Pays : France
Année : 2017
C’était hier avec Carlotta que sortait sur les écrans « Jean Douchet, l’enfant agité », documentaire sur ce célèbre membre de la Nouvelle Vague Française.
On peut voir dans ce documentaire un format classique, avec ces trois réalisateurs suivant une personnalité dans ses pérégrinations tout en interrogeant ses proches. Et pourtant, il y a quelque chose qui attire directement l’attention : Jean Douchet lui-même. Il est compliqué de ne pas succomber au charme et à la réflexion de l’ancien critique des « Cahiers ». Personnage important de la Nouvelle Vague dans l’ombre de Truffaut ou Godard, Douchet attire pourtant l’intérêt avec sa connaissance et sa manière d’aborder le septième art, bien que ce soit de manière discrète et rare (on repense à sa participation à « Paris vu par », que nous avions abordé à l’écrit il y a quelques temps).
Le point qui touche le plus et se fait vite remarquer est son rôle de « transmetteur ». Cela est déjà dit dans le résumé, et pourtant on ne peut s’imaginer à quel point le film montre Jean Douchet tel un porteur de flambeau à la nouvelle génération. C’est quelque chose qui est souvent oublié mais le cinéma, tel l’art évolutif qu’il est, passe et se perpétue de personnes en personnes avec un regard à chaque fois différent et au final complémentaire au vu de notre savoir et notre expérience de vie respectifs. Douchet, par la vie qu’il a menée (et continue de le faire) et par ses interactions avec des grands noms du cinéma, se mue dans un rôle de vecteur d’informations et de visions.
Dans leur note d’attention, les réalisateurs parlent de l’inquiétude qu’ils ont eue sur la manière de rendre à l’écran la parole de Jean Douchet avant de se décider à le dévoiler par touches, entre rencontres et voyages. Voilà qui confère quelque chose d’assez différent et en même temps cohérent avec le personnage. Si l’entretien fleuve, comme envisagé par les metteurs en scène, aurait sûrement été intéressant, il aurait occulté cet aspect en perpétuel mouvement de Douchet et cela aurait été un grand manque à gagner pour le spectateur qui le découvre. En effet, c’est en le voyant en interaction ou évoqué par d’autres que l’on se met à toucher du doigt une personnalité à la fois hors norme et humble du cinéma français.
C’est comme l’enfant agité du titre que Jean Douchet est représenté, à la recherche d’héritiers à qui transmettre sa vision et ses connaissances de manière marquante. Tout cela se retrouve avec attachement dans ce portrait attendrissant qui permet de lever le voile sur cette figure discrète tout en gardant une certaine part de mystère provoquant un intérêt assez irrésistible…
Je suis pas mal l’actualité ciné et je n’en avais pas du tout entendu parler, alors merci de le faire 🙂 En tout cas, très bonne critique !
Merci pour le retour, cela me fait toujours plaisir 🙂