Date de sortie : 14 mai 2019
Développeur : Asobo Studio
Réalisateur : David Dedeine et Kevin Choteau
Genre : Action Aventure
Nationalité : France
Compositeur : Olivier Derivière
Disponible sur : Xbox Series, Xbox One, Playstation 4, Playstation 5 et PC
Les sentiers de la mort.
Une fois n’est pas coutume, nous voilà devant un jeu vidéo majeur développé en France dans notre bonne vieille ville de Bordeaux par le studio Asobo, notamment connu pour son travail sur la licence Flight Simulator. Annoncé en 2017 pour une sortie en mai 2019, A Plague Tale : Innocence avait su se faire hautement remarquer dès son annonce, grâce à son ambiance morbide et à son univers incroyablement envoutant. Le titre prend place au XIVème siècle alors que la peste bubonique se répand à travers tout le Royaume de France qui est plongé en pleine guerre de cent ans contre la couronne d’Angleterre. Mêlant habilement fantastique et réalité historique médiévale, A Plague Tale nous raconte l’histoire de la famille de Rune en nous faisant suivre le parcours poignant d’Amicia et Hugo, deux frère et soeur, âgés respectivement de 15 et 5 ans, qui se retrouvent orphelins suite au massacre de leur famille des mains de l’Inquisition. Ces deux derniers représentants de leur prestigieuse famille se retrouvent alors forcés de se frayer un chemin au sein d’environnements sombres remplis de cadavres, de soldats de l’Inquisition les traquant et de milliers de rats porteurs de la terrible peste. C’est via la belle mécanique qui unit les deux personnages que le jeu base ainsi toute sa narration ainsi que son gamedesign. Aux commandes d’Amicia, il nous incombe ainsi la tâche de mener cette fuite en avant désespérée, dans l’unique but de protéger la vie de ce petit frère sans défense et qui n’a plus que nous sur cette terre sur qui compter.
La fureur de vivre
Bien que les deux enfants aient été élevés ensemble sous le même toit, les deux ne se connaissent que très peu. Le petit Hugo n’a quasiment jamais eu l’autorisation de sortir de ses quartiers à cause d’un état de santé préoccupant ,dû à une maladie orpheline qui l’affecte depuis sa naissance. Alors que l’Inquisition et l’émergence de la peste les plongent dans un véritable enfer sur terre, les deux doivent apprendre à se faire confiance mutuellement pour ne pas finir dévorés par les rats où capturés par ces soldats de l’Église aux motivations troubles. Cette proposition scénaristique parfaitement maitrisée permet d’apporter une véritable dramaturgie à l’histoire qui nous est racontée, mais fait également écho à la proposition de gameplay qui est faite par les développeurs tout au long des 17 chapitres qui composent l’aventure. A Plague Tale se présente comme un jeu d’infiltration aux mécaniques simplistes. N’attendez pas à vous retrouver face à une expérience de l’acabit d’un Hitman, d’un Metal Gear Solid ou même d’un Splinter Cell. Le titre est plus une espèce de jonction entre l’expérience que proposait Ico en son temps et un jeu d’infiltration basique. Il faudra avancer à travers la campagne française en proie au chaos provoqué par la peste et la guerre. Vous contrôlez Amicia qui doit protéger son frère coute que coute dans cet enfer jonché de cadavres, de rats et d’animaux morts en putréfaction. Hugo vous tient la main par défaut mais vous avez la possibilité de la lâcher pour aller plus vite ou remplir une tâche trop dangereuse pour le laisser vous suivre. Toutefois, si vous laissez Hugo seul trop longtemps, il se mettra à crier et attirera alors l’attention des soldats. Ce petit frère n’est toutefois pas un vulgaire poids mort que vous devrez trimballer durant toute l’aventure. Il vous sera très souvent utile, sa petite taille lui permettant de se glisser dans des espaces hors d’atteinte pour Amicia, afin de déverrouiller une porte ou débloquer un passage. À mesure que l’intrigue se développe, cette approche fonctionne parfaitement d’un point de vue thématique, et surtout elle se densifie tout en conservant l’aspect épuré et maitrisé des premières heures de jeu. Amicia ne possède ni arc, ni de pouvoir lui permettant de voir à travers les murs, et n’est pas non plus une guerrière pouvant venir à bout de contingents entiers de soldats en leur brisant la nuque. Il vous faudra donc vous frayer un chemin à travers ces charniers en usant de votre intelligence et de la fronde de la jeune fille qui lui avait été offerte par son défunt père.
Cette fronde et les mécaniques d’infiltration offertes par le jeu seront vos seules armes pendant la grande majorité de l’aventure. Toutefois, ce qui est appréciable, c’est que le jeu ne se contente pas de nous demander de nous glisser dans le dos des ennemis au long des dix-sept chapitres du jeu. A Plague Tale a sa recette, certes pas forcément des plus originales, mais elle est particulièrement maitrisée et permet de maintenir un rythme constant durant l’aventure, afin d’éviter tout sentiment de redondance. Le titre alterne des séquences d’infiltration en territoire ennemis, des puzzles pour vous sortir de lieux clos ou pour échapper aux nuées de rats, des courses-poursuites vous mettant dans le rôle de la proie et des séquences à pied purement contemplatives comme savait le faire un certains The Last Of Us en 2013. Les quelques scènes de courses poursuites qui ponctuent l’aventure sont d’ailleurs particulièrement appréciables, réussissant à nous mettre dans un sentiment d’urgence permanent alors que nous devons trouver le bon chemin pour fuir et éviter de se retrouver bloquer dans une impasse. Les phases d’infiltrations sont en apparence très simple, n’étant pas dans un pur jeu d’infiltration, mais elle reste mieux pensée que ce que l’on peut voir dans la majorité des jeux qui tente l’infiltration simpliste. Comme écrit précédemment, la fronde d’Amicia sera votre meilleure arme. Vous pouvez l’utiliser pour abattre un ennemi en décochant une pierre en plein sur sa tête, toutefois cela ne peut fonctionner que si il ne porte pas de casque. C’est là qu’il faudra utiliser les quelques interactions que peut offrir le décor. Il est possible d’envoyer des pierres pour attirer l’attention d’un garde sauf que, contrairement à un Far Cry, envoyer une pierre sur le sol ne servira à rien. Pour que votre jet de pierre ait l’effet escompté il faudra trouver une surface bruyante sur laquelle l’envoyer, comme une marmite ou un set d’armure exposé. Toutefois, si vous abusez du jet de pierre au même endroit, l’intelligence artificielle des gardes comprendra que quelqu’un est en train d’essayer de se jouer d’elle et passera instantanément en phase de recherche agressive. C’est d’ailleurs le vrai bon point de cette IA, autrement elle est aussi médiocre que ce que l’on peut voir dans la grande majorité des jeux, nous proposant des gardes ayant de sévères soucis de vision quand vous êtes en contrebas ou qui abandonnent assez facilement votre traque si vous avez été repérés précédemment. Très rapidement vous pourrez également trouver des pots à fracasser sur le sol pour faire diversion, apportant ainsi une alternative au jet des pierres. Nous ne vous en dirons pas plus quant au reste des moyens qui vous seront mis à disposition au cours de l’aventure. Sachez juste que vous aurez un arsenal de possibilités très variés et que tout vous sera utile pour atteindre la fin du jeu, ce qui force le joueur à utiliser pleinement ce que le jeu offre en mécaniques de jeu. Notons aussi que nous retrouvons les sempiternelles herbes hautes pour se cacher. Là encore, grâce à la variation de ses boucles de gameplay, le jeu parvient à éviter l’écueil de donner l’impression au joueur de passer son temps à se cacher dedans pour se jouer des gardes.
Il est temps d’aborder maintenant l’autre star du jeu. Il s’agit, comme le laisse deviner la jaquette, de nos amis les rats. Les nuées de rats noirs font partie intégrante de l’imagerie fantasmée que l’on peut se faire de l’Europe médiévale en pleine période de peste bubonique. Ils arrivent assez rapidement au chapitre trois, brisant ainsi le schéma très classique et basique qui commençait à s’instaurer. Ces animaux dégoutants qui se déplacent en meutes ne servent pas uniquement à enrichir l’ambiance morbide et dérangeante du jeu, bien qu’ils y contribuent fortement grâce à l’aspect visuel saisissant de ces nuées et au sound design qui pourrait donner l’impression qu’ils se trouvent juste dans notre salon. Les rats font partie intégrante de l’expérience ludique que le titre a à offrir. Matérialisés sous forme de hordes vous bloquant le passage, ils servent de prétexte pour proposer aux joueurs des puzzles plus ou moins ingénieux afin de se frayer un passage sans finir engloutis dans cet amas de rongeurs enragés. Ces petites créatures craignent fortement la lumière, le joueur doit donc jouer habilement avec les torches, les braseros et autres objets inflammables pour disperser ces meutes et se dessiner un chemin au milieu de cet enfer. Outre leur peur de la luminosité, ils sont aussi caractérisés par leur appétit vorace. Le joueur a ainsi la possibilité de les distraire en utilisant habilement des morceaux de viandes ou des carcasses d’animaux suspendus. Il sera même parfois mis au coeur de dilemme moraux car il lui sera aussi laissé la possibilité de se servir d’animaux vivants ou de soldats perdus et en panique comme appâts. Il y a une séquence de jeu particulièrement saisissante, durant laquelle Amicia et Hugo progressent dans un tunnel infesté de rats, torche à la main, poussant au fur et à mesure de leur progression la meute de rats vers un soldat piégé contre une grille et qui nous supplie d’arrêter d’avancer. Le gamedesing offre la possibilité d’éviter ce destin au soldat, mais l’urgence de la fuite poussera la grande majorité des joueurs à ne pas s’arrêter, entendant ainsi les hurlements strident du soldat qui se fait dévorer par les rats. Quelques passages demandent de bien réfléchir pour arriver à trouver la solution à une énigme. Il est par exemple demandé de monter les bons meubles afin de créer un chemin praticable dans une bibliothèque, ou encore de s’aider de ses compères pour créer un pont grâce aux différents mécanismes présents dans la pièce. L’observation est la clé de la réussite. À l’image des héros marchant sur la pointe des pieds pour progresser, l’interface utilisateur est également très discrète. Pour une immersion totale il est même laissé la possibilité au joueur de la désactiver entièrement. Le jeu offre également la possibilité d’améliorer le matériel à la disposition d’Amicia mais cela est véritablement inutile tant le jeu ne brille pas par le challenge qu’il offre aux joueurs. Il est également à déplorer que le jeu est parfois trop scripté dans de rares phases d’énigmes et que vous risquez de vous retrouver bloqué à certains endroits si vous ne faites pas précisement ce que le script attend de vous. Cela force ainsi le joueur à effectuer une action précise pour enclencher la suite des évènements alors que la situation semble pourtant résolue.
Une beauté macabre
C’est dans un contexte réaliste, teinté de fantastique, que l’histoire du jeu peint lentement sa toile de fond. A Plague Tale fait partie de ces jeux que vous avez envie de faire d’úne seule traite tant l’histoire est captivante et son ambiance hypnotisante. Le studio Asobo a mis énormément de soin dans l’écriture du script et arrive à faire de sa narration une très grande qualité du titre. L’écriture est touchante et terriblement juste, réussissant à ne jamais tomber dans le pathos ou dans autres excès dramatiques. Chaque seconde du scénario se savoure avec plaisir et vous retient captif du jeu jusqu’à ce que vous arriviez enfin au dénouement de cette grande aventure. Le lien entre Amicia et Hugo se noue au fil de l’aventure et se renforce de façon magnifique, alors que les ces deux jeunes qui se connaissent peu se retrouvent plongés dans le même enfer. Au fil des heures nous voyons ainsi se dessiner une belle complicité entre les deux qui finissent par être totalement indissociables, Amicia étant prête à perdre toute son humanité pour protéger son jeune frère. Hugo est un enfant et agit donc souvent de manière irréfléchie, créant parfois une frontière très floue entre bêtise, innocence et bravoure. Cet aspect comportementale inhérent à un enfant de 5 ans qui est en proie à des émotions aussi diverses que la peur, la colère, l’amour et la haine est un des ingrédients principaux du ciment de la relation qui unit Hugo et Amicia. Les dialogues sont souvent très justes et ceux qui ponctuent les phases de gameplay permettent de donner corps aux tableaux macabres que nos héros traversent en errant dans les campagnes meurtries du Royaume de France. Alors que les deux frère et soeur commencent leur aventure complètement seul il rencontrent rapidement d’autres alliés de fortune qui se joindront à eux, formant ainsi une nouvelle famille de substitution dont chaque membre à un passif douloureux avec la peste ou l’Inquisition. Ensemble, ces jeunes gens plongent dans les méandres d’un monde à l’agonie et nous guident dans un scénario captivant, plein de rebondissements, malgré de minimes maladresses dans la toute fin en nous présentant un méchant avec des objectifs bien trop obscurs, correspondant trop au cliché du méchant absolu et sans relief à la façon d’un Palpatine. Un peu plus de subtilité du coté des antagonistes aurait été appréciable et il est regrettable que le peu de nuances apportés aux méchants de l’histoire proviennent de dialogues optionnels entre les gardes qui font leur ronde. Il est a noter que le jeu offre un casting vocal vraiment performant, aussi bien en anglais que en français. Le jeu se déroulant en France, il est vivement conseillé de mettre le jeu en français, tant pour l’immersion que pour récompenser l’incroyable travail effectué par nos doubleurs.
Ce qui permet au jeu d’être d’une beauté captivante ce n’est pas seulement son écriture, c’est aussi et surtout son incroyable direction artistique. Il suffit de s’arrêter quelques secondes pour constater que chaque plan du jeu est un panorama magnifique et un potentiel fond d’écran somptueux si il vous prend l’envie de faire une capture d’écran. La retranscription du moyen-âge est incroyable et chaque décor jouit d’une crédibilité organique. Pour peu que vous soyez féru d’Histoire vous risquez d’être estomaqué par la justesse dont le studio a fait preuve pour modéliser l’architecture des villes et l’intérieur des bâtiments. On s’étonne à rester longuement au même endroit et à explorer sans retenue chaque recoin du décor, comme on le ferait si l’on pouvait effectuer une visite guidée durant cette époque si lointaine. Le monde de A Plague Tale est tout simplement un régal pour les yeux. Il est sinistre, dépeuplé et il est fréquent de tomber sur des fosses communes remplis de victimes de la peste. Certaines séquences très dérangeantes vous demanderont de vous frayez un chemin en marchant sur ces cadavres, tout en portant le jeune Hugo au bord de la panique face à une telle vision cauchemardesque. Particulièrement soigné dans ses graphismes et dans ses éclairages, A Plague Tale Innocence expose des ambiances réussies, enchainant les cadres paisibles et les décors anxiogènes avec une maestria certaine. Cette atmosphère anxiogène se matérialise dans la grande diversité des environnements que le titre nous propose d’explorer, allant des sombres forêts aux châteaux abandonnés, en passant par des villages fantômes et des camps occupés par les soldats de l’Inquisition. Sur certains aspects, tels que les animations des personnages et une caméra parfois un peu hasardeuse, il est possible de remarquer que le jeu reste un petit budget mais soyez certains que il tient largement la dragée haute à de nombreuses productions à gros budget, notamment dans le dernier acte qui est un festival graphique. A Plague Tale donne brillamment l’illusion d’être un jeu assez ouvert, mais nous garde intelligemment sur les rails de l’histoire en nous guidant vers notre prochain objectif grâce à l’utilisation ingénieuse de certains obstacles, tels que les nuées de rats, évitant ainsi d’avoir recours à la bonne vieille méthode des murs invisibles. Cela peut toutefois entrainer parfois un sentiment de frustration quant au fait de ne pas exploiter le plein potentiel de ces environnements fascinants. Cette frustration peut d’ailleurs s’expliquer par le fait que chaque niveau s’avère différent, et qu’ils sont sont richement détaillés. C’est ce décor captivant qui donne un grand relief à l’histoire racontée et qui contribue à rendre le périple des héros de A Plague Tale aussi fascinant.
A Plague Tale est un régal pour les yeux mais il est également un émerveillement permanent pour nos oreilles. Le sound design est d’une maitrise assez rare dans un jeu video. Le titre sait manier les silences pour faire ressortir les bruits ambiants qui sont saisissants. Marchez dans une église vide et vous aurez le plaisir de profiter de l’écho de vos pas ou des quelques paroles prononcées par vos personnages. Jamais une église ne m’a paru aussi palpable dans un jeu vidéo. Avec ce travail du son, Asobo parvient à capturer l’essence du moindre lieu que le joueur devra traverser. Cet incroyable travail du son se ressent particulièrement lorsque nous traversons une zone infestée de rat. Le bruit de la horde, de leurs griffes contre le sol, et leur satanés chicotements sont autant de sons qui vous dérangeront au point de vous donner l’illusion que ces nuisibles se trouvent dans les murs de votre maison. Quand on parle du travail du jeu sur la sonorité, comment ne pas parler de l’incroyable travail du compositeur Olivier Derivière qui signe l’une des plus belles partitions qu’il ait été donné d’entendre dans un jeu video. Les instruments à cordes utilisés trouvent une raisonnance saisissante sous les cris des rats. La poésie des violons utilisés face à un lever de soleil ou lors de la traversée d’un champ jonché de cadavres est incroyable et vous pénètre l’âme. Le travail du compositeur s’ancre parfaitement dans la narration du jeu. Il explique d’ailleurs lui même que chaque morceaux du jeu est pensé pour refléter à la perfection ce qui se passe à l’écran. La sonorité du thème de l’Inquisition est un exemple parfait de ce travail, tant elle arrive à livrer une partition iconique lancinante et allant crescendo, pour nous faire comprendre immédiatement quand l’Inquisition est là et le danger intense que elle représente. La grande pépite musicale du jeu est le somptueux thème Beyond The Horizon qui abrite toute l’âme de A Plague Tale. L’utilisation de l’orgue y est juste parfaite, faisant ressentir pleinement la détresse d’Amicia face à une situation hors du commun. L’orgue permet de faire ressentir cet instant hors du temps que traverse le personnage, ainsi que d’exprimer en sonorité l’amour qu’elle ressent pour un petit frère qui lui échappe et que elle ne se sent plus vraiment capable de protéger, malgré une détermination sans borgne. D’abord douce, les notes de musiques s’intensifient progressivement, représentant la difficulté croissantes des péripéties qui leur tombent dessus, puis elles finissent par se mêler à des cris teintés de détermination et de désespoir, comme pour symboliser l’état d’esprit fragmenté d’Amicia qui aurait certainement posé genoux à terre depuis bien longtemps si elle était seule au monde.
Quel plaisir cela aura été de découvrir A Plague Tale Innocence. Deux après sa sortie, le jeu reste toujours aussi pertinent et n’a en rien volé le succès d’estime qu’il lui a été décerné par l’ensemble du monde vidéoludique. Asobo Studio, depuis sa gironde natale, nous livre un jeu somptueux, intelligent, prenant et doté d’une direction artistique de folie nous faisant rentrer de plein pied dans la France du moyen-âge en proie à la de peste bubonique. Alors que beaucoup d’autres jeux se prennent les pieds dans le tapis de l’infiltration, les aventures des derniers représentants de la famille de Rune trouvent le parfait équilibrage pour que chaque section du jeu soit vécue avec intensité par le joueur. Intelligent mais jamais frustrant, le titre est un vrai plaisir de jeu narratif et n’oublie jamais sa composante ludique en faisant débloquer de nouvelles mécaniques qui seront toutes, sans exception, utiles et primordiales pour la progression du joueur. Tout a une utilité et rien n’est placé dans le jeu pour juste remplir un cahier des charges. Particulièrement bien écrit, A Plague Tale est un très beau voyage initiatique mettant en scène deux enfants se heurtant à la cruauté et à la complexité du monde adulte. L’oeuvre est certes imparfaite mais c’est un magnifique pan de son histoire que le studio français écrit avec ce titre.