Sortie : 1960, sortie de l’édition physique : 25 août 2021
Durée : 1h36
Genre : Drame
De Nagisa Ōshima
Avec Yusuke Kawazu, Miyuki Kuwano, Yoshiko Kuga, Fumio Watanabe, Jun Hamamura
Musique : Riichirō Manabe
La dépendance peut mener à la mort. C’est bien ce que démontre Contes cruels de la Jeunesse de Nagisa Oshima disponible chez Carlotta depuis le 25 août 2021 en blu-ray et Dvd.
Oshima, cinéaste sulfureux, s’intéresse à la jeunesse et ses désirs.
Makoto est prise au piège avec un homme, Kiyoshi la sauve.
Ce postulat pourrait s’apparenter à un beau conte de fée, sauf que le film préfère s’orienter vers une auscultation des instincts les plus bas. La relation qui va se développer entre ces deux jeunes japonais va évoluer vers une situation de couple désastreuse qui repose sur la domination de l’un sur l’autre.
Makoto souffre, subit la violence de son conjoint, sauf qu’une dépendance se met en place. La jeune fille s’y plait bien dans les bras de son protecteur. Oshima filme une relation déviante dans un climat de déviance. L’espoir n’existe pas dans ce Japon post Seconde Guerre Mondiale.
La jeunesse se cherche et ose tout. Oshima ne condamne pas mais développe au contraire un point de vue qui s’oriente vers une neutralité déstabilisante. Qui est cruel ?
Il adopte alors une mise en scène très brute et moderne enveloppée d’une photographie très colorée, presque rassurante. Ce parti pris renvoi au titre, le film est un contre qui baigne dans la cruauté la plus pure.
La finalité de l’œuvre d’Oshima sera profondément dramatique et sombre. A partir d’un montage parallèle, le cinéaste rappel que l’existence des deux protagonistes ne pouvait survivre que par l’intermédiaire de cette relation empoisonnée car la réalité revient d’un coup et rappelle sa fatalité.
La restauration du film proposée par l’éditeur est exemplaire et permet de rendre justice à la photographie du film qui est si soignée et participe à la force de son propos. L’édition est accompagnée d’un entretien avec l’historien du cinéma Donald Ritchie et d’extraits des carnets de notes d’Oshima.
Il est essentiel de découvrir pou redécouvrir ce film qui s’avère être un portrait très bien fourni des problématiques d’un Japon qui se reconstruit et s’émancipe.