Pays France
Année 1950
Genre Romance
Casting Anton Walbrook, Simone Signoret, Serge Reggiani,…
La sortie du classique de Max Ophüls chez Carlotta nous permet de nous interroger sur ce sentiment, riche en réflexions artistiques, qu’est l’amour.
Un narrateur, le « meneur de jeu », présente une série d’histoires tournant autour de rencontres amoureuses ou « galantes ». La « ronde » passe de la prostituée au soldat, du soldat à la femme de chambre, de la femme de chambre au fils de famille, et ainsi de suite jusqu’à ce que la boucle soit bouclée…
Dire que le sentiment amoureux aura inspiré les esprits créateurs en tout genre serait sous-estimer le grand nombre d’œuvres, qu’importe le médium, interrogeant sur la manière dont il influence notre destinée. Max Ophüls traite donc son sujet par la bande, avec, au centre de ses récits, un narrateur, observateur complice du spectateur jugeant la manière dont les romances se répondent dans une grande boucle qui tourne éternelle, dans une ronde sans fin.
C’est un voyage vers l’ailleurs que nous propose le film, par le décor de Vienne ou la mise en scène d’une élégance, d’une délicatesse et d’une poésie intemporelles. Chaque histoire parle à la précédente dans la complexité de l’être, d’aimer de façon unique et entière, comme si ces sentiments gagnaient en magie par leur nature aussi éphémère que l’être humain lui-même. C’est un schéma général triste peut-être) mais réussissant qui réussit à souligner l’importance de l’amour dans l’existence, avec cette sensation de féérie dans le quotidien qui se ressent dès l’ouverture.
Ophüls filme dès lors d’amour habité par le merveilleux tragique, mélancolique mais sublime dans sa manière de l’inscrire dans la quotidienneté. L’édition fournie par Carlotta offre une restauration qui souligne encore plus la beauté du long-métrage, poussant à revoir encore et encore celle-ci une fois la découverte passée.
Avec La Ronde, Max Ophüls nous propose un songe éveillé, un voyage à travers les méandres de l’amour dans une œuvre qui subjugue et réveille en nous les émois de nos histoires. On sort de ce rêve un peu amer, le cœur saignant aussi fort qu’à la fin d’une romance marquante. De quoi souligner le caractère intemporel et poétique de ce film…
Merci à Emmanuelle Spadacenta pour la relecture