Réalisé par Terry Gilliam
Sorti en 1977
Avec Michael Palin, Harry H. Corbett, John Le Mesurier
Genre : Comédie, Aventure, Fantastique

 

 

 

Découvrir le premier film d’un cinéaste qui possède un style particulièrement reconnaissable est toujours passionnant.

Soit il s’agira d’une œuvre assez peu personnelle, mais qui possède malgré tout des soubresauts stylistiques comme New Mexico de Sam Peckinpah, soit le film sera totalement pensé comme la dernière œuvre du cinéaste et compilera par avance toutes ses obsessions comme Eraserhead de David Lynch.

 

David Lynch, déjà splendide cinéaste !

 

Jabberwocky de Terry Gilliam appartient à la deuxième catégorie. Membre du collectif anglais « Monty Python« , est un cinéaste emblématique qui a fournit une cinématographie éblouissante.

Mélange de folie visuelle et d’ironie, le cinéma de Terry Gilliam est fascinant. Une volonté de revenir aux bases du cinéma est identifiable puisqu’il dépeint le cinéma comme un art forain. Son sens du baroque, du décor carton-pâte est quelque chose que l’on retrouve dans le cinéma de George Méliès.

L’exemple de la tête incrustée de Robin Williams dans Le Baron de Münchhausen est un exemple frappant qui rappel le travail de Méliès.

 

Robin dans les étoiles

 

Jabberwocky constitue donc une base à toute cette folie créatrice.

Se basant sur le poème éponyme de Lewis Carroll, le film prend place dans un Moyen Âge boschien et raconte l’histoire d’un fils de tonnelier qui après la mort de ce dernier tente d’aller vers la ville pour gagner sa vie. C’est alors qu’un monstre étrange terrasse la ville.

 

AUSCOURR !

 

La première chose qui peut être constatée est que le film est profondément marqué par Sacré Graal, l’immense film sur lequel avait travaillé Gilliam.

Que ce soit au niveau de l’humour, de la représentation du moyen-âge et de l’esthétique.
L’humour corrosif des Monty Python est très présent et permet à Gilliam de provoquer le rire de façon très directe.

Cependant, cette influence de Sacré Graal n’entache pas l’approche de Gilliam. Il tire de cette base une essence qui lui permet d’affiner son style pour livrer un film débordant d’inventivité.

D’ailleurs, Sacré Graal portait déjà l’approche de Gilliam puisqu’il était coréalisateur du film avec Terry Jones.

Le style de Gilliam s’oriente autour d’éléments assez simple. Un goût prononcé pour la folie visuelle et des images déformée grâce à un objectif de caméra 14 mm. Un sens de l’ironie mêlé à un humour irrévérencieux teinté d’aspects dramatiques. La fin de Brazil est le meilleur exemple de cette dernière piste.

 

euh.. Où suis je ?

L’ironie de Gilliam est totalement identifiable tant au niveau des blagues qu’avec la fin qui est à la fois triste et à mourir de rire !

L’aspect carton pâte, forain et baroque se retrouve totalement avec les décors, les lumières ou encore le monstre qui est un étrange mélange entre un dragon et un poulet géant.

 

sublime plan avec une bestiole assez originale !

 

Le film est ressorti le 17 février 2021 dans une magnifique version restaurée où l’aspect sale de la photographie et de l’argentique est superbement conservée. Il est édité par Carlotta en Blu-ray et DVD simple accompagné d’un petit documentaire intitulé « Jabberwocky  » : bonne absurdité, d’un document vidéo consacré à la créatrice d’effets spéciaux du film « Valerie Charlton : naissance d’un monstre« , de l’ouverture originale du film, d’une vidéo traitant « Des croquis à l’écran : carnet de dessins de Terry Gilliam » et le « Jabberwocky » de Lewis Carroll.

 

 

La découverte du premier film de Terry Gilliam est fortement conseillée tant elle regroupe toutes les obsessions du cinéaste et s’avère particulièrement rigolote !


Laisser un commentaire