Sortie 31 juillet 2019
Durée 2h 27min
Genre Epouvante-horreur
De Ari Aster
Avec Florence Pugh, Jack Reynor, Will Poulter, William Jackson Harper, Vilhelm Blomgren, Gunnel Fred…
Nationalité Américain
Musique Bobby Krlic
Une petite virée en Suède
Synopsis
Dani et Christian sont sur le point de se séparer quand la famille de Dani est touchée par une tragédie. Attristé par le deuil de la jeune femme, Christian ne peut se résoudre à la laisser seule et l’emmène avec lui et ses amis à un festival estival qui n’a lieu qu’une fois tous les 90 ans et se déroule dans un village suédois isolé.
Mais ce qui commence comme des vacances insouciantes dans un pays où le soleil ne se couche pas va vite prendre une tournure beaucoup plus sinistre et inquiétante.
ATTENTION SPOILERS!
Il est des expériences cinématographiques, marquantes dans le cinéma d’horreur . Midsommar en fait parti. Son réalisateur Ari Aster en est seulement son deuxième film, Hérédité était sorti en 2018. Puis l’année suivante c’est Midsommar, le cinéaste nous emmène en Suède dans un lieu étrange, qui au premier abord est assez mystérieux , même si les gens paraissent accueillants. Ari Aster n’est pas là pour vous mettre à l’aise, bien au contraire créer une forme de malaise, c’est son truc avec un rythme, qui donne au film une ambiance bien à lui. Entre toutes les productions horrifiques qui sortent, chaque année , qui ne sont que des recyclages ou des produits sans saveur, Ari Aster sort des sentiers battus dans ce domaine. En deux films, le réalisateur a su se faire connaître, et avec Midsommar encore plus car l’été 2019, beaucoup en parlaient. Le succès critique était même au rendez-vous, pour ce film si particulier. Ce qui est sûr, c’est que Midsommar donne un nouveau regard sur le cinéma d’épouvante, tout comme le film It comes at Night de Trey Edward Shults produit par le même studio d’ailleurs. Les studios A24, qui produisent des films indépendants comme Under the silver lake, A Ghost Story ou encore Lady Bird. Hérédité est aussi produit par ce studio, des films réalisés par des cinéastes ambitieux qui apporte au cinéma actuel de la nouveauté. Ari Aster est de ces cinéastes, avec Midsommar il filme créant le malaise à sa façon. Le film choque, bouleverse et impressionne …ça, c’est une certitude il ne met pas à l’aise, Midsommar est une expérience à vivre mais dans quel état en ressortirez-vous?
Dani est en froid, avec son petit ami Christian, ils sont sur le point de rompre mais elle a toujours besoin de garder le contact avec lui. Depuis quelques jours Dani n’a plus de nouvelle de sa soeur, elle a beau lui envoyer des mails mais elle ne lui répond pas. C’est alors que cette dernière est retrouvée morte chez ses parents, elle s’est asphyxiée dans sa maison, au monoxyde de carbone et a tué ses parents en même temps. Dani est désemparé, sous le choc car elle a perdu toute sa famille. Quelques jours plus tard, Christian lui apprend qu’il part avec ses copains en Suède et cette dernière ne le prend pas très bien, alors il l’invite à venir. Un voyage qu’organise Pelle, un ami Suédois de Christian. Il veut les emmener dans un endroit unique, en Suède dans un village d’où il est originaire où un festival est organisé « le midsommar » festival , qui a lieu tous les 90 ans. Un festival célébrant le solstice d’été à Harga, un petit village Suédois, Dani encore traumatisée part avec Christian et ses amis Josh, Pelle et Mark. Quand ils arrivent en Suède, juste avant le village ils font une halte où ils rencontrent Connie et Simon deux Anglais qui vont participer au festival. Sur les lieux il y a également, le frère de Pelle qui s’appelle Ingemar. Le lendemain ils arrivent dans le village d’Harga, où se déroule le festival tout le monde porte une tenue blanche, un homme accueillant leur souhaite la bienvenue, puis on leur montre où ils dormiront. Ils partageront une grande pièce, avec des gens de la communauté d’Harga. Christian tout comme Josh, voudrait en profiter pour faire son mémoire sur cette communauté, et leurs traditions mais ça ne plaît guère à Josh car il veut faire comme lui. Puis quand le festival débute, cela commence avec deux personnes se tuant du haut d’une falaise. Tout le groupe est sous le choc, Simon et Connie veulent quitter le village. Tout ce qui se déroule par la suite, devient de plus en plus inquiétant . Des amis à Dani et Christian, disparaissent dans d’étranges circonstances, ce village se révèle peu à peu , être un véritable cauchemar. Contrairement à beaucoup de film d’épouvante actuel Midsommar, ne se contente pas de livrer des jumps-scares inutiles, tout se joue dans l’ambiance, pour faire peur ou mettre à l’aise , pas besoin de ce ridicule mode des jumps-scares. Ari Aster sait faire peur, et il le fait bien il sait nous mettre dans cette ambiance rapidement, avec ce village où vit cette communauté qui est une secte en réalité. Pourtant le groupe ne s’en doute pas une seconde au début, ils se mêlent à cette communauté. La mise en scène d’Ari Aster, ne suit pas les codes du film du genre car il le fait a sa manière, sa mise en scène est très personnelle et cela se voit, dès le début même avant qu’ils arrivent au village.
Il y a d’ailleurs une scène intéressante, au début du film lorsque Dani et Christian discutent du fait que ce dernier part en Suède. On voit Dani de face, et le reflet de Christian dans un miroir. Je trouve cette façon de filmer, très intéressante mais c’est aussi une façon de dire quelque chose je pense sur leur couple . Une scène qui a une signification à mon avis. Le film aborde avec dureté le thème du deuil, quand je dis dureté c’est parce que Dani perd tous ses proches brutalement, sa soeur ainsi que ses parents et tragiquement en plus. Ari Aster écrit le scénario du film, et apporte de la nouveauté, dans le cinéma de genre tout en abordant des thèmes forts. En plus du deuil, il y a la reconstruction du couple Dani et Christian qui est loin d’être gagnée, car ce dernier se préoccupe peu d’elle . Il oubliera même son anniversaire, que son ami Pelle lui rappellera. C’est dans le traitement de ses personnages, que film gagne aussi en qualité, car il y a un énorme travail dessus comme le personnage de Dani quand elle subit le traumatisme du décès de sa famille. La scène où cette dernière pleure sur Christian, reste très percutante car on ressent son désarroi. Le personnage de Christian est aussi bien écrit, le petit ami de Dani , qui , sur les lieux sera facilement influençable et encore plus sous drogue. On voit qu’il met ses distances avec Dani, et qu’il ne sait pas trop comment prendre les choses avec elle, surtout après le traumatisme qu’elle vient de subir. Le personnage de Mark, n’apprécie que très peu Dani, mais on ressent son malaise sur les lieux. Pelle reste mystérieux, car c’est lui qui conduit ses amis là-bas, qui au final ne sont que des offrandes pour cette secte et il les ramenés uniquement dans ce but. Josh l’ami à Christian qui veut faire son mémoire, sera un peu trop curieux et en fera les frais. La dernière scène on l’on verra Josh, est d’ailleurs assez brutale. Florence Pugh est exceptionnelle, un rôle qui lui convient parfaitement, Jack Reynor, livre une incroyable prestation. Will Poulter , même s’il a peu de présence, reste une figure quand même marquante du long-métrage. On pourra retenir la photographie de Pawel Pogorzelski, impressionnante. Midsommar est un film qui s’ouvre comme une pièce de théâtre, un spectacle malsain et macabre. Le film recèle de quelques scènes gores, notamment dans la scène des sacrifices quand l’on voit la tête s’éclater lors de l’impact, et Ari Aster fera un plan rapide pour nous monter, en détail comment la tête est éclatée. Quant à l’autre sacrifié , sa jambe est dans un lamentable état, et il est encore en vie alors la communauté abrège ses souffrances, en lui donnant des coups avec ce qui ressemble à un grand marteau et lui éclate la tête. Ari Aster livre une forme de dégoût, dans cette scène où le malaise est bien présent déjà. Difficile de se faire un avis immédiat, dès qu’on sort du film, il faut bien digérer ce que l’on a vu. La fin reste surprenante, et laissera certains spectateurs dans un état où l’on est en droit de se poser des questions sur cette oeuvre. Midsommar sera classé dans les films classiques, du genre, peut-être bien dans quelques années, en tout cas Ari Aster est un réalisateur à suivre.
Bande annonce