Pays : États-Unis
Année : 1962
Casting : William Shatner, Frank Maxwell, Beverly Lunsford, …

La ressortie chez Carlotta de ce film de Roger Corman permet d’en mesurer sa modernité.

Alors que trois jeunes de couleur ont été acceptés dans une école régionale, un homme en costume blanc va semer le trouble…

Le racisme est l’un des plus grands problèmes de la société. Il n’est donc pas étonnant de voir le sujet abordé aussi fréquemment au cinéma, surtout au vu d’une actualité toujours bouillante. Revoir The Intruder prouve que le problème est très loin d’être réglé, malgré les avancées. Le film a beau être sorti il y a 56 ans, le malaise nous étreint aussi fort lors de son visionnage.L’un des gros points forts de The Intruder est sa tête d’affiche, William Shatner. Le futur Capitaine Kirk transpire de charisme et de magnétisme, ce qui corrobore le malaise provoqué par ses propos et actes. Il est la représentation parfaite d’un lobby conservateur effrayé par le changement et prêt à tout pour qu’aucun noir ne puisse avoir accès aux cours. Dans son costume blanc, Shatner irradie de tant de politesse et de maîtrise qu’il en est terrifiant.

Corman traite sa mise en scène avec la même maîtrise qu’Adam Cramer, le personnage qu’incarne Shatner. Le réalisateur parvient à capter la colère sourde au fond des habitants ainsi que la crainte d’un inconnu qui va irrémédiablement exploser. Par le mal-être d’une petite ville, c’est toute l’Amérique qu’il ausculte. Le portrait se fait néanmoins plus nuancé que prévu : si certains des habitants sont profondément racistes, la plupart les suivent par crainte et par la manipulation de leaders charismatiques. En cela, la solution doit passer par les personnes au pouvoir, censées penser au bien commun plutôt qu’aux intérêts de certains puissants qui préfèrent un passé réconfortant à un avenir inconnu. Mais pour ça, il faut se rappeler que tout le monde est égal en droits, ce qui n’aide pas les affaires de certaines personnes…

The Intruder est donc une piqûre de rappel sur les dangers des lobbys et du racisme, aussi bien aux États-Unis que dans le reste du monde. Il semble, au vu des déclarations de certains politiciens et autres personnalités invitées à la télévision, qu’il suffit d’être un beau parleur pour faire accepter à certains des idées aussi rétrogrades sur l’être humain…


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Liam Debruel
Amoureux du cinéma. À la recherche de films de qualités en tout genre,qu'importe la catégorie dans laquelle il faut le ranger. Le cinéma est selon moi un art qui peut changer notre vision du monde ou du moins nous faire voyager quelques heures. Fan notamment de JJ Abrams,Christopher Nolan, Edgar Wright,Fabrice Du Welz,Denis Villeneuve, Steven Spielberg,Alfred Hitchcock,Pascal Laugier, Brad Bird ,Guillermo Del Toro, Tim Burton,Quentin Tarantino et Alexandre Bustillo et julien Maury notamment.Écrit aussi pour les sites Church of nowhere et Le quotidien du cinéma. Je m'occupe également des Sinistres Purges où j'essaie d'aborder avec humour un film que je trouve personnellement mauvais tout en essayant de rester le plus objectif possible :)

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