Cinquième jour : Le retour du réalisateur de « The Artist » avec un biopic sur Godard, la deuxième tournée Netflix après « Okja » avec « The Meyerowitz Stories » de Noah Baumbach… des prétendants en compétition du 70e Festival de Cannes sur le mode de l’humour noir en cette cinquième journée de Croisette. Hors compétition, John Cameron Mitchell revenait quant à lui avec « How to Talk to Girls at Parties ».
Après avoir donné dans le (trop) sérieux avec The Search, Hazanavicius revient dans le registre qui lui sied le mieux : la comédie. Un exercice cependant paradoxal puisqu’il s’attaque, rien de moins, à Jean-Luc Godard. Si les gardiens du temple godardien redoutaient que ce nouveau venu n’altère la figure mythique, Le Redoutable s’en sort avec panache. On reconnaît dans sa logique le concept du film Le Mépris, où une fraction de seconde de mésentente corrompt une relation pour l’éternité. S’il ne faut pas ici attendre d’Hazanavicius une réinvention, cette distorsion sous un angle populaire d’un des grands maîtres européens du septième art, témoigne d’une belle audace.
Noah Baumbach, figure chérie du cinema indépendant américain, faisait quant à lui ses débuts en compétition du Festival de Cannes avec The Meyerowitz Stories, distribué par Netflix. Pas de « croppage » du format d’image comme pour Okja au programme cette fois mais quelques sifflets au moment de l’apparition du logo de la multinationale de VOD. Comme While We’re Young, ce nouveau venu digresse sur le temps qui passe sous couvert de drame cocasse. Pas de révolution, bien que l’on se plaise à rebondir sur les soliloques invraisemblables des personnages.
Mais c’est sur une œuvre hors compétition, comme souvent cette année, que les regards étaient braqués ce jour : How to Talk to Girls at Parties, de John Cameron Mitchell. Le résultat n’est pas tout à fait à la hauteur de ce que les souvenirs retentissants d’Hedwig and the Angry Inch ou Shortbus – oublions Rabbit Hole – pouvaient laisser présager, mais quelques fulgurances méritent d’être mises en évidence.
Article de Pierre Bryant a Cannes
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