Date de sortie : 20 mai 1994 (États-Unis), 4 mai 1995 (France)
Réalisateurs : Toby Shelton, Tad Stones et Alan Zaslove
Doubleurs principaux : Paolo Domingo, Richard Darbois, Féodor Atkine, Magali Barney
Genre : Animation
Nationalité : Américain
Compositeur : Mark Watters
Deux ans après le phénomène Aladdin, Le Retour de Jafar marque la première tentative des studios Disney dans l’exploitation de créer des suites pour ses « Grands Classiques ». S’il ne s’agit pourtant pas de la première suite en tant que telle (Bernard et Bianca ayant sorti un deuxième épisode de grande qualité peu avant), c’est bien le tout premier long métrage à sortir directement en vidéo (VHS à l’époque) sans passer par la case cinéma : c’est la raison pour laquelle il n’est affublé que d’un simple « Classique ». Le scénario se déroule un an plus tard, alors qu’Aladdin est installé au palais avec Jasmine, mais remet régulièrement ses habits de mendiant pour déjouer les coups montés de malfrats cherchant à dérober des richesses. C’est de cette manière qu’il arrête la bande d’Abis Mal, un piètre voleur qui va malgré lui obtenir une certaine importance. L’univers arabique est bien respecté entre la ville et le désert, toujours renforcé par une reprise de la chanson d’introduction « Nuits d’Arabie » qui nous plonge une nouvelle fois dans cette ambiance emplie de mystère.
Une des principales nouveautés réside dans la figure de Iago, qui commence à se lasser de toujours avoir à suivre les ordres de Jafar et semble vouloir prendre son indépendance comme il le met si bien en avant dans sa chanson « Je prends soin de ma vie ». De retour au palais, il va alors sympathiser avec Aladdin et ses amis, toujours avec cette arrière-pensée de se servir de leur confiance pour mieux aider Jafar à revenir. Ce dernier est accidentellement libéré par Abis Mal, qui malgré lui prend une certaine importance en lui permettant de revenir se venger à Agrabah. Malgré un synopsis vraiment intéressant, le film peine à convaincre en annonçant ce qu’allait être les nombreuses suites de grands classiques à venir. En effet, l’animation est clairement au rabais et les doublages, pourtant assurés par les mêmes personnes, ne sont pas du tout aussi soignés. Les couleurs changent aussi trop souvent de teint, notamment les vêtements du sultan deviennent presque roses lors d’une scène. La quête d’identité d’Aladdin continue alors que le sultan lui propose de devenir son nouveau grand vizir, rôle qu’il ne pourra pas accepter. Le génie effectue son retour et remet un peu de joie et d’animation dans ce scénario qui manque de punch, ses gags n’étant plus aussi drôles et sa seule référence notable concernant le personnage de Rambo.
Sa petite confrontation face à Jafar sous forme de génie reste toutefois amusante : si les chansons du film sont clairement anecdotiques, le pastiche « Tu n’es qu’un amateur » sait se montrer drôle et sympathique. Malgré une certaine prestance et une forme de génie imposante, Jafar perd toutefois fortement en charisme avec ses vêtements devenus rouges et ses animations bien plus grossières. Sa possibilité de prendre la forme de qui il souhaite aurait pu le rendre plus intéressant si la séquence où il pique une crise de trahison à Aladdin en se faisant passer pour Jasmine n’avait pas été aussi cliché et surjouée. Le plus astucieux reste le rôle de Iago lors de l’affrontement contre un Jafar tout puissant, durant lequel il projette lui-même la lampe dans la lave pour l’achever. Au détour de sa qualité générale relativement moyenne, Le Retour de Jafar a essentiellement marqué pour son statut de première suite directe honorable de l’histoire de Disney. Il a surtout servi d’épisode pilote pour la série animée Aladdin, racontant par la suite plusieurs petites histoires mettant en scène les personnages connus, accompagnés de Iago et avec un Jafar enfin terrassé.