Sortie 14 juin 2023 en salle
Durée 2h 04min
Genre Drame
De Kôji Fukada | Par Kôji Fukada
Avec Fumino Kimura, Tomorowo Taguchi, Tetta Shimada
Nationalité Japon
Musique Olivier Goinard
Synopsis
Taeko vit avec son époux Jiro et son fils Keita en face de chez ses beaux-parents. Tandis qu’elle découvre l’existence d’une ancienne fiancée de son mari, le père biologique de Keita refait surface. C’est le début d’un cruel jeu de chaises musicales, dont personne ne sortira indemne.
Le cinéma de Kôji Fukana est une découverte pour moi, c’est avec Love Life que je découvre donc sa filmographie film sortie il y a maintenant plus d’un an. Un film poignant sur le deuil et la reconstruction. Afin d’être plus proche de ses personnages et ressentir plus les choses, le réalisateur utilise souvent des plans fixes qui sont au final très utile. On y suit dans ce film Taeko une jeune femme mère du petit Keita, un champion du jeu Othello qui meurt tragiquement. Taeko recontacte alors son ex-mari, avec qui elle avait eu Keita et apporte son aide à ce dernier qui est un sans-abri. Le film aborde le deuil avec beaucoup de justesse, ce qui n’est pas forcément évident. Le film prend son temps, pour aborder au mieux ces thèmes, un film important qu’il fallait aborder.
Taeko et Jiro vivent ensemble et sont mariés depuis peu, Taeko a un petit garçon Keita d’un autre mariage. Jiro est un peu son père même s’il ne se sent pas comme tel. Le père de Jiro n’apprécie pas vraiment Taeko, car elle est entrée dans la vie de son fils étant mariée avant. Keita lui est un petit garçon intelligent, qui est un champion au jeu Othello. Ayant remporté un tournoi il fête ça chez lui avec ses proches, dont ses grands-parents. Mais un accident tragique se produit, alors que Keito est en train de jouer, il grimpe sur le bord de baignoire et glisse dans cette dernière qui est pleine, inconscient il se noie. Sa mère le cherche et découvre le corps de son fils, avec horreur.
Lors de la sépulture le père refait surface, et sous le coup de la colère il gifle violemment Taeko qui fond en larmes. Des années que Taeko n’avait pas revu son ex-mari avant ce drame. Ce dernier vit dans la rue et Taeko malgré la gifle tente de se rapprocher de lui, afin de remonter la pente. Jiro qui travaille dans le milieu social tente aussi d’apporter son aide, mais se méfie du retour de Park dans la vie de Taeko, car il a peur de la perdre car elle est en plein deuil. Au fil des jours le couple s’éloigne, et font leur deuil chacun de leur côté, sans vraiment s’en rendre compte. Love Life aborde le deuil si bien, ou le réalisateur appuie le propos avec de longs plans fixe, pour mieux faire ressentir la solitude de cette mère ayant perdu son fils. L’accident tragique du petit garçon est rapide, mais reste surprenant là aussi juste après la chute un plan fixe reste sur la salle de bain avant que la mère ne découvre le corps. Le deuil est toujours compliqué à aborder au cinéma, surtout quand il s’agit d’aborder la mort d’un enfant.
C’est également Kôjo Fukada qui est a l’écriture du long-métrage, quand il aborde le deuil il y aborde aussi la culpabilité avec la mère qui se sent responsable. Cette dernière avait pour habitude de laisser la baignoire pleine, et c’est pour cette raison qu’elle se sent responsable, même si Jiro ou Park lui disent que ce n’est pas de sa faute. Ce deuil la rapproche de Park son ex-mari, ou elle l’aide à se réinsérer, tandis que Jiro est absent pour aider ses parents à déménager. Le traitement des personnages reste intéressant, car ils subissent tous le deuil de manière différente. Jiro ne sait pas s’il doit ressentir du chagrin, n’étant pas le véritable père du gamin et il en veut à Park de revenir dans la vie de sa femme. C’est avec beaucoup de poésie, que le film aborde le deuil la mise en scène de Kôji Fukada est maîtrisée aussi. Fumino Kimura interprète Taeko, Kento Nagayama interprète Jiro et Atom Sunada joue Park. Love Life est une oeuvre sincère et douce, sur le deuil signé par un réalisateur inspiré.