Développeur : Harvester games
Éditeur : Feardemic
Genre : aventure, horreur
Date de sortie : 28 juin 2023
Support : Pc, Switch


Bienvenue à Burnhouse Lane…

Parfois, comme un fait exprès, le sort semble s’acharner.

Angie Weather, infirmière intérimaire a perdu son mari, rencontré à l’hôpital. Coup de foudre entre les deux mais histoire d’amour à durée limitée : celui-ci luttait contre un cancer du poumon qui lui fut fatal, après deux années. Angie essaie tant bien que mal de s’en remettre, mais l’ironie du destin la rattrape. Grosse fumeuse, plus encore depuis le décès son époux, elle a également développé un cancer du poumon… Ses jours en deviennent tristement comptés… Elle n’attend plus rien, ne veux plus rien, à part éventuellement en finir par elle-même. Mais même la corde qu’elle se passe autour du cou ne l’aidera pas, celle-ci cède comme si même le choix de sa mort ne lui appartenait plus… Alors Angie accepte un dernier travail, un travail simple… S’occuper d’une personne âgée, Georges, dans sa ferme à la campagne… Quelque chose de simple, de reposant… Mais la première nuit venue, des bruits au sous sol l’attire… Elle y découvre un portail, qui mène à Burnhouse Lane, ville fantomatique, purgatoire malsain où vivent des esprits piégés et où règnent les chats… L’un d’eux, le roi, un chat immense et brûlé propose un marché à Angie… Si celle-ci accomplit cinq épreuves pour Burnhouse Lane, alors il lui donnera un remède. Cependant, ces épreuves vont l’enfoncer de plus en plus loin dans l’horreur et la folie. Le remède vaut il le prix ? Vaut il mieux préserver sa vie au détriment de son âme ?

Ce résumé, pour touffu qu’il puisse sembler, ne survole que brièvement le premier chapitre du jeu (qui en comporte 7). Et ce jeu, parlons en.

On ne le dira jamais assez, 2023 à été un très grand cru en matière de jeux vidéo, et particulièrement au niveau de l’horreur. Et pourtant, les jeux préférés ne sont pas l’œuvre de gros studios, mais bel et bien celle de studio indépendant. J’avais adoré Decarnation et pensait sincèrement ne pas trouver mieux cette année. C’était avant d’arpenter les rues de Burnhouse Lane.

Pour résumé brièvement, on pourrait parler d’un Silent Hill en 2D, mais c’est serait vraiment réduire le travail d’orfèvre du studio Harvester ( Downfall et, surtout, The Cat Lady, dont Burnhouse Lane semble être une suite spirituelle).


Si les graphismes peuvent surprendre, pour être honnête ils m’ont rappelé l’ancienne émission pour enfant Angela Anaconda, l’écriture, que se soit au niveau du scénario comme celui des personnages (tous sont parfaits), est affutée comme un rasoir : tranchante et précise. Normal pour un jeu semi narratif, mais quand même, vu la diversité et la complexité des thèmes abordés, il aurait été facile de se prendre les pieds dans le tapis. Il n’en ai rien. Tout sonne juste et tout vous faits ressentir les émotions voulues, principalement la peur et la dépression… Car oui, le jeu fait peur, non pas pour son esthétique, encore que, mais par son ambiance. Le jeu est glauque, et pourtant incroyablement poétique par instant. Des choix moraux, dans des dialogues ou en général viendront ponctués votre aventure, et le fait de savoir qu’il y a plusieurs fins disponibles, vous feront toujours vous demander si vos actions, aussi anodines soient elles, ont eu une incidence sur votre parcours. D’autant que certaines sont incroyablement subtiles.

Je vais vous en spoiler une, ici, mais rien qui ne puissent nuire à votre expérience future, d’autant qu’elle apparaît très tôt dans le jeu. Le système de sauvegarde se fait à des endroits précis. Dans Resident Evil, par exemple vous sauvegardiez en enregistrant votre progression sur une machine à écrire, bref moment de répit dans votre exploration. Ici le principe est un peu le même. Sauf que votre héroïne sauvegarde en prenant une pause cigarette. Si de prime abord, on n’y prête pas forcément attention, on finit par se demander si le fait de sauvegarder régulièrement n’influe pas sur la santé d’Angie. A tel point que par instant on craint de sauvegarder pour ne pas faire empirer son état et au final, ces brefs instants de répits, deviennent de nouveaux facteurs de stress, d’autant que rien ne vient vraiment vous dire si vous êtes dans le vrai ou le faux… C’est la moindre des subtilités d’un jeu particulièrement passionnant et addictifs, que devrait tenter tous fans de jeux d’horreur et tout fan de jeux vidéo en général. Une pépite noire comme rarement, mais exceptionnelle.


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