Pays : Italie, France
Année : 1960
Casting : Pierre Brice, Scilla Gabel, Wolfgang Preiss, …
Genre : Horreur
C’est avec grand plaisir que l’on voit Le moulin des supplices débarquer dans nos magasins avec une édition remarquable de la part d’Artus.
Le film de Giorgio Ferroni suit Hans, parti aux Pays-Bas et rencontrant le professeur Wahl qui vit dans un moulin reconverti en musée macabre, le « moulin des femmes de pierre ». Sa fille tombe rapidement sous le charme de notre héros qui commence à s’inquiéter de la nature de ces lieux.
Dit comme cela, le film fait énormément penser à « L’homme au masque de cire » d’André De Toth de 1953, lui-même remake de « Masque de cire » de Michael Curtiz en 1933 et remaké en slasher dans « La maison de cire » en 2005. Ce qui est intéressant au vu de certaines lignes narratives communes, c’est de voir la manière dont elles ont été agencées avec des styles assez différents. Là où De Toth faisait clairement dans le fantastique britannique, Ferroni est dans un gothique italien des plus appuyés malgré son décor batave. Néanmoins, ne le comparer qu’à ce titre serait ignorer les passionnantes pistes narratives du film qui n’hésite pas à se diriger vers plusieurs formes de fantastique.
On pense par moments à du Mario Bava, à d’autres aux « Yeux sans visage », sans parler des orientations vampiriques ou autres tournures plus macabres qui devraient ravir tout amateur de cinéma de genre. Ferroni livre une mise en scène soignée et conférant une certaine ambiance participant au charme particulier du film. L’angoisse se fait petit à petit, débarquant tel un brouillard ne demandant qu’à prendre possession d’une œuvre toujours aussi passionnante sur son fond, bien aidée par la photographie de Pier Ludovico Pavoni. L’édition proposée par Artus prend soin de bien rendre les qualités visuelles du film dans un master HD qualitatif. Le film est proposé dans sa version intégrale non censurée et comprend un livret de 64 pages rédigé par Alain Petit, sans compter ses divers suppléments.
C’est donc une bonne occasion pour se relancer dans ce très bon film de genre franco-européen dont les quelques rides n’affectent pas la qualité d’une œuvre au souffle gothique intriguant.