Pays : Espagne
Année : 2019
Casting : Emma Suárez, Nathalie Poza, Hugo Silva, …
Genre : Thriller
Ou comment Koldo Serra parle (un peu) du rapport de son pays envers une crise économique foudroyante dans un thriller amusant à défaut d’être indispensable.
Rachel a besoin de 35 000 euros afin de récupérer sa fille. Mais lorsque la banque dans laquelle elle demande un prêt se retrouve braquée, elle tente de manipuler les criminels pour obtenir ce qu’elle désire…
Dire que le cinéma n’a pas été marqué par la crise économique serait éluder beaucoup de titres récents ayant abordé de front les origines mais surtout les conséquences du marasme financier actuel. On était donc assez curieux devant ce « Banco », étant donné que l’Espagne aura su jouer des genres pour interroger sur la question, notamment avec le très bon « Sweet Home », se jouant du home invasion pour prendre en fond la précarité pécuniaire de certains. D’ailleurs, on pourra interpréter le film de Koldo Serra par ce biais, avec cette femme profitant d’une situation désespérée pour recevoir de l’argent qui lui est dû. Mais cela ne reste malheureusement qu’un arrière-plan au final peu exploité, sa place d’otage évoluant vers quelque chose d’inscrit dans des intentions se voulant plus troubles mais au final pas totalement accompli.
Ne vous méprenez pas, « Banco » est amusant en tant que divertissement. Il y a quelques moments qui feront grincer des dents par rapport aux banques et il y a de quoi être largement diverti par la situation. Néanmoins, on a l’impression que la gestion des retournements se fait de manière trop répétitive et abrupte pour réellement fonctionner sur la durée, rendant notamment certains personnages moins intéressants par leur description et leur avancée. Cela n’enlève rien évidemment à ses quelques instants de tension et au plaisir procuré mais on a l’impression qu’il manque un truc en plus pour rendre ce titre réellement essentiel dans le domaine du genre.
Au final, « Banco » est un polar espagnol bien mené et assez plaisant pour fonctionner durant son heure quarante. S’il n’atteint pas les sommets du genre, le film de Koldo Serra offre quand même quelque chose d’appréciable, à défaut d’être transcendant.