Date de sortie : 16 juillet 1993 (États-Unis), 26 janvier 1994 (France)
Réalisateur : Kenny Ortega
Acteurs principaux : Omri Katz, Bette Midler, Sarah Jessica Parker, Kathy Najimy
Genre : Fantastique
Nationalité : Américain
Compositeur : John Debney

 

Oui petits enfants, je vais vous emmener
Dans le jardin des enchantements !

« Oh regardez, encore un matin radieux, ça me donne envie de vomir ! »

Film d’Halloween emblématique des productions Disney, Hocus Pocus remonte à la fin du XVIIème siècle, à l’époque où les sorcières de Salem se nourrissaient d’enfants pour rester éternellement jeunes. Alors que sa petite sœur est attirée dans leur chaumière, le courageux Thackery Binx accourt pour la sauver mais se fait transformer en chat noir pour le restant de ses jours avant que les gens du village ne viennent exécuter Sarah, Mary et Winifred Sanderson, respectivement jouées par Sarah Jessica Parker (Ed Wood, Mars Attacks, Sex and the City), Kathy Najimy (Sister Act, La fiancée de Chucky) et la chanteuse Bette Midler. Trois cents ans plus tard, le scénario se concentre sur Max Dennison, un adolescent californien qui a été contraint de déménager à Salem avec ses parents et sa petite sœur Dani, interprétée par Thora Birch (American Beauty, Ghost World, The Walking Dead saison 10). Kathleen Freeman (Mary Stigmata des Blues Brothers) y fait une apparition comme enseignante racontant une légende comme quoi les sorcières pourraient réapparaître si une personne vierge allumait la bougie à flamme noire de leur demeure durant une nuit d’Halloween.

« Tords-lui les os, brise-lui le dos… Fais fondre la maudite graisse de sa peau… »
« Comment t’appelles ça Max… des roploplos. Max aime beaucoup tes roploplos, je dirais même qu’il les adore ! »

Hocus Pocus pourrait se résumer à une sorte de teen movie fantastique, étant donné qu’il met en scène un groupe de jeunes devant lutter face aux trois sorcières revenues à la vie. En plus de sa petite sœur, Max est accompagnée par Allison, une camarade de classe pour laquelle il semble bien en pincer, ce qui donne lieu à de savoureuses piques lancées par Dani. Max croise également deux adolescents plus âgés, Jay et Ernie, dont les rôles très secondaires apportent néanmoins leur lot d’humour avec leur dégaine à la Wayne’s World, leur façon de le surnommer « Hollywood » du fait qu’il vient de Californie, leur parler très branché (« Tes shoes sont super giga ! ») et Dani qui n’a absolument pas peur d’eux au point de les traiter de « face d’œuf ». Mais le comique reste avant tout basé sur l’attitude des sorcières qui débarquent au XXème siècle tout en se croyant encore à leur époque, comme l’attestent la route goudronnée qu’elles prennent pour une rivière ou encore les pleins phares des véhicules qui les font fuir en criant.

Un duo comique qui regrettera plus tard de s’être frotté aux sorcières !
« Parbleu de morbleu, j’tremble un p’tit pneu ! »

Sarah se plaît à jouer la blonde de service en se laissant draguer par le conducteur du bus et en voulant toujours s’amuser avec les enfants en plus chercher à dévorer tout ce qui bouge (« Une magnifique araignée ! »). Bien plus réservée, Mary semble regarder l’écran de télévision comme s’il sortait d’un autre univers lorsqu’elles se retrouvent chez un homme déguisé en diable interprété par Garry Marshall (réalisateur de Pretty Woman), qu’elles prennent alors pour leur maître. Cerveau de l’équipe, Winifred peut renvoyer une image humoristique avec ses manières et son faciès particulier, mais elle se laisse toutefois prendre au piège lorsque Max utilise leur méconnaissance du XXème siècle pour mieux feindre un sortilège. Jouant sur une mise en scène en s’autoproclamant « Max l’invincible », il fait réagir les extincteurs installés au plafond de ce qui sert désormais de musée pour leur demeure d’antan en leur faisant croire qu’une pluie acide s’abat sur elles (« Que la pluie brûlante de la mort vous inonde ! »).

« Mais qui donc a allumé la bougie à flamme noire ? »

 

Que mon pouvoiiir t’envoûte, tu seras à moiii !
Acceeepte ta déroute, c’est la loooooiiii !

« Infidèle amant mort depuis longtemps, toi qui dors si bien dans ton linceul blanc. Remue les orteils, ouvre grand les yeux, agite les doigts vers les vastes cieux ! »

Un certain humour noir se dégage également du film à la manière de La Famille Addams. Les sorcières n’ont en effet aucune peur de la mort et se paient  même le luxe de répondre favorablement à la souffrance (« – Va en enfer ! – J’en viens, merci, j’ai trouvé l’endroit fort agréable ! ») quand ce ne sont pas de drôles d’idées qui viennent les rassurer (« Pensez à des choses apaisantes : des chauve-souris, la peste noire, la tarte aux scorpions de maman. »). Le fantastique se mêle au registre macabre avec un scénario autour de la mort, un cimetière empêchant les sorcières de s’y rendre autrement que par les airs et la présence d’un zombie à la bouche cousue qui se déplace sans aucune coordination et perd sa tête à toute occasion. Les effets spéciaux sont très corrects, notamment les éclairs que peut envoyer Winifred, la magie passant aussi par la fameuse bougie à flamme noire ainsi que par le grimoire pourvu d’un œil contenant plusieurs formules magiques (« – Mes sœurs, nous sommes parties pendant trois siècles. – Ça alors Winnie, comme le temps passe vite. – Surtout quand on est mort ! »).

« Je ne vous avais pas vues depuis des siècles mais je vous en prie entrez, c’est non fumeur à l’intérieur ! »
Thora Birch très attachante.

Le fantastique passe également par les superbes musiques de John Debney, sublimant le suspense tout en offrant du spectacle lors du bal où Max et Dani retrouvent leurs parents. Tandis qu’ils tentent d’expliquer au public que les sorcières sont réellement de retour, Winnie se sert de la naïveté des gens pour faire croire à une mise en scène et interprète une chanson tirée du célèbre « I put a spell on you » composée par Jay Hawkins en 1956. Élizabeth Wiener se lâche dans son doublage français pour étoffer efficacement la personnalité de Winifred Sanderson. Thackery Binx conserve quant à lui un rôle important dans sa forme de chat doué de parole éclaircissant la légende pour mieux guider le groupe. Son personnage reste touchant pour l’héritage qu’il transporte et la manière dont il exprime ses sentiments à travers la perte de sa sœur. Un parallèle se crée alors entre lui et Max, ce dernier prenant conscience de l’attachement qu’il a pour sa sœur en la protégeant à plusieurs reprises (« Prends bien soin de ta petite sœur, Max. On ne comprend à quel point on aime quelqu’un que lorsqu’on l’a perdu. »).

« Tu vas me transformer en un de ces gros chats bien contents qui ne servent à rien ! »

Thackery est même bien parti pour devenir le chat de la famille et ironise déjà sur le sort qu’on lui réserve. Les valeurs familiales s’appliquent également aux sœurs Sanderson, tout aussi inséparables qu’elles mentionnent parfois leur mère, Winnie parlant à son grimoire comme s’il s’agissait de son enfant. Malgré quelques limites comme un certain conformisme au grand public et un doublage français parfois cocasse ou surjoué, Hocus Pocus demeure un film culte de la période d’Halloween grâce à ses personnages efficaces et à son scénario qui a de quoi émouvoir.


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Salut à tous ! Fasciné par le monde du cinéma depuis toujours, j'ai fait mes débuts avec Mary Poppins et La soupe aux choux, mais aussi de nombreux dessins animés (courts métrages Disney avec Mickey, Donald et Dingo ; longs métrages Disney avec Alice au pays des merveilles en tête ; animés japonais avec Sailor Moon et Dragon Ball Z ; j'aime aussi particulièrement Batman et Tintin). Mes années 90 ont été bercées par les comédies de Jim Carrey (Dumb & Dumber en tête), ou d'autres films que j'adore comme Les valeurs de la famille Addams, Street Fighter, Mortal Kombat, Casper et Mary à tout prix). C'est pourtant bel et bien Batman Returns qui figure en haut de mon classement, suivi de près par The Dark Knight, Casino Royale, Dragon l'histoire de Bruce Lee ou encore Rambo. Collectionneur, j'attache de l'importance au matériel et j'ai réuni deux étagères pleines de films classés par ordre chronologique. Il va sans dire qu'il m'en reste encore beaucoup à voir...

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