Les Animaux Fantastiques de David Yates
Fiche Technique:
Réalisateur: David Yates
Casting: Eddie Redmayne, Katherine Wanterson, Collin Farrell, Dan Fogler, Ezra Miller, Alison Sudol, Samantha Morton et Jon Voight
Budget: 180 000 000$
Date de sortie cinéma: 16 novembre 2016
Genre: Fantastique, Aventure
Nationalité: Américain, Britannique
Durée: 2h13 min
Synopsis: Norbert Dragonneau débarque à New York au terme d’un périple à travers le monde : il a répertorié un bestiaire extraordinaire de créatures fantastiques dont certaines sont dissimulées dans les recoins magiques de sa sacoche en cuir – en apparence – banale. Mais quand Jacob Kowalski, Non-Maj’ qui ne se doute de rien, libère accidentellement quelques créatures dans les rues de la ville, la catastrophe est imminente. Il s’agit d’une violation manifeste du Code International du Secret Magique dont se saisit l’ancienne Auror Tina Goldstein pour récupérer son poste d’enquêtrice. Et la situation s’aggrave encore lorsque Percival Graves, énigmatique directeur de la Sécurité du MACUSA (Congrès Magique des États-Unis d’Amérique), se met à soupçonner Norbert… et Tina.
Norbert, Tina et sa sœur Queenie, accompagnés de leur nouvel ami Non-Maj’ Jacob, unissent leurs forces pour retrouver les créatures disséminées dans la nature avant qu’il ne leur arrive malheur. Mais nos quatre héros involontaires, dorénavant considérés comme fugitifs, doivent surmonter des obstacles bien plus importants qu’ils n’ont jamais imaginé. Car ils s’apprêtent à affronter des forces des ténèbres qui risquent bien de déclencher une guerre entre les Non-Maj’ et le monde des sorciers.
»Les Animaux Fantastiques » est le premier scénario pour le cinéma que J.K Rowling a écrit. Dès le départ, beaucoup s’interroger dans quelle direction allait cette nouvelle saga. La romancière anglaise a déclaré que ce ne serait pas une préquelle à »Harry Potter », mais une extension du monde des sorciers. Cette saga se concentrerait sur certains personnages évoqués dans Harry Potter, comme Gellert Gridenwald, Albus Dumbeldore et tout particulièrement Nobert Dragonneau (Newton Scamander en V.O) qui sera le personnage principal de cette nouvelle saga cinématographique. David Yates est de retour derrière la caméra, le metteur en scène est très familier de cette saga, sachant qu’il avait réalisé: L’ordre du Phoenix, Le Prince de Sang-Mêlé et les Reliques de la mort partie 1 et 2.
Le processus de casting débuta en avril 2015, avec Eddie Redmayne qui fut choisi pour jouer Nobert Dragonneau. Pour jouer les personnages féminins, ce sont les actrices Katherine Waterson et Alison Sudol qui furent choisies dans les rôles de Tina Goldstein et Quennie Goldstein. Le reste du casting masculin se compose de: Ezra Miller dans le rôle de »Croyance », Colin Farrell en Percival Graves et Dan Fogler en Jacob Kowalski. Le casting secondaire est constitué de Samantha Morton, Jon Voight et Sériphina Picquery.
Au final, que vaut ce fameux »Animaux Fantastiques » ? Belle réussite qui montre que le monde des sorciers n’est pas mort ou projet surfant sur le succès de Harry Potter ?
Changer les bases de la saga Harry Potter pour créer de la nouveauté
Ce que l’on peut constater avec ce long-métrage, c’est que l’équipe qui a bossé sur ce projet n’a pas choisi la solution de facilité. Tous les aspects, qui ont contribué au succès des films Harry Potter ne sont pas dans ce film, on sent qu’il y a eu de la prise de risque sur ce projet. Avec la saga Harry Potter, on sentait que presque tout respirer la culture britannique: le cadre dans lequel se déroulent les films. Le cadre très anglais est d’ailleurs transporté dans un autre pays, à savoir les USA.
On peut aussi constater que la structure de développement des personnages est différente. Dans Harry Potter, on voyait les acteurs et actrices grandirent en même temps que leurs personnages: on assistait donc à un récit initiatique. Ce qui a eu pour effet de créer un contexte générationnel à cette saga. Dans les animaux Fantastiques, tous les personnages sont des adultes ou presque.
On passe d’un récit qui était actuel (à l’époque de sortie des films), à un récit d’époque, car l’intrigue du film se déroule dans le New-York des années 20 et non à notre époque comme pouvait se dérouler les longs-métrages Harry Potter.
Autre nouveauté dans le récit, c’est le temps d’action du film. Dans l’ancienne trilogie, on pouvait constater que le récit se déroulait sur une longue période, à savoir une année qui correspondait à une année scolaire à Poudlard. Alors qu’avec ce nouveau film, l’intrigue est limitée à un temps beaucoup plus cours (quelques jours à peu près). On peut aussi voir qu’en plus de la localisation qui change, on voit que l’environnement dans lequel interagissent nos personnages est différent. Avant, on nous présentait l’univers vraiment féerique créé par J.K Rowling, alors qu’ici, c’est un environnement très urbain: New-York avec ses buildings, les voitures, le tramway, etc…
Toutes ces nouveautés, ont pour effet de créer une rupture avec ce qui faisait le sel d’Harry Potter. Mais cette rupture est bénéfique et permet à cette nouvelle saga d’avoir sa propre identité.
De nouveaux personnages pour une nouvelle aventures
L’une des grandes qualités du film est bien sûr ses personnages. Nous avons un Nobert Dragonneau vraiment très attachant qui dénote totalement d’Harry Potter. Norbert (ou Newton en VO: il y avait vraiment besoin de changer le prénom pour la version française ?) est un personnage plus mesuré que Harry. Quand on le voit la première fois à l’écran, on est totalement de son côté. On voit aussi que le personnage est vraiment respectueux des animaux desquels il s’occupe. Au niveau des autres protagonistes, on s’attache beaucoup à eux. Mention spéciale au personnage de Jacob Kowalski, qui est sans doute l’un des meilleurs personnages du film. Tellement de simplicité dans l’écriture de ce personnage. On aurait pu penser que l’écriture de Jacob se limite à un comic relifef, alors que pas du tout (le personnage doit beaucoup à la superbe interprétation de Dan Forgler).
Les deux protagonistes féminins sont elles aussi vraiment attachantes. Tina Goldstein est elle aussi un personnage intéressant à suivre, car on sent un tiraillement avec sa famille qui fait partie des »fidèles de Salem » (on en parlera un peu plus bas). Mais le personnage féminin le plus attachant reste Quennie Goldstein (la soeur de Tina), on sent l’innocence du personnage et l’interprétation d’Alison Sudol, tout en finesse est vraiment très plaisante (Alison Sudol est vraiment à croquer, un peu de la même manière qu’une Daisy Ridley).
Le reste des personnages, sont eux aussi intéressants, mention spéciale à »Croyance » interprété par Ezra Miller. Percival Graves est quant à lui, un personnage vraiment énigmatique à suivre. On sent qu’il cache des choses et on sent Colin Farrell vraiment investi dans ce rôle.
David Yates en terrain connu
Le retour de David Yates derrière la caméra était une bonne chose et laissait présager le meilleur. C’est chose fait, le metteur en scène britannique nous livre une excellente partition au niveau de sa mise en scène. Yates nous offre tantôt, des séquences humoristiques: la scène du niffleur à la banque par exemple, des séquences vraiment oppressantes comme les scènes où Percival Graves rend visite à Croyance ou quand la leader des fidèles de Harlem maltraite Croyance. Mais Yates à d’autres surprises dans son chapeau, nous avons aussi droit à quelques séquences vraiment posées, comme la scène où Nobert donne à manger à tout son zoo dans sa valise. Les séquences d’action ne sont pas en reste, notamment celles où l’on voit l’Obscuruss faire des ravages.
Yates et les équipes créatives, ont accompli un super boulot sur la reconstitution du New-York des années 20. La photographie de Philippe Rousselot, déjà a l’œuvre sur des films comme Sherlock Holmes »jeux d’ombre », Sublimes Créatures ou encore The Nice Guys, nous livres une photo tout bonnement somptueuse. Lumineuse par endroits et très sombre à d’autres, c’est un pari réussi.
James Newton Howard tout en finesse avec ses compositions
Le compositeur américain nous livre un excellent travail. Il alterne très bien avec des compositions féeriques comme le titre de début ou encore le magnifique »Macusa Headquater ». Mais sait aussi nous proposer des compositions sérieuses et touchantes comme le thème »Gnarlak Negotiations » et » A Close Friend » pour ne citer que ces compositions.
Le long-métrage parfait n’existe pas
Après avoir chanté les louanges du film, il est temps de passer à ses défauts, car oui, il y en a mais qui sont dans l’ensemble assez minime et n’entache pas la qualité globale du métrage. On pense notamment aux »Fidèles de Salem » (des anti-sorciers), qui sont très peu présents dans le récit et vraiment intégrer pour servir pour plus tard. Il aurait été intéressant que ce groupe extrémiste serve un peu plus le récit.
Autre petit défaut qui vient faire ombre au tableau: certains effets spéciaux. Si la majorité des animaux sont dans l’ensemble très bien fait (mention spéciale à l’animal sur la glace et à l’obscuruss), certains comme le Griffon sentent vraiment l’effet spécial, mais dans l’ensemble la majorité des créatures sont magnifiquement modélisées.
Conclusion:
»Les Animaux Fantastiques », est donc une belle réussite de David Yates et J.K Rowling. Les équipes du film, on sut intelligemment inverser les codes qui avaient fait le succès de la Saga Harry Potter, pour créer quelque chose de nouveau, tout en étendant l’univers magique des sorciers. Portés par un casting solide, une excellente mise en scène, de superbes compositions, »Les Animaux Fantastiques » s’impose comme l’un des meilleurs longs-métrages de l’année 2016. Vivement la suite prévue pour le 14 novembre 2018 chez nous en France.