11ème et ultime journée à Cannes. Voici ce qu’il faut retenir de cette dernière journée Cannoise! La dernière journée du 70e Festival de Cannes avant l’annonce du palmarès voyait Lynne Ramsay dévoiler « You Were Never Really Here », tandis que Roman Polanski présentait un thriller troublant sur fond de crise existentielle, intitulé « D’après une histoire vraie ».

Dernière candidate à passer au crible du jury de la compétition du Festival de Cannes 2017, la chantre des histoires troubles et étouffantes Lynne Ramsay revient avec You Were Never Really Here . Adapté d’une nouvelle éponyme de Jonathan Ames (l’écrivain et créateur de la série HBO Bored to death, annulée en cours de route), il suit le destin d’un ancien Marine essayant de sauver une jeune fille d’un réseau de prostitution. Le casting – Joaquin Phoenix, Alessandro Nivola… -, déjà, participe à lui seul d’une rhétorique ambigüe, à la frontière de la folie. Très esthétisant, à la limite même du formalisme, You Were Never Really Here glisse vers l’exercice de style. Entre Refn, Psychose et Taxi Driver, le film s’appuie sur une violence frontale en guise d’exorcisme. Un parcours déconcertant, mais assez virtuose.
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L’autre moment fort de la onzième journée du 70e Festival de Cannes, ce fut la projection hors-compétition du film D’après une histoire vraie , de Roman Polanski. Dans une certaine mesure, ce vingt-deuxième long-métrage de Polanski distille via la trajectoire de sa protagoniste principale comme une mise en abyme des incertitudes et angoisses du cinéaste, lui aussi écorché par les accusations comme son héroïne. À noter que de Macbeth, présenté hors-compétition en 1972 à D’après une Histoire Vraie dans la même section en 2017, le réalisateur polonais aura présenté douze films à Cannes, dont quatre où il n’apparaissait qu’en tant qu’interprète. Admirable parcours, bien qu’égayé par une seule récompense remarquable : la Palme d’or, pour Le Pianiste, en 2012. D’après une histoire vraie, nouvelle variation subtile et sexy sur le thème du créateur et de ses muses, aurait tout bonnement pu figurer en compétition officielle…

Prix du jury œcuménique : Naomi Kawase déjà récompensée avant le grand jour…

Vers la lumière (Hikari en VO), de la réalisatrice japonaise Naomi Kawase, remporte son premier prix à Cannes, grâce au jury indépendant œcuménique.
Cette histoire d’amour autour du thème de la lumière, celle qui s’efface pour un photographe qui perd la vue, et celle qu’une jeune femme ravive, grâce à son talent de reconstitution – elle est audiodescriptrice et s’acharne à reconstruire pour les autres la vision de la vie-, a été sans nul doute l’un des points forts d’une compétition riche en déceptions.
Haut et Court distribuera le film en France le 20 septembre 2017.
En 2016, Xavier Dolan avait obtenu ce prix symbolique pour Juste la fin du monde.

Un Certain Regard dévoile un palmarès

Il fallait bien le charme de Uma Thurman, présidente du Jury de la sélection officielle Un Certain Regard, pour faire monter un peu plus la chaleur d’une journée de palmarès qui a donné des sueurs froides, notamment au favori, Tesnota – Une vie étroite, film russe acclamé par tous, que ARP sortira en salle.

18 films en compète.

Le jury présidé par Uma Thurman et constitué de Mohamed Diab (réalisateur égyptien), Reda Kateb, Joachim Lafosse (cinéaste belge) et Karel Och (directeur artistique du Festival International de Karlovy Vary), a fait son choix et vient de trouver l’heureux successeur de Olli Mäki, de Juho Kuos¬ma¬nen, distribué en France en octobre dernier. Ce n’est pas le film russe TesnotaUne vie étroite, grande sensation de la sélection, qui est, curieusement, totalement absent.

Prix Un Certain Regard :

Un homme intègre (Lerd), de Mohammad Rasoulof (Iran).
Reza, installé en pleine nature avec sa femme et son fils, mène une vie retirée et se consacre à l’élevage de poissons d’eau douce.
Une compagnie privée qui a des visées sur son terrain est prête à tout pour le contraindre à vendre.
Mais peut-on lutter contre la corruption sans se salir les mains ?
ARP est le distributeur français du film. La date de sortie n’a pas encore été communiquée.


Prix du Jury :

Les Filles d’Avril (Las Hijas de Abril, de Michel Franco (Mexique)
Valeria est enceinte, et amoureuse. A seulement 17 ans, elle a décidé avec son petit ami de garder l’enfant. Très vite dépassée par ses nouvelles responsabilités, elle appelle à l’aide sa mère Avril, installée loin d’elle et sa sœur. À son arrivée, Avril prend les choses en mains, et remplace progressivement sa fille dans son quotidien… Jusqu’à franchir la limite.
Version Originale/ Condor a opté pour une distribution estivale du film, dès les le 26 juillet 2017.

Prix de la mise en scène :

Wind River, de Taylor Sheridan (Américain)
Cory Lambert (Jeremy Renner) est pisteur dans la réserve indienne de Wind River, perdue dans l’immensité sauvage du Wyoming. Lorsqu’il découvre le corps d’une femme en pleine nature, le FBI envoie une jeune recrue (Elizabeth Olsen) élucider ce meurtre. Fortement lié à la communauté amérindienne, il va l’aider à mener l’enquête dans ce milieu hostile, ravagé par la violence et l’isolement, où la loi des hommes s’estompe face à celle impitoyable de la nature…
Metropolitan FilmExport proposera le premier long du scénariste de Sicario dans les salles le 30 août.

Prix du Jury transformé en Prix d’interprétation féminine :.
Jasmine Trinca, pour son rôle dans Fortunata, de Sergio Castellitto. Distribué par PanaMe Distribution.

Prix Spécial de la poésie au cinéma :

Barbara, de Mathieu Amalric. Le faux biopic sera distribué par Gaumont, à la rentrée, le 6 septembre 2017 en salles. N’oubliez pas de lire notre critique

Les Prix Fipresci de la critique :

Au tour de la Critique Internationale, et de son jury d’attribuer les Prix pour cette édition. Un avant-goût de Palmarès officiel ? En 2016, Toni Erdman était consacré du Prix Fripesci. Un grand film, malheureusement reparti bredouille le lendemain, lors de la remise du Palmarès officiel.

120 battements par Minute, de Robin Campillo
Prix Fipresci de la compétition officielle :
120 battements par minutes, de Robin Campillo (France).
Le film sortira le 23 août 2017. C’est LA Palme du cœur d’Avoir-aLire cette année.
Prix Fipresci pour la section Un certain regard
Une vie à l’étroit (Tesnota), de Kantemir Balagov (Russie)
Prix Fipresci des Sections parallèles :
L’usine de rien (A Fabrica de Nada), de Pedro Pinho (Portugal)
Le film était présenté à la Quinzaine des réalisateurs. Il sera distribué par Météore Films le 13 décembre 2017. Il succède à Grave, de Julia Ducournau

La Semaine de la Critique : le film français Makala Grand Prix Nespresso

Le réalisateur d’Aquarius consacre un documentaire français très attendu, comme Grand Prix Nespresso, celui-même pour lequel un certain Grave en 2016.

Le jury présidé par Kleber Mendonça Fiho (Aquarius), consacre Makala, le nouveau documentaire du réalisateur de Bovines, ou la vraie vie des vaches.

Grand Prix Nespresso

Makala, d’Emmanielle Gras (France)
Au Congo, un jeune villageois espère offrir un avenir meilleur à sa famille.
Il a comme ressources ses bras, la brousse environnante et une volonté tenace. Parti sur des routes dangereuses et épuisantes pour vendre le fruit de son travail, il découvrira la valeur de son effort et le prix de ses rêves.
Makala sera distribué en France par les Films du Losange. Aucune date de sortie n’a encore été fixée à ce jour.

Prix de la Révélation France 4

Gabriel et la Montagne, de Felipe Gamarano Barbosa (Brésil)


Prix Découverte Leica Ciné du court métrage :

Los Desheredados, de Laura Ferrés

Prix de la SACD :

Ava, Léa Mysius (France)

Prix Canal + du Court Métrage :

Najpiękniejsze fajerwerki ever de Aleksandra Terpińska.
En 2016, Mimosas, la voie de l’Atlas était l’heureux gagnant du Grand Prix Nespresso. Album de famille était le Prix de la Révélation France 4.

Palmarès de Pierre – Festival de Cannes 2017 : PALME D’OR : 120 battements par minute, de Robin CAMPILLO

GRAND PRIX : Rodin, de Jacques DOILLON
PRIX DE LA MISE EN SCÈNE : Faute d’amour, d’Andreï ZVIAGUINTSEV
PRIX DU SCÉNARIO : Kornel Mundruzco et Kata Wéber pour La Lune de Jupiter
PRIX DU JURY (ex-æquo) : Le Redoutable, de Michel HAZANAVICIUS ; Mise à mort du cerf sacré, de Yorgos LANTHIMOS
PRIX D’INTERPRÉTATION MASCULINE : Joaquin Phoenix, dans You Were Never Really Here, de Lynne Ramsay et Nahuel Pérez Biscayart, dans 120 battements par minute, de Robin Campillo.
PRIX D’INTERPRÉTATION FÉMININE : Diane Kruger, dans In the Fade, de Fatih Akin
PALME DU FILM LE PLUS RATÉ : WONDERSTRUCK, de Todd Haynes
PIRE ACTEUR : Terry Notary, dans The Square, de Ruben Östlund
PIRE ACTRICE : Jennifer Jason Leigh, dans Good Time, de Ben & Joshua Safdie et Nicole Kidman, dans Mise à mort du cerf sacré, de Yorgos Lanthimos.

Pour finir voici mes pronostiques pour la cérémonie de clôture du Festival de Cannes (de 19h10 à 20h15 (en clair sur Canal+).


PALME D’OR
: Vers la lumière, de Naomi Kawase ou 120 battements par minute, de Robin CAMPILLO.
GRAND PRIX : Good Time, de Ben & Joshua Safdie
PRIX DE LA MISE EN SCÈNE : Mise à mort du cerf sacré, de Yorgos Lanthimos
PRIX DU SCÉNARIO : Faute d’amour, d’Andreï Zviaguintsev
PRIX DU JURY : Le Jour d’après, de Hong Sang-soo
PRIX D’INTERPRÉTATION MASCULINE : Hae-Hyo Kwon, pour son rôle dans Le Jour d’après, d’Hong Sang-Soo
PRIX D’INTERPRÉTATION FÉMININE : Diane Kruger, pour son rôle dans In the Fade, de Fatih Akin
PRIX DU SCÉNARIO : Faute d’amour, d’Andreï Zviaguintsev
PRIX DU JURY : Le Jour d’après, de Hong Sang-soo
PRIX D’INTERPRÉTATION MASCULINE : Hae-Hyo Kwon, pour son rôle dans Le Jour d’après, d’Hong Sang-Soo
PRIX D’INTERPRÉTATION FÉMININE : Diane Kruger, pour son rôle dans In the Fade, de Fatih Akin

Article par Pierre Bryant a Cannes


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Orel
Orel Durden (Créateur du site ,rédacteur en chef) Passionné ,cinéphile ,cinévore depuis petit ma passion pour le cinéma est immense mon réalisateur favori Steven Spielberg mon film culte de sa filmo E.T je ne m’en lasse pas ainsi que Jaws .Mon film culte préféré Fight Club de Fincher mon deuxuième réalisateur favori ,dont Zodiac s’ajoute a mes favoris de sa filmographie .Les films comme Alien de Ridley Scott ,Elephant de Gus Van Sant ,Into the Wild de Sean Penn ou encore Requiem for a dream de Aronofsky sont les oeuvres auquel je ne me lasse pas .Sinon si je devais ,dire deux film de Hitchcock ça serait « Psychose »et « les oiseaux » tout simplement des chef d’oeuvres .J’espère que ce site vous satisfait ,merci a vous et vive le cinéma .

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