Pays : France
Année : 2019
Casting : Jérémie Renier, Marthe Keller, Zita Hanrot, …
Genre : drame
C’est le drame derrière l’humain qui intéresse David Roux dans son premier film.
Pour Simon, la médecine n’est pas un travail mais un sacerdoce méritant tout son investissement. Mais quand sa mère se retrouve hospitalisée, tout change pour lui.
La figure du médecin a inspiré de nombreuses fictions, quel que soit le domaine artistique. Il faut bien reconnaître que ce métier fascine par l’implication perpétuelle que celui-ci doit effectuer afin de soigner, voire sauver le plus de patients possible. Bien évidemment, derrière cette figure qui se doit d’être parfaite pour officier au mieux, il y a une personne, dont les fêlures personnelles peuvent influer sur son travail. Pour sa première réalisation, David Roux cherche à capter au mieux cette sensation avec une approche intime et réaliste.
Le jeu tout en nuances de Jérémie Renier aide à apporter une subtilité à son personnage. C’est ainsi qu’on le voit porter plusieurs masques, notamment par son rapport empathique fluctuant avec ses patients, avant que tout ne se brise par l’hospitalisation de sa mère. C’est l’homme brisé qui se révèle sous le regard tout en humilité du metteur en scène. Pas de pathos larmoyant, juste une quête de sentiments et de drame avec un œil posé, ne tombant ni dans le clinique ni dans le lacrymal, juste dans des sentiments universels par le déchirement qu’ils provoquent.
En cela, le film arrive à engager un ressenti émotionnel envers le destin de Simon. Sa mère dans son hôpital, c’est l’intimité qui vient peu à peu briser le professionnel, obligeant les deux à se faire face dans un échange qui ne peut que provoquer la douleur. Et si la caméra de David Roux fait preuve d’une certaine précision pour capter la souffrance sourde grondant au fur et à mesure que son film se délie, ce n’est jamais en refusant tout le drame inhérent à son récit. On retrouve également cela dans les suppléments de l’édition fournie par Darkstar, avec notamment un entretien avec le réalisateur ainsi que ses courts-métrages.
C’est sa justesse permanente qui permet à « L’ordre des médecins » de se placer en œuvre touchante sur un drame familial ainsi qu’un métier obligeant à gérer ses émotions avec parcimonie. Mais est-ce que l’humain peut réellement faire cela en permanence ? David Roux répond à cette question avec réussite dans une première œuvre qui nous donne envie de suivre le restant de sa carrière.