Date de sortie 06/07/2022 Au cinéma
Durée (01h36)
Titre original After Yang
Réalisé par Kogonada
Avec Colin Farrell , Jodie Turner-Smith , Malea Emma Tjandrawidjaja , Justin H. Min , Ritchie Coster …
Genre Science-fiction, Drame
Nationalité États-Unis
Synopsis
Dans un futur proche, chaque foyer possède un androïde domestique, appelé « techno-sapiens ». Dans la famille de Jake, il s’appelle Yang, et veille plus particulièrement sur la jeune Mika, assurant pour cette petite fille adoptée d’origine chinoise, un rôle de tuteur, d’ami, de confident. Aussi, le jour où Yang tombe en panne, Jake met toute sa vie en pause pour tenter de le réparer. Mais le parcours va se révéler beaucoup plus compliqué que prévu, et va mettre Jake aux prises avec des questionnements existentiels et intimes vertigineux.
L’Avis d’Orel
Kogonada est un réalisateur ambitieux dans ses réalisations, et cela se remarque avec After Yang ou il en est à son deuxième long-métrage seulement. En si peu de films, le réalisateur prouve qu’il a beaucoup de talent pour raconter et filmer de belles histoires. Colin Farrell est à l’affiche du long-métrage, ou il interprète peut-être bien l’un de ses plus beaux rôles. Dans le film de Kogonada, il joue Jake, un homme qui travaille dans un salon de thé, il vit dans une belle maison avec sa femme et sa fille adoptive Mika. Il y a aussi Yang, un androïde, qui est comme un grand frère pour la petite fille, mais un jour Yang tombe en panne et bouscule l’équilibre familial. Avec son côté science-fiction le film séduit, mais le réalisateur nous fait bien ressentir que ce n’est pas ce qu’il y a de plus important, dans son film.
Yang est un androïde, il vit, au sein d’une famille celle de Jake qui est marié à Kyra, et ont une petite fille asiatique adoptée. Yang est pour Mika, comme un grand frère, ils sont très proches, il fait partie intégrante de cette famille qui a toujours su compter sur lui, même concernant l’éducation de leur fille. Ils participent tous les quatre, a un concours de danse en ligne. Mais un jour Yang tombe en panne, Jake tente de le réparer et y passe beaucoup de temps, mais il sait que rien ne le ramènera malgré ses efforts. Mika, sa fille, vit très mal, sa disparition de celui qui était son ami et confident. Par un moyen pas forcément légal, Jake récupère les souvenirs de Yang qu’il visionne à l’aide de lunette. Il ne s’agit pas de souvenirs à proprement parler, mais de morceaux de vies enregistrées dans la mémoire de Yang, qu’il a filmé grâce à une caméra implantée dans ses yeux. Jake découvre ainsi le passé de Yang, mais aussi les secrets que ce dernier avait. Dans les souvenirs, il y a cette mystérieuse jeune fille, Ada qui se trouve être un clone lié au passé lointain de la vie de Yang. After Yang est un long-métrage qui ne traite pas de pas l’I.A directement, on suit l’impact qu’à l’absence de Yang sur la famille. À travers des flash-back, on découvre ce qu’il a vécu au sein de cette famille. Il était très proche de Mika, qui aurait dû plus tard lui enseigner des choses sur ses origines. S’il manque à cette petite fille, il manque aussi aux parents, car il était très utile dans l’éducation de Mika. Kogonada prend son temps, pour filmer son long-métrage, chaque détail et beaucoup d’émotions passe au travers nos personnages.
Il y ressort d’After Yang un aspect poétique, ou des séquences se passent parfois de dialogues, car c’est juste ressentir qui suffit. Le film est contemplatif bien souvent, et s’harmonise avec la musique magnifique d’Aska Matsumiya. Cette musique prend une grande place d’ailleurs au cœur du récit, car elle décrit toute la poésie qui s’en dégage. Kogonada est à l’écriture du scénario avec Alexander Weinstein, ou ils racontent l’histoire d’une famille face à la perte de leur androïde irréparable. Le film se déroule, dans un futur proche, ou certaines famille dispose d’un robot domestique qu’on appelle les techno-sapiens, par leur apparence humaine. Ce qui est intéressant, c’est qu’à travers les souvenirs de Yang, on voit que ce dernier a vécu des choses avant d’être dans cette famille, et a peut-être même connu l’amour, ce qui est impossible pour un robot. On suit surtout Jake, dans ce récit, un père de famille qui travaille dans un salon de thé, et qui fait tout pour réparer Yang.
Il en ressort un personnage assez perdu, car il doit éduquer sa fille sans compter sur la présence de Yang, un personnage très bien écrit qui dégage une certaine émotion. Sa femme Kyra tente de lui faire comprendre, que pour Yang tout est perdu, mais ce dernier ne désire pas abandonner si vite, mais il devra se rendre à l’évidence. Fait-il vraiment ça pour lui ou pour sa fille ? Sans Yang, cette famille, a un sentiment de solitude, car ce dernier tenait une grande place au sein de cette famille. Même s’il ne s’agit pas directement d’un deuil, le film l’aborde de manière assez inédite comme la solitude également. Colin Farrell livre une de ses meilleures prestations, il interprète Jake, Jodie Turner-Smith joue Kyra la femme de Jake. La petite Malea Emma Tjandrawidjaja interprète Mika, qui était très proche de Yang, quand a Justin H. Min, il est Yang le robot. After Yang est une production A24, qui dispose une fois de plus d’un film de qualité, ou Kogonada filme son long-métrage de manière contemplative, ou l’émotion est omniprésente.
L’Avis de Nicolas
After Yang est un film assez exceptionnel et c’est peut-être le plus beau film de science-fiction de 2022. Le film du réalisateur Kogonada est une véritable pépite qui instille une émotion extrêmement puissante tant elle touche à quelque chose qui touche le cinéma et le spectateur de manière très poétique. Cet élément c’est l’image, After Yang part certes d’un postulat science fictionnel qui pourrait s’enliser dans les clichés les plus dérangeants mais ce n’est bien sûr pas le cas.
Le robot a été sans arrêt abordé par le cinéma mais After Yang se permet un pas de côté en questionnant le rapport qu’entretien un être synthétique avec l’image et par extension avec les souvenirs. Yang est un androïde qui tombe en panne et semble irréparable, sa famille découvre qu’il était doté d’une mémoire enregistrée à partir d’un système de caméra dans ses yeux. Le père découvre alors les souvenirs de Yang. Ces séquences de vies sont en fait des micros secondes qui résument un instant enregistré dans une journée. Dans un premier temps, ce qu’accompli Kogonada dans After Yang est phénoménal puisqu’il arrive à faire croire que ces images sont vraies, qu’elle sortent vraiment de moments vécus par l’androïde que l’on aperçoit vivant que quelques minutes dans le film dans une introduction magnifique. Par la suite, sa présence est exclusivement fantomatique. On apprend donc à connaître Yang par l’intermédiaire des yeux du père ce qui développe quelque chose d’assez touchant notamment lorsqu’il pleure face aux images d’une interface froide dont les images sont produites par une machine.
Ainsi, Kogonada, replace dans son film les questionnements déjà entamés par Ridley Scott dans Blade Runner avec le personnage de Roy Batty. La machine devient ainsi presque humaine ou post humaine et témoigne d’une sensibilité produite par les images. After Yang c’est la constitution de la mémoire d’une machine en directe et la façon dont le cinéaste filme ça avec une immense douceur est très admirable.
Et il y a la musique d’Aska Matsumiya et Ryūichi Sakamoto qui accompagne très bien la douce mélancolie produite par le film. Ainsi, After Yang est une très grande réussite car elle redéfinie le rapport aux images. Les souvenirs sont maintenant produits par des machines et c’est nous, humains, qui nous plongeons dans un devoir de mémoire. Les morts synthétiques et humains sont ici égaux.
Bande annonce
Détails du Blu-Ray
Rapport de forme : 2.35:1
Classé : Tous publics
Dimensions du colis : 17 x 17 x 1.1 cm; 180 grammes
Réalisateur : Kogonada
Durée : 1 heure et 32 minutes
Date de sortie : 2 novembre 2022
Acteurs : Colin Farrell, Jodie Turner-Smith, Malea Emma Tjandrawidjaja, Justin H. Min, Orlagh Cassidy
Sous-titres : : Français
Langue : Anglais (DTS-HD 5.1), Français (DTS-HD 5.1)
Studio : Condor Entertainment
ASIN : B0B8BLJ1TH
Nombre de disques : 2
Contient :
– le Blu-ray du film
– le Blu-ray du film « Colombus » de Kogonada (2017, inédit en France, 2.35, 1080p, 104’02 », VOST DTS-HD MA 5.1)