Pays : États-Unis
Année : 2018
Casting : Abbi Jacobson, Nat Faxon, Eric André,…
Matt Groening revient avec une nouvelle série d’animation, mais est-elle au niveau de ses créations précédentes ?
Bean est une princesse alcoolique et rebelle. Son quotidien ennuyeux va être mis à mal par l’arrivée du naïf Elfo et du démoniaque Luci.
L’une des choses qui désarme à l’entame des épisodes est le rythme humoristique. Il faut en effet patienter un peu pour que celui-ci s’accélère, le temps de présenter le nouvel univers du créateur des Simpson et Futurama. Peut-être car, plus que ses deux grandes sœurs, Désenchantée tente de privilégier la narration à long terme tout au long de cette saison. Cela affecte un démarrage assez lent au premier abord mais qui permet de situer chacun des protagonistes assez efficacement tout en basant les règles de ce nouveau monde fantasy.
Une fois que l’on a accroché à ce début, on peut alors pleinement savourer le style de Désenchantée. Le ton y est très ironique, plus proche encore de Futurama que des Simpson, notamment par le style pince-sans-rire de Luci, qui rappelle Bender. Mais plus encore que l’humour, c’est l’aspect dramatique qui surprend dans la série. On se rapproche au fur et à mesure d’une véritable comédie dramatique confrontant certains personnages à des problèmes personnels qui donnent envie de savoir ce que proposera la seconde saison.
L’animation est à première vue calquée sur les créations précédentes de Matt Groening. C’est ainsi que dans son design, Elfo fait penser au visage de Moe Szyslak collé sur le corps de Bart Simpson. Côté technique, le château partiellement numérique évoque le quartier général de Futurama. Une nouvelle fois, ces références, volontaires ou non, finissent par disparaître de l’esprit avant de prouver que Groening a mis à profit ses expériences précédentes pour offrir une œuvre dynamique qui joue même sur de l’humour qui aurait pu être aussi efficace en live action. De quoi équilibrer des répliques et autres situations humoristiques profitant par instants de son aspect cartoonesque qu’un humour plus terre à terre.
Crédible dans son univers sans hésiter à être farfelu, Désenchantée semble au premier abord en-dessous des autres créations de Groening. Mais une fois que l’on a appréhendé sa diversité de tons et son étonnante dramaturgie, elle se révèle assez passionnante et drôle, avec ce qu’il faut de promesse pour une seconde saison plus dramatique et proche de ses personnages encore…