Résumé du film
Depuis sa plus tendre enfance, Elijah Price est passionné par les super héros. En eux, Elijah voit ce que lui n’est pas. Depuis sa naissance, il souffre d’une maladie : l’ostéogénèse imparfaite « maladie des os de verre ». Au moindre choc, ses os cassent. Propriétaire d’une galerie d’art ayant pour thème les super héros de bande dessinées, il consulte chaque vieux journaux à la recherche de grands désastres ayant frappés les Etats Unis. Elijah se mets alors en quête d’éventuels survivants mais sans succès. C’est alors qu’une catastrophe ferroviaire fait une centaine de morts. Un seul des passagers a survécut.
Infos sur le film
Réalisé par M.Night Shyamalan
Avec Bruce Willis, Samuel L. Jackson, Robin Wright, Spencer Treat Clark
Genre: Thriller, Fantastique
Nationalité: Américain
Durée du film: 1h45 environ
De l’émotion dès le début du film
Notre film commence par la définition d’un comics, combien peut-il valoir, combien de comics sont vendus chaque jour voir chaque année aux Etats Unis, combien de comics possède en moyenne un collectionneur. Cette définition est là pour nous présenter un de nos personnages principaux : Elijah Price. Tout commence lors de sa naissance.
Nous sommes en 1961 dans un grand magasin dans la ville de Philadelphie. Une jeune femme a accouchée dans l’arrière boutique du magasin, un médecin arrive pour ausculter la jeune femme et le nouveau né. Elle va très bien mais son fils lui, pleure anormalement très fort. C’est alors qu’en le prenant, le médecin est médusé et commence à poser des questions aux femmes qui ont aidées la jeune mère à accoucher. L’enfant est-il tombé ? Il semble que le petit Elijah est subit un bon nombre de fractures à l’intérieur de l’utérus de sa mère. Ses bras et ses jambes sont brisés.
La scène fond dans le noir, la musique se fait retentir, le générique de début de film commence puis notre histoire commence.
Dans un train, le deuxième personnage principal nous est présenté : David Dunn, un homme banal se rendant à Philadelphie. Il semble perdu dans ses pensées. Nous ne savons pas ce qu’il a vécu mais nous sentons qu’il n’est pas moralement au mieux de sa forme. Après quelques échanges avec une jeune femme, David tente de s’endormir mais est très vite réveillé par le klaxon d’un train.
Le train dans lequel David se trouve commence à tremblé, les passagers regardent tout autour d’eux puis la caméra revient au ralenti sur David choqué et apeuré par ce qu’il voit. Une lumière blanche apparait derrière lui. Nous ne savons pas ce qu’il c’est passé et nous nous retrouvons à Philadelphie, dans la maison où habite un jeune garçon qui tombe sur les informations et apprend qu’un train à déraillé à la sortie de Philadelphie. Le jeune garçon se précipite dans la cuisine et regarde un post It sur le réfrigérateur. Son père était dans le train. Nous sommes à l’hôpital où David se réveille.
La recherche de soi-même et de son rôle sur cette terre
La scène se déroulant après l’accident ferroviaire où David apprend qu’il est le seul survivant de cette tragédie est presque intime. Un bruit sourd se fait entendre lorsque David sort de l’hôpital. Son fils se précipite dans ses bras, soulagé que son père est survécut. Il commence a lui parler mais nous, spectateurs, n’entendons rien de ce qu’il lui dit. Comme pour nous montrer le choc émotionnel de David.
A partir de là, la vie de David va prendre un autre tournant. Un homme qui est un banal agent de sécurité dans un stade sportif et qui va être troublé par ce qu’il lui est arrivé. Un personnage en pleine crise d’identité et qui cherchera des réponses auprès d’Elijah Price qui sera tout particulièrement stupéfait puis passionné par sa rencontre avec David. David replongera dans son passé en quête de réponses à ses questions comme le fait de ne jamais avoir été malade.
Sa survie sera aussi une seconde chance pour sa vie de couple qui était au bord du divorce. Finalement, même si une amitié naitra entre Elijah et David on remarque que les deux sont malheureux.
Elijah malheureux à cause de sa maladie handicapante et qui lui fait se demander s’il n’est pas une erreur de la nature et David qui se lève chaque jour, toujours rempli de tristesse et un mal être qui ne le quitte jamais. Depuis cet accident où il en est ressorti sans la moindre blessure et le moindre traumatisme, il ne sait plus qui il est. Les deux personnages vont du coup s’entraider afin de savoir quel est leur rôle sur cette terre et qui ils sont vraiment. C’est avec ca que l’on voit la maitrise parfaite du réalisateur. David est celui qui évolue le plus avec des révélations nombreuses. Une vraie transformation du personnage qui apprendra à connaitre sa vraie nature. Tout sera fait étapes par étapes. Il sera poussé et encouragé par son fils qui est en vraie admiration devant son père. Une relation aussi très intéressante. Bruce Willis interprète le personnage de David à merveille. Son jeu de regard éblouissant, l’émotion qu’il laisse apparaitre, l’acteur émeut vraiment beaucoup. On suit son parcourt en même temps que lui à travers de nombreuses scènes plus intenses et fabuleuses les unes des autres.
Des acteurs fabuleux, de l’émotion à profusion
Il y a aussi un très beau travail sur Joseph « joué par le fabuleux Spencer treat Clark », le fils de David qui voit que son père est spécial. L’acteur joue de manière juste, de manière crédible et bouleverse de part cette véritable admiration pour son père qui lui, est persuadé qu’il ne vaut rien. Il est entièrement convaincu que son père est un héros et le poussera à aller au bout de ses limites. C’est là qu’on pourrait se dire que le film va basculer dans le fantastique. Et bien non, le réalisateur veut vraiment faire quelque chose de réaliste et veut que son histoire tienne debout. David n’est pas Superman et le réalisateur nous le rappelle très bien. Incassable ne se focalise pas que sur David et son fils ou sur Elijah. Le film traite aussi d’une famille qui était brisée et qui, suite au miracle qui a eu lieu, va s’épanouir, se reconstituer. Son couple proche du divorce va repartir à zéro et sur de meilleurs bases.
Il faut aussi parler un peu plus du personnage d’Elijah qui a toute son importance dans notre film. Contrairement à David, nous avons suivis un parcours plus grand pour Elijah. Sa naissance, son passage à l’adolescence et puis son passage à l’âge adulte. Nous avons vu ses problèmes, nous avons assistés à ses peurs, à cette vraie tragédie qu’est sa maladie qui l’empêche d’avoir une vie normale.
Il n’a pas eu une enfance comme les autres, n’a jamais eu d’amis. Il c’est construit avec ses bandes dessinés, ne c’est jamais lamenté sur son sort grâce à sa mère qui le poussait à aller de l’avant. C’est un personnage qui a créé une sorte d’intimité avec le spectateur. On éprouve énormément d’empathie pour lui. Elijah a étudié les comics dans les moindres détails. Passant un tiers de sa vie sur un lit d’hôpital, ne pouvant rien faire à part lire.
Pour lui, les comics sont notre dernier lien vers une façon ancienne de communiquer avec l’histoire. Les égyptiens dessinaient sur les murs, nous continuons encore aujourd’hui à transmettre le savoir en image. Et si les comics étaient une forme d’histoires que certaines personnes ont vécues ou éprouvés ? Et si ses histoires avaient ensuite été altérées par la machine commerciale en devenant des dessins à la mode, plus accrocheur dans le but de faire de l’argent ? On pourrait le croire fou quand à ces convictions que les super héros existent vraiment. Et si ces croyances étaient vraies ? Il espérait tomber depuis des années sur une information journalistique annonçant la survie indemne d’un être humain lors d’une catastrophe importante mais cela n’est jamais arrivé. Vain alors l’accident ferroviaire où un seul passager en ressortira indemne, David.
Au début septique, Elijah développera vraie fascination pour David et essayera de lui faire prendre conscience qu’il n’est pas un homme ordinaire. Il y a aussi un excellent travail sur la tenue vestimentaire d’Elijah. Peu commune, elle est en parfaite adéquation avec la fragilité du personnage « couleurs sombre, gants, canne ».
Un chef d’œuvre qui chamboule vos émotions
Un film que l’on pourrait qualifier de film de super héros dans sa dernière partie sans pour autant en être un. Pas d’effets spéciaux, pas vraiment d’action, pas d’explosions mais l’ambiance héroïque et des effets visuels magnifiques. Incassable c’est aussi une vision du super-héros complètement inédite : chaque élément, chaque critère du genre comics (bad guy, costume, pouvoirs, le point faible du héros) est traitée de façon réaliste pour un résultat à la fois surprenant et passionnant. Une ambiance qui respire surtout les comics book. Le tout de façon tellement crédible que notre histoire paraitrait réaliste. Incassable brille de par l’interprétation de ses acteurs avec le duo Bruce Willis et Samuel L.Jackson très fort.
Mais il y a aussi cette ambiance rarement vue dans un film. C’est mélancolique, calme, parfois tragique, émouvant, quelquefois angoissant, d’autres remplis d’espoir et à des moments intenses. Intense, c’est le mot qui qualifie ce film avec cette impressionnante musique qui vous perfore le cœur tellement fort qu’il est difficile de rester de glace. Il y a aussi les scènes, les dialoguent qui l’accompagnent et qui donne aussi autant d’intensité. Les jeux des regards, les jeux de la caméra donnent une autre dimension au film. Les dialogues sont aussi très poignants et ce dès le début du film. C’est beau, c’est vraiment beau. N’espérez cependant pas voir Bruce Willis arborer des collants avec une cape. Un coté très psychologique de nos deux protagonistes que tout oppose. L’un est incassable, l’autre non. Il sera très difficile pour David de croire à l’hypothèse d’Elijah qu’il prendra pour fou. S’il existe une personne telle qu’Elijah dans le monde a une extrémité de l’homme, n’y a-t-il pas son contraire, à l’autre extrémité ? Une personne qui a l’inverse des autres, ignore ce qu’est la maladie ou la souffrance et qui n’en a pas conscience. Le genre de personnes qu’on ne rencontre que dans les bandes dessinées de super héros et qui a pour mission de protéger les autres. C’est en ses termes que les croyances du spectateur sont chamboulées. Et si tout cela était vrai ?
Le film multiplie les références en matière de bandes dessinées. Il est basé entièrement sur les comics. Un film quelque peu boudé par le public. Certains trouvaient son rythme lent, ses scènes longues et ennuyantes alors que tout cela a un sens. Comment ne peut-on pas saisir la brillance de cette histoire ? Comment ne pas voir la beauté des scènes ? Comment ne pas ressentir se mélange d’émotions et de frissons fasse à la projection de ce film ? Comment ne pas savourer la brillante idée de se jeu de caméra ? Comment ne pas être ému en attendant cette musique aussi intense ? Incassable est aussi très philosophique sur les angoisses existentielles de l’homme. Ne parlons pas du twist final d’une folie furieuse. Et si les pouvoirs des super héros étaient une vision exagérée de l’instinct de l’homme à ressentir le danger ou savoir quelle personne a de mauvaises intentions ?