Pays : États-Unis
Année : 2016
Casting : Travis Fimmel, Toby Kebbell, Ben Foster, …
Aussi rentable financièrement en Chine qu’il a échoué aux États-Unis, « Warcraft » a été la porte d’entrée de Duncan Jones dans le milieu du blockbuster.
Lorsque le monde des Humains se voit marqué par l’arrivée de guerriers Orcs, la situation va dégénérer et risque de mener à une guerre éprouvante pour les deux camps.
Cela peut paraître anodin, mais la grande force de « Warcraft » est cette neutralité envers chaque groupe de bellicistes. Alors que le scénario original devait être plus manichéen, Jones a plaidé en une écriture plus partagée à la manière des jeux mêmes Le fait que le réalisateur soit un fan de l’univers a donc aidé à offrir une adaptation plus nuancée reposant sur un univers assez riche, aussi bien visuellement que narrativement. Chaque groupe se permet d’attirer une certaine empathie dans leurs doutes envers les adversaires et leur propre nature. En cela, le travail de motion capture est saisissant. Si l’on connait la qualité de la technologie, cette dernière permet de retranscrire les émotions de ses interprètes en donnant vie à des créatures avec une crédibilité visuelle jusqu’au moindre détail. On pourrait même parler d’affrontement idéologique entre acteurs live et personnages numériques, mais certains l’ont fait avec plus de brio que l’auteur de ces lignes.
L’affrontement idéologique entre les deux camps trouve ainsi de nombreuses interprétations, comme celle que l’on vient de citer. On pourrait également trouver une vision de la politique de certains envers les migrants. En agissant avec refus et violence contre tout être en quête d’aide et de refuge, on risque d’amener un cycle de fureur dû à une absence de communication et de compassion. Le scénario s’avère alors plus malin qu’au premier abord malgré quelques points scénaristiques qui pourraient paraître prévisibles dans leur agencement. Il s’avère quand même que le récit est fort dans l’agencement de ses événements tout en caractérisant simplement mais efficacement ses protagonistes. C’est juste ce qu’il faut pour pouvoir s’intéresser à leur sort dans le spectacle guerrier appelant pourtant à un non-bellicisme exemplaire. La violence des actes trouve toujours une réponse plus tard, nous faisant revenir à un cycle qui ne pourra s’arrêter qu’avec des efforts venant de chaque camp.
Duncan Jones tire le plus souvent des visuels prenant un aspect épique nourrissant sa mise en scène. Loin de faire une simple copie du « Seigneur des Anneaux », il se met au service de l’intrigue en essayant de nous plonger au mieux dans les répercussions d’un tel duel et nous faire comprendre les implications de celles-ci. Il y a un côté furieux dans l’affrontement où l’on ressent tous les coups donnés. Tout cela regorge d’une charte visuelle assez différente des autres films de fantasy, avec un certain aspect numérique qui en aura rebuté plusieurs. Concernant la musique, elle garde cet aspect furieux et guerrier, commençant dès le début du film pour mieux annoncer la fureur mais également le désastre à venir.
« Warcraft » se révèle un blockbuster courageux dans ses messages tout en confrontant son public à son envie de guerre sans détourner le regard des répercussions de celle-ci. Duncan Jones joue à merveille entre la dualité de ces attentes ainsi que celle des camps pour offrir un spectacle assez intelligent. S’il est dommageable qu’il n’ait pas pu trouver son public de manière égale autour du globe, on peut espérer qu’une éventuelle suite permette d’étendre un univers passionnant présenté avec passion par son réalisateur.
Pas d’accord avec certains de tes dires … Ce ne sont pas LES jeux mais un seul… Je n’ai pas tout lu. Trop de truc pour dire presque rien 😉
Dommage, peut-être aurait il mieux valu TOUT lire avant de faire un point aussi définitif 😉 C’est comme arrêter un film après trente minutes et le juger directement 🙂 Pour la remarque sur le jeu, je parlais des divers épisodes mais il s’avère que j’aurais effectivement pu mieux le formuler. Dommage que ce commentaire n’ait que cet argument de constructif, j’aurais préféré avoir un retour tout aussi négatif mais réagissant après avoir lu tout l’avis, cela m’aurait servi à ne plus dire « presque rien » 😉