Des nombreuses adaptations de jeux vidéos sur grand écran que l’on a connu ces dernières années , il y en a une qui a réussi à retranscrire l’ambiance de son média originel sans trahir sa source (Ah que coucou saga « Resident evil »!) tout en étant également un (très) bon film : le « Silent Hill » de Christophe Gans. Il y a tellement de choses à dire sur ce film qu’il sera sans aucun doute abordé sur ce site prochainement mais pour vite résumer, on peut clairement le qualifier de franche réussite. Alors même si l’annonce d’une suite avait de quoi inquiéter certains, on tenait là une promesse d’oeuvre horrifique marquante prolongeant les idées de Gans et reposant sur une base de qualité.
Malheureusement, « Silent Hill: Revelations » est une grosse déception, ce genre de films nous laissant un goût amer en bouche car il n’est même pas totalement mauvais. Ainsi, le design des créatures est intéressant (notamment l’araignée mannequin, qui nous offre sans aucun doute la meilleure scène du long métrage) et la recréation de l’univers de Silent Hill est splendide. Tout cela n’occulte néanmoins pas les (nombreux) défauts que regorge cette suite.
Pour commencer, le scénario est lourd, confus et au final assez rebutant. Bien qu’apparemment rempli de références au jeu « Silent Hill 3 » (auquel il emprunterait beaucoup comme les personnages), il n’y a rien de réellement effrayant dans le film malgré les qualités dites plus hautes et des tentatives de jump scares absolument ratés, là où le précédent film se reposait essentiellement sur son ambiance. En envoyant Heather ( Adelaide Clemens) à la recherche de son père (Sean Bean, qui SPOILER ne meurt bizarrement pas dans ce film FIN DU SPOILER), l’intrigue perd sa touche maternelle et même l’ambiance « dominée » par les femmes qui avait été instaurée auparavant pour dévier vers la quête McGuffinesque mal maîtrisée .
Aucunement aidé par sa mise en scène plate excepté quelques touches se voulant originales mais bien loin d’un Sam Raimi « Evil Deadesque », un montage assez embarrassant ( l’héroïne qui se dit folle suivi directement par un type bizarre qui rit dans un bus…), certains effets spéciaux numériques extrêmement raté et des acteurs à la masse (Mais que fait Kit Harington du charisme qu’il donne à Jon Snow quand il arrive sur un plateau de cinéma?), « Silent Hill: Revelation » est un échec rageant, surtout quand l’on voit à quel point le spectacle proposé visuellement est prometteur.
Beau gâchis donc pour ce film qui ne joue même pas à la photocopie facile et presque nanardesque de son camarade zombiesque mais qui prouve qu’un mauvais scénario surexpliqué par son casting pour être sûr d’être compris par le spectateur n’aide pas à l’élaboration d’une oeuvre marquante. Le statut de train fantôme de mauvais manège ne sied ainsi guère à la saga « Silent Hill », plus à l’aise dans l’ambiance terrifiante que les jumps scares gratuits. En tout cas, ce n’est pas le dernier plan, clin d’oeil à « Silent Hill Downpour » sorti la même année, qui donnera l’envie de retourner dans cette ville de cauchemar et de terreur…