Date de sortie : Juillet 2021 (1h53)
Réalisatrice : Mia Hansen-Løve
Casting : Vicky Krieps, Tim Roth, Mia Wasikowska, …
Genre : Drame
Nationalité : France, Belgique, Allemagne, Suède

Synopsis: Un couple de cinéastes s’installe pour écrire, le temps d’un été, sur l’île suédoise de Fårö, où vécut Bergman. À mesure que leurs scénarios respectifs avancent, et au contact des paysages sauvages de l’île, la frontière entre fiction et réalité se brouille…

Critique : L’acte de création peut autant se révéler une libération qu’un fardeau, surtout quand l’on ne parvient pas à dévoiler convenablement nos ambitions dans ce domaine. Souvent, on sent une ombre pesante planer sur nos espoirs. Parfois, c’est celle du temps qui passe, que l’on ne rattrapera jamais et qui nous rapproche de plus en plus de la fin. D’autres, c’est un modèle, un artiste, un vrai, de ces personnes qui jamais ne badineraient autant que nous. Ce fantôme existe dans le dernier film de Mia Hansen-Love et il se nomme Ingmar Bergman. Le fameux réalisateur suédois est dit, dans une réplique du film, croire aux esprits. Pas étonnant alors qu’il vienne hanter un couple arrivant sur son territoire.

« Bergman Island » dégage une certaine tendresse quasi amère, celle du questionnement existentiel dans le rapport à l’être aimé et la création. Il en ressort une certaine délicatesse, quasiment à fleur de peau, en particulier dans l’interprétation de Vicky Krieps. Par sa partition subtile, l’actrice émeut doucement mais sûrement, avec une mélancolie qui va se déverser dans le cadre par le biais d’une jolie photographie. Mia Hansen-Love réussit à dessiner les doutes de ses protagonistes avec un certain style, évitant la lourdeur métatextuelle tout en y touchant par un certain prisme, et sachant comment aborder le regard vers Bergman sans se sentir perdu si l’on n’a pas vu de films de lui. C’est moins le clin d’œil qui semble transparaître que la confrontation, pesante, lourde, mais au final salvatrice.

L’exercice d’équilibriste au cœur de « Bergman Island » relève alors de la tonalité faussement éteinte mais luisant avec une certaine beauté par son traitement du couple d’artiste. En ce sens, le film envoûte, bien aidé par la mise en scène de sa réalisatrice qui appose une forme d’élégance visuelle qui touche par tout ce qu’elle invoque comme faux fantômes et vrais doutes. C’est un bien beau film, de ceux qui ne font pas de bruit pour mieux se glisser durablement dans notre esprit.


Article précédentEn décembre sur Netflix
Article suivantHouse of Gucci : retour gagnant pour Ridley Scott ?
Liam Debruel
Amoureux du cinéma. À la recherche de films de qualités en tout genre,qu'importe la catégorie dans laquelle il faut le ranger. Le cinéma est selon moi un art qui peut changer notre vision du monde ou du moins nous faire voyager quelques heures. Fan notamment de JJ Abrams,Christopher Nolan, Edgar Wright,Fabrice Du Welz,Denis Villeneuve, Steven Spielberg,Alfred Hitchcock,Pascal Laugier, Brad Bird ,Guillermo Del Toro, Tim Burton,Quentin Tarantino et Alexandre Bustillo et julien Maury notamment.Écrit aussi pour les sites Church of nowhere et Le quotidien du cinéma. Je m'occupe également des Sinistres Purges où j'essaie d'aborder avec humour un film que je trouve personnellement mauvais tout en essayant de rester le plus objectif possible :)

Laisser un commentaire