Réalisateur : Christopher Nolan
Année de sortie : 1998
Pays : USA
Casting : Jeremy Theobald, Lucy Russell, Alex haw
En prévision du live consacré à Christopher Nolan le 19 août, nous vous proposons une rétrospective sur la carrière du réalisateur. Première étape : « Following »
L’une des étapes les plus difficiles quand on veut se lancer dans la réalisation est de se lancer dans son premier film car c’est celui-ci qui influence largement notre carrière. Il faut savoir le gérer avec les moyens du bord, son expérience passée (que ce soit à la télévision ou bien dans les courts métrages) et essayer d’être le plus épatant possible avec des fois un budget indigne de nos ambitions visuelles. Alors, pour se différencier, certains trouvent des astuces comme relancer le filon du documenteur comme pour « Le projet Blair Witch » (dont les réalisateurs serviront d’exemple pour la prochaine étape compliquée : la confirmation par le deuxième film). D’autres se concentrent sur leur scénario, comme le fait ici Christopher Nolan.
Following suit un aspirant écrivain en panne d’idées qui se met à suivre des personnes dans la rue afin de trouver l’inspiration. Mais un jour, ses filatures le font rencontrer Cobb, un cambrioleur qui va l’initier à son « art ».
Nolan aime les films noirs et cela se ressent dans sa première oeuvre. Il en reprend certains codes afin de les transposer dans un univers qui lui est propre. Annonçant sa carrière future de manière plus (un cambrioleur dénommé Cobb qui s’infiltre dans l’intimité des gens, cela ne vous rappelle rien ?) ou moins (on peut trouver sur la porte de la maison du « héros » l’autocollant d’un fameux super héros…), le réalisateur anglais rajoute à son récit certains effets faisant son style narratif comme l’utilisation manipulée du temps pour la narration (sa fin). Il dépeint également dans son histoire des personnages crédibles et recherchés, en particulier son cambrioleur qui voit en chaque résidence qu’il pénètre une occasion de sonder la psyché humaine (ce dont profitera le héros pour se faire également « analyser ») et de marquer son passage.
Récit policier noir bien loin du copier coller des grandes œuvres du genre, « Following » arrive en 69 minutes ainsi qu’avec un budget minuscule (6000 dollars) et d’autres contraintes (un tournage lent, une équipe qui doit gérer leur travail sur le côté) à susciter l’intérêt et à dévoiler de nombreuses promesses, promesses qui seront concrétisées en la personne d’un homme qui tient désormais Hollywood dans la paume de sa main. Voir le premier film de Christopher Nolan, c’est voir la naissance d’un grand talent et se rappeler qu’effectivement, un premier film influence sa carrière future…