Pays : États-Unis
Année : 2012
Casting : Elijah Wood, Noa Arzenedder, America Olivo, …
Genre : Horreur

En remakant un classique du cinéma de genre, Khalfoun offre un film éprouvant dans le bon sens du terme.

Derrière son aspect timide, Franck dissimule des pulsions meurtrières qu’il ne parvient pas à contrôler. Un jour, il rencontre Anna, une jeune artiste intéressée par ses mannequins.

La case Remake est fortement crainte par les fans de cinéma de genre, malgré des réussites ayant réussi à se réapproprier des classiques pour les amener vers un chemin différent (citons entre autres « Evil Dead » de Fede Alvarez ou les « Halloween » de Rob Zombie). Il était donc évident que la reprise du film culte de William Lustig allait faire grincer des dents tant son aspect craspec aura marqué ses spectateurs, en plus de la prestation de Joe Spinelli. Et pourtant, Khalfoun parvient à amener son long-métrage vers de nouveaux rivages cauchemardesques, Styx aussi traumatisant que celui dans lequel baignait le film de 1980.

Tout cela part d’une idée pourtant simple, presque simpliste : le point de vue subjectif. Cette idée de cadrage aurait pu se révéler grossière et se voit finalement transcendée par la gestion de Khalfoun. On plonge en permanence dans l’esprit malade de son personnage principal, sa folie meurtrière rongeant ses pensées en permanence, et l’on se voit contraint dans notre rôle de spectateur passif à n’assister qu’à des visions graphiquement sanglantes. C’est l’occasion parfaite de constituer des plans à la portée effrayante élevée et d’interroger le public sur son rapport à l’empathie.

L’autre gros point fort vient de l’interprétation d’Elijah Wood dans le rôle principal. Alors qu’il est confronté à un registre compliqué par la logistique technique et par l’écriture peu affable envers son personnage, il livre une prestation remarquable, habitée autant par la rage meurtrière que par la perte de repères émotionnels inhérente à cet anti-héros meurtrier. On sent une implication forte de la part de l’interprète de l’iconique Frodon et ce malgré un tournage et un métrage ne lui donnant pas une réelle mise en avant par son procédé filmique.

Dans la catégorie des réactualisations de films d’horreur cultes, ce « Maniac » se classe donc parmi les agréables surprises, ces titres qu’on était prêt à conduire à l’échafaud avant d’oublier toute velléité négative une fois le résultat disponible au visionnage. L’occasion de rappeler qu’il est bien beau de critiquer une œuvre avant sa sortie mais qu’un avis sur celle-ci ne sera pertinent qu’une fois que l’on a découvert le résultat final…


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Liam Debruel
Amoureux du cinéma. À la recherche de films de qualités en tout genre,qu'importe la catégorie dans laquelle il faut le ranger. Le cinéma est selon moi un art qui peut changer notre vision du monde ou du moins nous faire voyager quelques heures. Fan notamment de JJ Abrams,Christopher Nolan, Edgar Wright,Fabrice Du Welz,Denis Villeneuve, Steven Spielberg,Alfred Hitchcock,Pascal Laugier, Brad Bird ,Guillermo Del Toro, Tim Burton,Quentin Tarantino et Alexandre Bustillo et julien Maury notamment.Écrit aussi pour les sites Church of nowhere et Le quotidien du cinéma. Je m'occupe également des Sinistres Purges où j'essaie d'aborder avec humour un film que je trouve personnellement mauvais tout en essayant de rester le plus objectif possible :)

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