Realisateur : John Flynt
Genre : Vigilante
Duree : 103 minutes
Origine : États Unis
Date de sortie : 1980
Distribution : Jan-Michael Vincent, Theresa Saldana, Danny Aiello, Rudy Ramos, Fernando Lopez, Lenny Montana…

 

Date sortie  blu ray : 27 Février 2024

Tommy (Jan-Michael Vincent – Supercopter), jeune marin fraîchement débarqué et suspendu, doit passé six mois à Brooklyn. Si, de prime abord l’idée de n’enchante pas, et que ses relations de voisinage sont un peu houleuses, il va vite s’attacher aux habitants du quartier et commencer à apprécier sa nouvelle vie. Cependant, les Souls, un gang local, mené par Angel Cruz (Rudy Ramos), sème la terreur de façon de plus en plus vindicative. Si Tommy, dans un premier temps, ne veut pas s’en mêler, la pression de plus en plus violente des Souls, vont l’obliger à s’impliquer de plus en plus et à lutter contre les exactions du gang…

Le genre du vigilante movie est par essence assez casse gueule. Genre popularisé par Un justicier dans la ville, ces histoires de justice aveugle et sauvage, ont malheureusement la fâcheuse tendance à se vautrer dans le nanar, voir carrément le navet.

Et pourtant ! Quelle excellente surprise que ce Les massacreurs de Brooklyn. Malgré un titre français qui pouvait faire craindre le pire, on se retrouve avec un film bien loin des débordements bronsonien, évitant la violence gratuite et le meurtre pur et dur, pour nous montrer, non pas des justiciers expéditifs et sans remords ni pitié, mais plutôt des habitants animés par un ras le bol, qui se rebellent contre une bande de petits cons. Donc non pas de massacreurs ici, mais un film bien plus en accord avec son titre original : Defiance.

Le film fonctionne bien, justement par l’humanisation de ses différents protagonistes, de Tommy, gentiment cynique et moqueur, à Carmine (Danny AïelloHudson Hawk, Leon) en ancien chef de gang débonnaire en passant par Marsha (Theresa Saldana – Raging bull) en jeune femme rêveuse et optimiste.

Tous les personnages sont profondément attachants et du coup offre un sacré capital sympathie pour le film. On croit même en la romance entre Tommy et Marsha, lors d’une soirée romantique au bowling, loin des clichés. Même le gang paraît crédible, loin des tueurs de sang froid abominables, si leurs crimes n’ont rien d’excusables, ils ne semblent pas n’être que des monstres abjects comme souvent dans ces films là.

Bien que l’histoire ne soit pas dénuée de clichés, on la suit sans soucis et sans perdre notre suspension consentie de l’incrédulité, grâce à cette empathie envers les personnages, un bon jeu d’acteur, et des dialogues crédibles. On entre vite en empathie avec les habitants de ce quartier, qui vivent dans la peur, et où la police ne peut rien faire faute de témoignages par peur de représailles.

A ce titre, la scène finale est assez édifiante, et encore une fois, contraste vraiment avec les autres films du genre : aucun membre du gang ne se fait tuer par la vindicte locale. Tous les membres se font arrêter et les habitants, enfin libre décide de porter plainte.

Le film n’est toutefois pas dénué de défauts. Quelques faux raccords, une musique très ancré dans les années 80 et parfois un peu trop présente : scène romantique, tension… Elle est là partout tout le temps. De même on ne peut nier que le film s’est pris un petit coup de vieux derrière les oreilles : il suffit de voir les membres du gang pour avoir un aperçu assez violent du mauvais goût vestimentaire de cette décennie. C’est bien simple tout y est (à se demander par moment s’ils font bien tous parti du même groupe, tellement leurs tenues sont disparates : du Jean clouté, des Santiags, des chapeaux plats, des bandanas, du cuirs…) bref, un sacré cocktail.

Mais ces menus défauts, ne desservent pas vraiment le film. Au pire, on les trouvera gentiment kitsch et plutôt amusant.

Bref, un film fort sympathique que l’éditeur BQHL a eu la très bonne idée de ressortir en blu ray. Rien à redire pour l’image, très propre, surtout pour un film de près de 45 ans. Pour le son, rien à signaler en vostfr, par contre sur la VF, le son ambiant est parfois un peu trop fort au détriment des dialogues. Rien de bien handicapant cependant et cela reste et de loin, la meilleure façon de redécouvrir le film.

En bonus, nous auront droit à une présentation du film par Samuel Blumenfeld de 24 minutes, un petit cadeau bien sympa et très interessant.

Bref, je ne saurais trop vous conseiller de découvrir ce film, d’autant que l’édition est vraiment chouette.

La classe à Brooklyn

 


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