Realisation : Georges Sluizer
Origine : Pays Bas, France
Genre : Thriller
Durée : 107 minutes
Date de sortie : 1988
Distribution : Bernard-Pierre Donnadieu, Gene Bervoets, Johanna Ter Steege, Bernadette Le Saché…
En 1988, est sorti un film, franco-néerlandais, un thriller devenu culte, qui malgré des critiques dithyrambiques ( dont celle de Stanley Kubrick qui pourtant avare en compliment, déclarera que c’était le film le plus effrayant de tout les temps. De la part du réalisateur de Shining, ce n’est pas rien.) et de nombreux prix est un peu tombé dans l’oubli, malheureusement. Moi-même ne l’ai découvert qu’il y a peu, un peu par hasard, ce qui est dommage, tant ce film mérite plus de reconnaissance et surtout d’être redécouvert urgemment.
Ce film c’est L’homme qui voulait savoir. Ou Spoorloos dans son titre original. Réalisé par Georges Sluizer et qui est de loin sa pièce maîtresse, et offrant au passage à Bernard-Pierre Donnadieu (Le professionnel, Le retour de Martin Guerre, Faubourg 36…) son meilleur rôle.
Lors d’un voyage en France, Rex et Saskia, un jeune couple néerlandais, font une pause sur une aire d’autoroute. Saskia s’éloigne pour s’acheter une boisson. Rex ne la reverra jamais.
Trois ans plus tard, alors qu’il est toujours obsédé par cette disparition, Rex reçoit fréquemment des lettres, l’enjoignant à se rendre dans un café en France. L’auteur prétend savoir ce qu’il est advenu de Saskia.
Bien que Rex, s’y rende à chaque fois, son interlocuteur ne se manifeste jamais.
Mais un jour, alors qu’il se rend encore une fois au rendez vous, un homme, Raymond, l’aborde. Celui-ci propose à Rex de lui faire découvrir la vérité…
Et je ne dirais rien de plus, le film doit être vu !
Commençant presque comme une comédie romantique, le film bascule dans un thriller vertigineux, au bout d’un quart d’heure.
Et si je ne sais pas si ce film est le plus terrifiant de tout les temps, force m’ait d’admettre, qu’il est glaçant comme jamais, proposant une ambiance lourde et pesante, jusqu’au dénouement final dont je ne révélerai rien.
Nous mettant tour à tour dans la peau de Rex et surtout (quasi dès le début) dans celle de Raymond, le film nous entraîne dans un labyrinthe au combien effrayant, malgré le peu de scènes chocs. Le film se suit, le cœur battant, le souffle court, passionnant de bout en bout, porté par des acteurs impériaux et une écriture au cordeau.
Par bien des aspects, le film m’a rappelé Ne vous retournez pas de Nicolas Roeg. Ce qui n’est pas un mince compliment.
Injustement oublié, ce film est à remettre sur le devant de la scène, tant sa maîtrise le place un bon cran au dessus de nombre thriller tourné après lui, et il mérite de tutoyer les plus grand, et surtout 1h40 de votre temps, vous ne le regretterez pas.
Le film a été réédité en 2024 dans une chouette édition blu-ray Ray, rempli de bonus passionnant, ce qui le rend assez facilement accessible.
À noter qu’un simili remake américain (réalisé par Georges Sluizer lui-même !) est sorti quatre ans plus tard (changeant totalement la fin, ce qui est aberrant !) sous le nom de La disparue, avec Kiefer Sutherland.