Réalisateurs : Stanley Donen, Gene Kelly
Genre : Comédie Musicale
Durée : 103 minutes
Sortie : 11 Avril 1952
Origine : États Unis
Distribution : Gene Kelly, Donald O’Connor, Debbie Reynolds, Jean Hagen, Millard Mitchell…
La comédie musicale ne manque pas d’excellents représentants, et même si le genre a tendance à se raréfier, nos salles obscures continuent malgré tout de nous sortir de temps en temps de très bons opus, sans compter toutes les comédies « live ».
Pour moi, la meilleure comédie musicale est Chantons sous la pluie. Quand je l’ai découverte, je m’attendais à quelque chose de gentiment ringard, ayant mal vieilli et dont la chanson éponyme me terrifiait car l’ayant découverte avec Orange Mécanique.
C’est donc un peu circonspect, mais voulant compléter ma culture cinématographique, que j’ai un jour lancé le film, m’attendant plus ou moins à m’ennuyer copieusement.
Je dois avouer, le rouge au front et bien humblement, que je m’étais planté sur toute la ligne. Non seulement, le film est excellent mais et surtout, c’est clairement une de mes comédies préférées. Contrairement à ce que je croyais, le terme comédie ici, n’est absolument pas galvaudé : le film est hilarant.
L’histoire prend place dans les années 20, au moment de la transition entre le cinéma muet et parlant. On suit un couple star (juste pour la presse), Don Lockwood (Gene Kelly – Un Américain à Paris, Xanadu…) et Lina Lamont (Jean Hagen – Quand la ville dort), excellant dans de multiples films muets mais qui en réalité ne se supportent pas, Lina étant absolument détestable et possédant malgré une plastique avantageuse, une voix de crécelle. Pour pouvoir continuer leur vie de star, les deux doivent s’adapter à ce nouvel exercice. Le meilleur ami de Don, Cosmo Brown (Donald O’Connor – La joyeuse Parade) lui suggère alors de trouver une comédienne pour doubler Lina. Le choix de Don se porte vite sur une jeune comédienne insolente, Kathy Selden (Debbie Reynolds – La conquête de l’Ouest et accessoirement mère de Carrie Fisher).
Le film est excellent de bout en bout. Et surtout comme dit précédemment incroyablement drôle. Du début à la fin, l’humour est omniprésent. Que se soit la vie fantasmée que s’invente Don Lockwood, les répliques de Cosmo, le fameux passage du film muet au film parlant, avec tout ce que cela implique de cafouillage technique (jeu d’acteur déplorable, post synchronisation lamentable, faux raccord, dialogues minables…).
Le film dispose d’une bande originale exceptionnelle, avec des chansons qui restent en tête telles que Make ‘em laugh, Good morning et bien évidemment le classique Singing in the rain.
De plus on peut compter sur d’incroyables chorégraphies, à base de ciné dance, claquettes, acrobaties…
Au niveau des défauts, il y en a très peu, mais il faut cependant noter quelques cassures de rythme, la faute à quelques scènes un peu trop longues. ( La scène avec Cyd Charisse par exemple, qui dure une plombe et qui n’apporte vraiment pas grand-chose à l’intrigue).
Mais ce qu’on retient in fine, c’est la bouffée d’air frais qu’on se prend, grâce à de parfaits acteurs et une bonne humeur quasi permanente. En effet, les personnages ont une grande complicité ce qui se ressent pour les spectateurs.
Et c’est carrément un exploit, vu l’ambiance absolument épouvantable qu’il régnait sur le plateau de tournage. Gene Kelly, perfectionniste de l’extrême, a complètement démoli la pauvre Debbie Reynolds pendant tout le tournage, lui imposant des entraînements quotidiens ultra draconiens, l’engueulant sans vergogne, lui pourrissant le moral au point qu’elle finissait en pleurs à la fin de chaque scène… Et comme Kelly n’était pas sectaire, le pauvre Donald O’Connor en prenait aussi régulièrement pour son grade, malgré sa bonne volonté permanente et sa gentillesse.
Pour l’anecdote, un jour où Debbie Reynolds était encore une fois en larmes sur le plateau, celle-ci fut consoler par nul autre que Fred Astaire, grand rival de Gene Kelly, qui l’aida à répéter ses chorégraphies.
C’est un peu dommage de finir sur une note si sombre pour un film qui est absolument charmant, mais, cela démontre (sans l’excuser une seule seconde) qu’à l’instar du Shining de Stanley Kubrick, un tournage épouvantable peut donner un chef d’œuvre du cinéma. Ou comment une rose peut s’épanouir sur un tas de fumier.
Bref. Si vous aimez les comédies musicales, et les comédies vraiment drôles, le cinéma, jetez vous sur ce classique, qui inspira beaucoup de films après lui, à commencer par notre The Artist national.