Date de sortie : Août 2021 (1h58)
Réalisateur : Ty Roberts
Acteurs principaux : Luke Wilson, Robert Duvall, Martin Sheen, …
Genre : drame historique
Nationalité : américaine
Synopsis : Années 1930. Vétéran de la Première Guerre mondiale, Rusty Russell devient le coach d’une équipe de Fort Worth (Texas) composée d’orphelins comme lui. Par son dévouement, il redirige le sentiment d’abandon des joueurs vers une forte envie de gagner.
Les films de sport parviennent à véhiculer cette sensation galvanisante par le biais de récits où nos personnages se dépassent et s’accomplissent aussi bien physiquement que mentalement. On ne va pas en faire une liste pour ne pas alourdir cette critique mais il est facile d’imaginer un moment de cinéma sportif qui donne toujours autant la banane (« Adrian ! »). Cette sensation peut largement se ressentir devant ce « 12 mighty orphans », sorti en VOD depuis peu et qui n’aurait peut-être pas démérité sur un plus grand écran par son propos optimiste tout en se refermant trop dans certains carcans.
Le principal reproche que l’on pourrait ainsi adresser au film de Ty Roberts se révèle être son classicisme, aussi bien visuellement que narrativement. Si l’histoire de fond peut attirer ou non, le traitement global suit un chemin plutôt convenu, trop sans doute pour lui permettre de se distinguer du panier du cinéma sportif. C’est dommageable tant le revers positif de la médaille ici se fait par la solidité de l’ensemble, trouvant un équilibre qualitatif qui aurait pu gagner en reconnaissance par un peu plus de personnalité dans certains aspects.
C’est notamment ce qui manque dans l’écriture de certains des orphelins du titre, tout simplement mis de côté avec une mise en lumière concentrée de manière inéquitable sur ses membres et surtout le coach Rusty Russell. Ce dernier, plutôt bien incarné par Luke Wilson, véhicule en soi le trauma post première guerre mondiale d’un pays en pleine reconstruction et sans connaissance des malheurs à venir. L’espoir partagé par son équipe d’underdogs reflète alors au mieux cette dissociation d’une Amérique qui rejette ce qui sort de la norme pour mieux en souligner sa nature exceptionnelle quand elle se confronte à l’adversité. Quel meilleur symbole en ce sens que le sport, où un déséquilibre d’apparence ne reflète pas nécessairement le résultat final ?
Si les contours du récit offrent une histoire plutôt classique jusque dans l’usage d’une voix off ou de tableaux finaux expliquant le sort de chacun, la nature même de « 12 mighty orphans » suffit pour créer un certain intérêt, à défaut d’être totalement abouti. Il en résulte un film de sport par moments galvanisant, par moments prévisible, mais pouvant donner envie de mieux connaître l’histoire de ces misfits sans parents et d’offrir un bon moment de cinéma sportif assez plaisant pour donner envie d’y jeter un œil au moins une fois.