Sortie: 6 février 2019

Durée: 1h50

Genre: Drame

De Antoine Raimbault

Avec Olivier Gourmet, Marina Foïs

Nationalité: Française

Musique : Grégoire Auger

 

On ne triche pas avec la justice. 

 

 

 

Synopsis :

Nora a assisté au procès de Jacques Viguier, accusé du meurtre de sa femme, et elle est depuis persuadée de son innocence. Elle fait appel à un ténor du barreau, Maître Éric Dupond-Moretti, pour prendre la défense de Viguier lors de son second procès en appel. Commence alors un combat contre l’injustice. Au fil du procès en appel, l’acharnement de Nora pour combattre une injustice vire à l’obsession.

Encore un film français solide et efficace. Une intime conviction raconte l’histoire romancée de la véritable affaire Suzanne Viguier. En se basant sur des faits réels le film prend parfois des airs de documentaire qui prend aux tripes. La réalisation réaliste et sobre vient renforcer ce sentiment. On plonge avec plaisir dans les méandres du système judiciaire et dans la complexité de la perception de la justice. Une intime conviction est une démonstration parfaite de la force du principe de justice prenant le spectateur dans un piège particulièrement malin.

Le film est intéressant dans le sens où il nous interroge sur le sens véritable de la justice. Imaginer et juger sur l’affect ce n’est pas rendre la justice. Il montre aussi comme la quête de la vérité peut virer à l’obsession grâce la performance magistrale de Marina Foïs dans le role de Nora qui a été inventée pour les biens du film. Elle renforce le propos du script et montre comment on en vient à rapidement oublier les faits et tomber dans la spéculation et le lynchage médiatique. Avec sa structure en forme d’enquête, le film nous fait adopter le point de vue du personnage de Nora. Sa conviction nous emporte au point que nous prenons fait et cause pour Jacques Viguier et espérons trouver le véritable coupable.

Le personnage de Dupont-Moretti sert ici de garde fou, son personnage rappelle que la justice ne doit reposer que sur des faits et en aucun cas sur des suppositions. On ne triche pas avec la justice . Malgré sa grande gueule et son aspect sulfureux il semble être le seul personnage du film à y être profondément attaché. Dupont-Moretti, assène des leçons de pragmatisme et un regard brutal sur les faits. Une quasi dynamique de maître à élève se dégage du film. Ce qui caractérise Dupont-Moretti c’est son utilisation brillante du concept de présomption d’innocence.

Alors oui on est face à un film très classique dans sa réalisation. Il n’y a pas idée de mise en scène révolutionnaire mais on assiste à une course contre la montre haletante. On vibre et on craint l’annonce du jugement contre cet homme que rien de tangible ne permet d’accuser. Malgré son classicisme on a quelques coups d’éclats comme la scène de la plaidoierie qui est une démonstration d’acting d’un Oliver Gourmet au sommet de sa forme.

Une bien belle fresque tragico-judiciaire. 8/10.

 

 


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