Date de sortie : 13 novembre 1992 (Amérique du Nord), 13 janvier 1993 (France)
Réalisateur : Francis Ford Coppola
Acteurs principaux : Gary Oldman, Keanu Reeves, Winona Ryder, Anthony Hopkins, Cary Elwes
Genre : Épouvante, fantastique
Nationalité : Américain
Compositeur : Wojciech Kilar
Scénariste : James V. Hart
Sociétés de production : Columbia Pictures et American Zoetrope et Osiris Films
Budget : 40 millions de dollars
Près de trente-cinq ans après la célèbre prestation de Christopher Lee dans Le Cauchemar de Dracula, le roman de Bram Stoker est une nouvelle fois adapté au cinéma sous l’objectif de Francis Ford Coppola (Le Parrain, Conversation Secrète, Apocalypse Now). Un film qui se démarque fortement de ses prédécesseurs en présentant davantage le comte comme la victime d’une malédiction sous les traits du talentueux Gary Oldman (JFK, True Romance, Batman Begins). Après une introduction artistique dont les ombres chinoises mettent en scène Dracula qui renie l’Église après le suicide de sa femme, le scénario prend place quatre siècles plus tard tandis que le clerc de notaire Jonathan Harker, interprété par le jeune Keanu Reeves (Les Liaisons Dangereuses, L’Associé du Diable, Matrix) est envoyé en Transylvanie pour conclure la vente d’une abbaye auprès du comte.
Le scénario innove alors avec une romance entre Dracula et Mina Murray, fiancée de Jonathan jouée par Winona Ryder (Beetlejuice, Edward aux Mains d’Argent, Le Temps de l’Innocence), qui lui rappelle fortement sa défunte épouse Elizabeta. Très esthétique, le film fait également transparaître l’érotisme du roman à travers le sort de Jonathan, séquestré au château par trois femmes vampires qui se nourrissent de son sang, l’un d’elles marquant le premier rôle de Monica Belluci dans une production américaine. Tandis que le comte part à Londres sur les traces de Mina, il ne tarde pas à être traqué par le professeur Abraham Van Helsing, incarné par Anthony Hopkins (Elephant Man, Le Silence des Agneaux, Nixon) tandis que le seigneur Arthur Holmwood, sous les traits de Cary Elwes (Hot Shots, Sacré Robin des Bois, Menteur Menteur), cherche à venger sa compagne vampirisée.
Pourvu d’une belle réalisation malgré un montage parfois étrange qui peut rendre le scénario difficile à suivre, le film plonge le spectateur dans de somptueux décors fantastiques avec de jolis costumes de l’époque victorienne n’ayant rien à envier à la saga de jeux vidéo Castlevania. Gary Oldman y excelle aussi bien sous son impressionnant maquillage livide que sous sa forme rajeunie coiffée d’un haut-de-forme, son ombre se déplaçant subtilement de manière indépendante. Dracula brille également par les compositions enivrantes de Wojciech Kilar, la chanson finale « Love Song for a Vampire » étant interprétée par Annie Lennox. Auréolé des oscars des meilleurs costumes, des meilleurs maquillages et des meilleurs montages d’effets sonores, il s’impose comme une œuvre majeure dépeignant la légende autour du célèbre vampire.