Jimbo Farrar travaille à la fondation Killian afin de chercher de futurs jeunes génies . Un jour, il découvre cinq jeunes partageant avec lui une intelligence rare et des capacités hors normes. Ceux-ci vont malheureusement se faire agresser à Central Park, ce qui exacerbera leur soif de vengeance déjà forte envers le monde. Est-ce que Jimbo saura les arrêter ou finira t-il par se joindre à leur cause ?
Adaptation en image de synthèse du roman de Bernard Lentéric « La nuit des enfants rois », « The prodigies » est l’exemple type de l’adaptation reprenant l’esprit de son oeuvre originale tout en la trahissant de multiples manières. On passe donc de petits génies à un récit proche d’une certaine manière à Furie, Akira ainsi que tout ces récits où de jeunes personnes se trouvent douées de capacités extra ordinaires aux conséquences violentes.
D’abord utilisé pour « adoucir » le contenu du livre, la technique de motion capture permet aussi au récit de s’affranchir de la physique au moment même où l’esprit des protagonistes s’affranchit de la réalité (justifiant aussi une utilisation de la 3D qui se trouve poussée dans ces instants tout en permettant d’approfondir le champ spatial). Les graphismes se trouvent par moments épurés et à d’autres assez réalistes, si l’on excepte des personnages néanmoins bien animés.
Comprenant des scènes relativement choquantes pour un jeune public (la mort des parents de Jimbo,le viol d’un personnage, le sort réservé à ses agresseurs), le film regorge d’une certaine brutalité qui aurait mérité néanmoins d’être plus exacerbée. Peut-être est-ce dû à la volonté de toucher un public plus jeune et plus large (notamment en adoptant un nom américanisant). Le récit reste solide et si l’on pourrait peut être reprocher l’inutilité de certains personnages, le parcours émotionnel traversé par certains est intéressant, tout en critiquant légèrement le concept des jeux télévisés.
Si à l’époque, « The prodigies » a été un échec commercial, il mérite largement d’être réhabilité au vu de son travail de mise en scène, l’effort mené sur l’animation et une volonté de fournir aux jeunes spectateurs un spectacle à la fois divertissant et dur tout en prônant une confiance envers le monde et le futur. Impossible de dire lequel du roman ou du film est le meilleur tant leurs récits divergent dans des horizons différents malgré une base identique mais les deux constituent des oeuvres jeunesses fortes qui osent faire preuve de confiance envers leur intellect, à l’opposé de beaucoup de films leur étant destiné sortis ces dernières années…