Date de sortie : 24 novembre 2021 (2h37min)
Réalisateur : Ridley Scott
Acteurs principaux : Lady Gaga, Adam Driver, Al Pacino, Jared Leto
Genre : Biopic, drame
Nationalité : Américain
Compositeur : Harry Gregson-Williams
C’était un nom si doux à l’oreille, si séduisant, synonyme de richesse, de style, de pouvoir

Adapté du roman The House of Gucci : A Sensational Story of Murder, Madness, Glamour, and Greed écrit par Sara Gay Forden, House of Gucci se présente comme un biopic relatant la décadence de la célèbre famille propriétaire de la société éponyme spécialisée dans le luxe et la mode, créée par Guccio Gucci tout juste un siècle avant la sortie du film. Réalisé par Ridley Scott (Robin des Bois, Alien Covenant, Napoléon), il met en scène Lady Gaga (Sin City j’ai Tué Pour Elle, A Star is Born) dans le rôle de Patrizia Reggiani, jeune femme issue d’une famille modeste qui se lie malgré elle à Maurizio Gucci, jeune héritier de la famille interprété par Adam Driver (BlacKkKlansman, Star Wars IX, Le Dernier Duel).


Sous les traits de Jeremy Irons (Faux-Semblants, Batman V Superman, Red Sparrow), Rodolfo Gucci représente l’archétype du père qui reste campé sur ses valeurs d’un autre temps, tandis que son frère Aldo Gucci, brillamment incarné par Al Pacino (Le Parrain, Once Upon a Time in Hollywood, The Irishman), est comparable à un mafieux tenant absolument à léguer son héritage à une personne de confiance. Ce qui est sans compter sur son fils Paolo Gucci, joué par Jared Leto (Blade Runner 2049, Une Affaire de Détails, Justice League Snyder’s Cut), dont les projets artistiques paraissent bien trop décalés pour satisfaire la famille. Le casting comporte également Salma Hayek (Desperado, Bandidas, Les Éternels) dans le rôle d’une divinatrice, ainsi que Camille Cottin (Hep Taxi, Connasse, Alliés) pour Paola Franchi.

Au nom du père, du fils et de la maison Gucci

Bercé à la fois par des musiques italiennes (« La Ragazza Dol Maglione » de Pino Donaggio), classiques (« A Fifth of Beethoven » par Walter Murphy) et américaines (« Heart of Glass » du groupe Blondie, « Sweet Dreams » du groupe Eurythmics), House of Gucchi respire l’amour du rétro par son esthétique portée par des accoutrements de luxe. Un décalage se montre néanmoins rapidement entre la beauté et la classe de Patrizia et un Maurizio au physique peu reluisant qui se tient mal à l’aide dans son costume cravate. Ayant une vision bien différente de celle de son père, ce dernier semble se moquer de faire perdurer le prestige familial, à l’inverse de Patrizia qui prend réellement les devants pour leur intérêt.


Mais malgré les excès qu’elle peut commettre, la femme jouée par Lady Gaga demeure loin du cliché de la profiteuse qui se marie pour profiter des richesses sans éprouver le moindre sentiment, ce qui rend son personnage d’autant plus intéressant. D’un très bon acabit, les acteurs jouent efficacement la famille qui s’entredéchire jusqu’à finalement tout perdre. Si la réalisation de Ridley Scott est tout à fait correcte, elle manque toutefois d’un cachet supplémentaire qu’un cinéaste comme Guy Ritchie (Aladdin, The Gentlemen, Un Homme en Colère) aurait pu apporter à ce genre de film. Au demeurant, House of Gucci s’impose sans problème comme une œuvre majeure de sa filmographie.
