On l’annonce d’emblée : cet article sera un beau bazar. Comme ce film.

Parce que ça ne doit pas être simple d’être dans la tête (et dans le cœur) de Tim Burton.

Il nous laisse entrer dans son labyrinthe, c’est sympa, mais le monsieur n’est pas du genre à ranger sa maison lorsqu’il a des invités.

Mais notre hôte a de l’humour. Et ça, c’est le principal.

Le rire, c’est universel, ça passe partout.

Rire, c’est la vie. Et même la mort peut être une comédie : sacrée philosophie.

Parce que…

La vie est un magasin de farces et attrapes.

La mort est un magasin de farces et attrapes.

La vie, la mort, c’est un peu comme si Halloween durait toute l’année : on se côtoie entre morts-vivants et fantômes revenants, entre zombies pas encore trop livides et momies pas encore bandelettées.

Comme un carnaval où tout le monde se côtoie, peu importe les mondes.

Tout le monde est déguisé, tout est un peu factice.

Burton, cinéaste de la réaimagination…

Comme il a peur de perdre des gens, il les dézingue facilement ?

Comme il a peur que les gens meurent, il fait côtoyer le monde d’ici et celui de l’au-delà ?

Résultat des courses : personne n’est assez important pour pouvoir se prendre au sérieux. Peu importe quel personnage on est, personne n’est à l’abri de tomber dans une trappe.

C’est une bonne raison pour ne pas s’attacher.

Surtout, ne pas s’attacher…

Belluci, l’égérie éternelle, qui entre dans cet univers à la Famille Adams en autokit agrafable et qui pourrait ressembler à un boss de fin dans un jeu vidéo.

Comment faire pour garder le père Deetz dans la saga, avec un acteur rattrapé par la justice ? Il suffit d’en faire un personnage sans tête, clin d’œil plein de malice.

Chez Tim Burton, tout part du visuel. Le dessin.

De la forme. Certains diront (beaucoup sur une certaine période de sa filmo) la forme au détriment du fond. Pour que les créatures prennent vie, il suffit parfois de tuer le scénario.

Après tout, la vie n’a pas de scénario.

Après tout, la mort n’a pas de scénario.

RIP the RIP

Le dessin qui se répète, qui se caricature.

Ou alors, une Œuvre qui se spirale en affinant son fil d’Ariane ?

Comme une pelote de laine qui se réinvente sans cesse sur le spectre de son passé.

Le cinéma de la ré-imagination.

La vie, c’est sûrement de toujours se réinventer, se réimaginer ?

Vivant ou mort le Tim Burton ? Il revient d’outre-tombe pour ce comeback gothique pop !

On se perd dans ce dédale aux dalles blanches et noires, entre les darks shadows et les lapins blancs. On plonge dans l’univers foutraque gothique de Beetlejuice comme Alice tombant dans le terrier.

Un sort ou la vie ? Pourquoi choisir ?

Dans ce carnaval des morts, on imagine Tim Burton dans chacun de ses personnages. On peut voir un peu de chacun de ses films dans telle ou telle image ou situation.

Il est comme Beetlejuice, il revient des enfers à la vie pour s’amuser, pour nous amuser.

La vie est une comédie.

La mort est une comédie.

Et si on se perd dans ce labyrinthe, on est bien content d’y rester… Parce qu’on y rigole bien !


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Marcel Duchamp
Marcel Duchamp, du Nord de la France. Slameur et cinéphile éclectique qui peut alterner entre blockbusters, films d’auteur, films français, américains, petits films étrangers, classiques du cinéma. J’aime quand les films ont de la matière : matière à discussion, à interprétation, à observation, à réflexion… Quelques films que j’adore pour cerner un peu mes goûts : Matrix, Mommy, Timbuktu, la Cité de la Peur, Mission Cléopâtre, Enemy, Seven, Fight Club, Usual Suspect, Truman Show, Demain, Big fish, La Haine, La Vie est belle, Django, Rubber, Shutter Island...

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