ni humour et il finit par ennuyer.

Dans le même genre, je vous conseillerais plutôt Overlord, moins gore mais bien plus fun et excitant.

Là, Projet Wolf Hunting semble un peu débarquer après la bataille, et ne nous offre rien de bien folichon, hormis son avalanche gorasse, qui il faut cependant l’avouer va très, très loin.

C’est dommage…

Mais, ce qui nous intéresse ici, c’est de savoir ce que vaut l’édition numérique.

Et j’ai envie de dire que l’édition Blu Ray sur la technique est irréprochable. L’image est magnifique, le niveau de détails est ultra précis, beau contraste, le film en jette. Au niveau du son, rien à redire, ça tabasse, aussi bien en français qu’en VO, les deux bénéficiant d’un master DTS-HD 5.1, même si la version coréenne, forcément, reste à privilégier, le doublage français étant un peu fade.

Pour les bonus… Il y a un peu à boire et à manger. Pas inintéressant, mais un peu trop promotionnel.

Le plus intéressant est la conversation avec Kim Hong-seon, bourrée d’anecdotes.

Ensuite nous avons un entretien avec Marc Godin, journaliste chez Technikart ainsi qu’un autre. avec Stéphane Du Mesnildot,  critique aux Cahiers du cinéma. On retrouvera les deux dans quatre analyses de séquences, plutôt intéressantes. On aura pour finir deux cours modules, sympathiques, mais trop courts pour être pertinent. Et finalement le matériel promotionnel classique (bande annonce, affiche…).

En bref, si le film n’est pas un chef d’œuvre, son édition numérique lui rend toutefois honneur.

Tin et Tina, de Rubin Stein

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Réalisateur : Rubin Stein
Origine : Espagne
Durée : 119 minutes
Genre : Horreur ?
Date de sortie : 26 mai 2023 en France sur Netflix
Distribution : Milena Smit, Jaime Lorente, Carlos González Morollón, Anastasia Russo, Teresa Rabal…

Le 26 Mai 2023 est sorti sur Netflix, le film d’horreur espagnol Tin et Tina. Ce film qui se fait allègrement défoncé par la critique et le public depuis sa sortie, commence à avoir une réputation d’exécrable navet. Un peu paradoxalement, cependant, le film cartonne sur la plateforme. Alors Tin et Tina, qu’est ce que ça vaut ?

Eh bien on va essayer de voir ça.

Bon, déjà, de quoi ça parle ?

Tin et Tina, raconte l’histoire d’un jeune couple, Lola et Adolfo, dont la femme, lors de leur mariage fait une fausse couche. Malheureusement, suite à une complication, elle apprend qu’elle ne pourra plus avoir d’enfants. Voulant la sortir de sa dépression, son mari lui propose d’adopter. Ils se rendent donc dans un proche couvent, et Lola tombe sous le charme de deux jumeaux albinos, Tin et Tina (étonnant !). Mais sous leur apparence charmante, les jeunes enfants ont une obsession pour la religion qui les poussent à faire des actes de plus en plus dangereux… Mais sont ils seulement naïfs ou se cachent ils derrière la religion pour dissimuler des esprits maléfiques ? Insérer ici un rire diabolique…

Bon… des films avec des enfants maléfiques, il y en a un paquet. Ça va de l’excellent (Les révoltés de l’an 2000, La malediction…) au médiocre (Joshua) en passant par le correct, voir le bon (Esther, The children, Le bon fils…). Tin et Tina se range dans une autre catégorie : l’agaçant.

Je ne sais pas comment mieux le décrire.

On se doute bien que le film ne va pas révolutionner la formule. Mais le film est agaçant parce qu’on ne peut s’empêcher de se dire que mieux maîtrisé, le film aurait pu être bon, voir très bon. En l’état le film est tout juste passable, et encore, en étant très gentil, mais ce n’est pas non plus un pur navet. Mais du coup, il en est d’autant plus frustrant, parce qu’on ressent son potentiel latent.

Un exemple ? Mais tout de suite.

La réalisation est globalement plate. Propre, discrète, mais rien de folichon. Et pourtant à un moment il y a une scène de dialogue, en champ/contre-champ via des miroirs, qui sort absolument de nulle part et qui fait lever un sourcil interloqué.

Parmi les critiques qui reviennent très souvent, on constate que le jeu d’acteurs est très récurent. A priori, il est mauvais. Sauf que non. Les acteurs jouent plutôt bien. Mais ils jouent de mauvais personnages. Et en fait tous les défauts du film découlent de cet état de faits : des gros soucis d’écriture. Comprenons nous bien, l’histoire n’est pas mauvaise en soit, mais elle est très mal racontée, ce qui fait qu’au final le film nous perd, ce qui peut être une bonne chose quand c’est voulu, mais en l’occurrence ça ne l’est pas.

Je vais donc aborder ici la partie spoiler. En l’état, je ne peux pas vous conseiller ce film, tout simplement parce que dans le même genre, il y a beaucoup mieux, mais si vous voulez tenter l’expérience je vous conseille de faire preuve de beaucoup de tolérance sur la proposition, parce qu’encore une fois, il s’en est fallu d’un cheveu pour que le film soit bon.


Et le plus gros défauts pour moi est la caractérisation des personnages. A commencer par Tin et Tina. Parce que la question de savoir si ils sont juste déconnectés de la réalité ou s’ils sont maléfiques est quasi tout de suite répondu. Et la réponse est non. Il n’y a même pas une scène qui pourrait laisser l’interprétation à l’ambiguïté. Enfin, si, mais la réalisation nous a déjà spoiler leur vraie nature. Comprenons nous bien. Tin et Tina sont dangereux. Pour eux et pour les autres. Mais à aucun moment ils n’ont d’intentions malveillantes. Ils sont même plutôt confondants de gentillesse et de bonne volonté. Sauf qu’ils ont des repères totalement faussés et sont ultra maladroits (ça reste des enfants). Ils me font en fait penser à la créature de Frankenstein. Dangereuse mais involontairement. Et c’est là que le bât blesse.Parce que tout le suspens du film, comme dit précédemment, est de savoir s’ils font les choses volontairement méchamment ou non. Alors ça fonctionne pour les protagonistes, mais pas pour le spectateur parce que la réalisation à la bonne idée (ironie !) de nous montrer les enfants interagir entre eux. Du coup, si le couple s’interroge, nous non, du coup s’installe un ennui poli. Pire, en fait. Le fait de savoir que les enfants ont un bon fond, nous fait prendre en grippe la connerie du couple. Parce qu’on s’aperçoit vite qu’il n’y aurait aucun problème si ceux-ci faisaient preuve d’un peu de pédagogie. Non, ils s’engueulent beaucoup (mention spéciale au mari, totalement incohérent, et dont les réactions sont aussi erratiques qu’un électron cardiogramme après un sprint), n’écoutent absolument rien (on apprend au détour d’un dialogue que les enfants ont été maltraités), et surtout ne s’en occupent pas (plusieurs drames auraient pût être évité). A tel point qu’on se demande si ce ne sont pas eux les vrais antagonistes. Ça aurait pu être intéressant comme point de vue, sauf que le film essaie tant bien que mal de nous forcer à l’empathie pour eux, principalement la mère.

De plus, il y a un gros soucis de temporalité. On a l’impression que tout se déroule en quelques jours, voir quelques semaines, mais dans la mesure où Lola passe de stérile, à à nouveau enceinte, qu’elle accouche… Il se passe a minima 9 ou 10 mois. Et sur cette durée, ben les enfants n’enchaînent pas les conneries. Du coup la menace en prend un coup.

 

Bref… Dans un genre aussi casse gueule, bien que peu original, le film se prend les pieds dans le tapis, se raccroche à la tapisserie, la déchire, arrache le lustre, explose un mur porteur et finalement laisse tout s’effondrer. C’est dommage, parce qu’il aurait vraiment pu être bon et sortir son épingle du jeu…

Quand je vous disais qu’il était agaçant…