Sortie : 1952, sortie de l’édition physique : 25 août 2021
Durée : 1h20
Genre : Drame
De Vittorio De Sica
Avec Carlo Battisti, Maria-Pia Casilio, Lina Gennari,
Musique : Alessandro Cicognini

 

 

Il y a différentes façons de filmer la misère du monde. Celle qui est fortement à éviter est le misérabilisme, une vision cynique de la pauvreté et de la difficulté qui aura souvent tendance à travailler contre son propre propos.

Le cinéma de Vittorio de Sica n’appartient pas à cette catégorie. Le cinéaste est avant tout un habile filmeur de la misère. Il dépasse le cadre voyeuriste pour saisir tout ce qui conduit à cette misérable situation. Dans le Voleur de bicyclette, De Sica met en avant la machine infernale de la pauvreté et de la lutte pour la survie. L’humanité n’existe plus et le protagoniste du film est alors forcé à accomplir l’inacceptable pour vivre.

 

 

Umberto D s’ancre parfaitement dans la démarche du cinéaste. C’est peut-être sa plus belle façon d’aborder cette thématique à travers un vieil homme qui tente de survivre dans une société qui l’oublie au point d’en attendre que sa mort.

Le film s’ouvre sur une manifestation de personne retraitées qui protestent contre la diminution de leurs aides. Cette foule se fait facilement mater par la police. Ainsi, l’entraide disparaît, et les petits vieux reprennent leurs tristes vies d’oubliés.

 

 

C’est en cela qu’Umberto D est un film tout bonnement génial puisqu’il évoque l’ostracisme sociétal de la vieillesse avec beaucoup de finesse et de poésie. Le personnage d’Umberto est très attachant. L’émotion se développe essentiellement autour de la relation qu’il entretien avec son chien. Son seul ami, son seul soutien, sa seule famille…

 

De Sica choisit la simplicité au profit de l’émotion pour que le spectateur puisse être embarqué par cette petite histoire pourtant si grande. Elle est grande parce que le cinéaste se sert d’Umberto pour développer toute une réflexion sur la place de l’être humain dans une société italienne post-2ème guerre mondiale. Chose que l’on pouvait retrouver dans Le Voleur de Bicyclette ou encore Il Boom.

 

 

 

 

Cette approche est responsable de mon attachement Pour le film qui se conclut sur une explosion d’émotion où le chien sauve son maître d’une tentative de suicide. Le petit animal exprime de la colère envers son maître suite à cet acte. C’est alors que ce dernier renoue avec son chien pour repartir vers l’horizon, joyeux, candide. Car il semble que la candeur est le seul remède à se monde de fou…

 

Umberto D est disponible dans une fabuleuse restauration offerte par Carlotta depuis le 25 août. On peut le trouver en Dvd et Blu-ray simples. Le film est accompagné d’un formidable entretien avec Jean A.Gili ainsi que d’une analyse de film par le si savant Jean-Baptiste Thoret !


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