Date de sortie : Juin 2021 (1h52)
Réalisateur : Michael Chaves
Casting : Patrick Wilson, Vera Farmiga, John Noble, …
Genre : horreur, fantastique
Nationalité : américaine

Synopsis :Conjuring 3 : sous l’emprise du diable retrace une affaire terrifiante de meurtre et de présence maléfique mystérieuse qui a même ébranlé les enquêteurs paranormaux Ed et Lorraine Warren, pourtant très aguerris. Dans cette affaire issue de leurs dossiers secrets – l’une des plus spectaculaires – , Ed et Lorrain commencent par se battre pour protéger l’âme d’un petit garçon, puis basculent dans un monde radicalement inconnu. Ce sera la première fois dans l’histoire des États-Unis qu’un homme soupçonné de meurtre plaide la possession démoniaque comme ligne de défense.

La saga « Conjuring » est au cinéma de genre ce que le Marvel Cinematic Universe est au cinéma d’action : un univers partagé qui a posé quelques attentes au niveau des titres grands publics et a su répéter ses codes au gré de ses productions, pour le meilleur comme pour le pire. On peut ainsi parler d’une certaine inégalité au sein de la licence, ayant permis de bons moments d’effroi comme les « Conjuring », et d’autres de rires involontaires, comme le soporifique « Annabelle ». Dès lors, voir qu’un troisième volet de l’épisode initial sort sans James Wan aux manettes effraie, tout comme la présence du réalisateur de « La malédiction de la dame blanche » au vu de l’absence de qualité chez ce dernier. Le résultat donne malheureusement raison à ces craintes tout en évitant le bas du panier du Conjuringverse.

« The devil made me do it » se base à nouveau sur une histoire vraie, celle d’un procès se basant sur la possession supposée d’un homme par un démon pour commettre un meurtre. La base narrative s’avère intéressante car permettant de dévier de la structure habituelle tout en conservant un aspect d’investigation, plus appuyé. Mieux encore, la menace passe ici par une secte sataniste, apportant une part d’humanité ainsi qu’une opposition entre cette méchante et les capacités de Lorraine Warren. Cette dichotomie visuelle et narrative nourrit par moments l’histoire mais ne permet pas d’apporter plus, faute de développement assez poussé pour permettre une réelle implication émotionnelle.

Ce n’est pas faute d’essayer, notamment en cherchant à se recentrer sur l’union entre Ed et Lorraine Warren ainsi que la relation de ce faux coupable de meurtre. Néanmoins, on sent par moments que (réalisateur) ne sait pas sur quel pied danser. Il vire dans le baroque, puis le réalisme, il se veut premier degré tout en citant ouvertement « L’exorciste » ou « Shining », il cherche à restituer une crédibilité historique tout en tombant dans le spectaculaire sans savoir comment gérer son équilibre tonal. Cette inégalité affecte tout le long-métrage et confère au tout des contours grossiers, que ce soit par les ficelles de son histoire ou ses effets horrifiques acculés. En cherchant à toucher à différents aspects, le film se perd et oublie au final de se développer par lui-même malgré sa volonté.

Si la mise en scène de Michael Chaves offre quelques propositions visuelles (notamment une scène de recréation de souvenirs) et dispose d’une bonne facture technique, il manque cette inventivité et cet aspect ludique dans le genre qui fait le sel de Wan. Pire encore, car la comparaison peut paraître inutile : elle n’apporte que peu d’effroi et se base d’un point de vue fantastique sur des moments plutôt confus et au final jamais réellement effrayants. Loin de se plaindre du produit même fini, mais il faut bien admettre que, si l’on retrouve une certaine solidité de film de genre à bon budget, « The devil made me do it » n’arrive pas à développer une personnalité propre ou à amener une forme de nouveauté dans sa conception.

Cela reste plus que dommageable vu l’affection sincère que l’on peut ressentir pour les Warren, toujours solidement interprétés par Patrick Wilson et Vera Farmiga. Leur alchimie s’avère une des rares lumières d’un film qui ne semble pas savoir où se diriger visuellement ou narrativement, quitte à rentrer dans le moule tout en mettant de côté ses possibles directions intéressantes. La direction moins solide du reste du casting et la façon d’évacuer sa menace plus terre à terre pour quelque chose de plus ostentatoire dans le climax n’aident donc pas à réellement captiver malgré ses alentours d’investigation qui auraient mérité d’être mieux brossés.

«The conjuring 3 : the devil made me do it » se révèle alors décevant par ses promesses non accomplies, arrivant à se montrer à de rares moments. Il en sort une construction déséquilibrée et bien trop prévisible pour réellement se faire récit d’enquête fantastique, train fantôme horrifique ou drame amoureux marqué par l’horreur. Restent des intentions, transcendant par instants un film plutôt morne dans sa globalité.


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Liam Debruel
Amoureux du cinéma. À la recherche de films de qualités en tout genre,qu'importe la catégorie dans laquelle il faut le ranger. Le cinéma est selon moi un art qui peut changer notre vision du monde ou du moins nous faire voyager quelques heures. Fan notamment de JJ Abrams,Christopher Nolan, Edgar Wright,Fabrice Du Welz,Denis Villeneuve, Steven Spielberg,Alfred Hitchcock,Pascal Laugier, Brad Bird ,Guillermo Del Toro, Tim Burton,Quentin Tarantino et Alexandre Bustillo et julien Maury notamment.Écrit aussi pour les sites Church of nowhere et Le quotidien du cinéma. Je m'occupe également des Sinistres Purges où j'essaie d'aborder avec humour un film que je trouve personnellement mauvais tout en essayant de rester le plus objectif possible :)

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