Au début du XIX siècle, Edith, une jeune romancière, est hantée par le fantôme de sa mère décédée. De l’au-delà, sa mère lui porte un message « Prends garde à Crimson Peak ». Edith semble avoir le don de communiquer avec les âmes des défunts. Un jour, elle fait la rencontre de Thomas, un inventeur Anglais au charme irrésistible mais mystérieux, tentant de vendre au père d’Edith de l’argile rouge. Quelques jours plus tard, le père d’Edith décède. Accident ? Assassinat ? Edith finit par épouser Thomas et part vivre avec lui et sa sœur en Angleterre dans leur manoir. Des fantômes rodent dans ce lieu et tentent d’avertir la jeune femme. Au fil des jours, Edith va se rendre compte que Thomas et sa sœur ne semblent pas ce qu’ils prétendent être.
Infos sur le film
Réalisé par Guillermo Del Toro
Avec Mia Wasikowska, Tom Hiddleston, Jessica Chastain
Genre : Epouvante, Horreur, Romance, Drame
Nationalité : Américain
Durée du film : 2heures environ
Interdit aux moins de 12 ans
Le retour d’un grand réalisateur
Après le Labyrinthe de Pan, L’échine du diable, Pacific Rim, Hellboy, Guillermo Del Toro, le réalisateur Mexicain, explore cette fois le XIX siècle. Un film qui se fera donc en costumes d’époque. Del Toro possède un imaginaire étonnant avec une création de monstres aussi originaux qu’effrayants « des vampires dans Blade 2, le personnage d’Hellboy, un faune dans Le labyrinthe de pan ». Cette fois, le réalisateur s’attaque aux fantômes qui rodent autour d’Edith, une jeune apprentie romancière possédant le don de pouvoir communiquer avec eux. Une jeune femme qui se serait bien entendue avec Cole, le jeune garçon du film Le sixième sens. Comme il est bien dit dans notre film, au travers du personnage d’Edith, Crimson Peak n’est pas une histoire de fantômes mais une histoire avec des fantômes. Notre film ne proposera pas une histoire originale, au contraire, elle est très classique. Mais là où elle se démarque des autres films du genre, c’est du coté de sa mise en scène, de sa réalisation, de son ambiance, de ses décors, de son coté mystérieux. Nous sommes loin des films d’épouvante/ horreur où le sang coule à flot, où le but est de nous faire sursauter. Crimson Peak se focalisera sur l’ambiance glaçante de ce film, le jeu impeccable des acteurs, mais aussi et surtout sur son esthétisme.
Une histoire classique mais un visuel admirable
Crimson Peak est certes imparfait mais n’en demeure pas moins magnifique grâce à son esthétisme profondément gothique. L’histoire est classique mais le jeu d’acteur et surtout les décors sont épatants. J’ai été en admiration devant ce film. J’ai toujours été fasciné par les manoirs hantés et en apprenant la sortie de Crimson Peak, il en fallait très peu pour me convaincre d’aller le voir. Il est plus ou moins question de ca dans notre film. Le lieu le plus surnaturel et fascinant. Des pièces peu éclairées, de longs couloirs inquiétant, des décorations anciennes, pas de technologie moderne, il règne dans ses lieux quelque chose d’aussi angoissant que de poétique. Nous découvrons donc dans Crimson Peak ce grand manoir, cette époque ancienne, ces esprits fantomatiques, cette ambiance gothique rappelant beaucoup l’esthétisme des films du grand Tim Burton, dont j’admire le travail. Le manoir de notre film est luxueux mais lugubre, gothique romantique, pars en morceaux, n’est pas vraiment habitable « sauf si vous voulez tomber gravement malade » mais nos protagonistes y vivront tout de même. Au milieu du hall, une ouverture laissant entrer le vent, les feuilles mortes et la neige ce qui donne un petit coté poétique. Le manoir semble avec tout cela « respirer » d’où d’étranges bruits se faisant entendre nuits et jours. Le réalisateur a apporté un soin tout particulier sur certaines couleurs dont le rouge est omniprésent dans notre film. Macabre, sanglant, il règne dans notre film une atmosphère morbide sans pour autant tomber dans quelque chose de sale, répugnant « même s’il y aura certaines scènes de ce genre ». Les apparitions des fantômes, hormis celles du début du film, ne font pas sursauter, mais sont plutôt terrifiantes. Manoir oblige, ses êtres surnaturels profitent de ses longs couloirs sombre pour venir astiquer le spectateur mais aussi notre héroïne qui, heureusement pour nous, n’est pas cardiaque. Pour une fois, dans ses apparitions, on nous propose quelque chose de différent. A noter certaines scènes assez violentes mais, fort heureusement, il n’y en a que très peu.
De la romance à l’épouvante
Avant de devenir un conte horrifique, Crimson Peak est un conte romantique et nous nous attarderons sur cette romance entre Edith et Thomas. Tout d’abord notre héroïne est au départ tiraillée entre deux hommes Thomas d’un coté et qu’elle vient de rencontrer et son ami d’enfance, Alan, un médecin. La jeune femme tombera plutôt sous le charme de Thomas qui cache une part de mystère et a des allures de dandy avec un coté gentleman qui ne l’indiffère pas. Notre romance qui ne sera pas vraiment au gout du père d’Edith qui suspecte Thomas et sa sœur de ne pas êtres honnêtes, aboutira très vit à un mariage »comme par hasard, juste après la mort accidentelle du père d’Edith ». Petit à petit, notre film passe de romance à épouvante et le thème de monstruosité est abordé. Il se passe des choses étranges dans notre manoir, éveillant aussi bien la curiosité d’Edith que la notre. Nous explorons les centaines de pièces, les bas fonds de ce lieu aussi luxueux que macabre et nous interrogeons sur beaucoup de points. Les fantômes »à l’apparence ensanglantée et poussant des cris de douleur » que voit Edith lui veulent-ils du mal ou au contraire, du bien ? Ajoutons en plus de cela le personnage de Lucille la sœur de Thomas qui s’immisce un peu trop dans sa vie de couple en s’installant elle aussi dans le manoir. Un autre personnage envoutant, bien énigmatique aux allures chics mais sombres. Lucille, qui est « un peu trop » proche de son frère ne semble pas porter Edith dans son cœur mais qui va finir par éprouver une grande affection. Malgré cela, c’est une femme qui très serviable et presque « maitresse » de la maison. Edith sera prise entre Thomas et Lucille. Avec ces apparitions fréquentes des fantômes qui semblent la mettre en garde sur le lieu dans lequel elle se trouve, on finit par se demander si elle n’est pas en danger. Le réalisateur jouera beaucoup avec nos émotions éprouvées par se formidable trio de personnages.
Pour conclure
Le scénario aurait dû être plus étoffé mais le visuel très soigné et son ambiance l’emportent finalement. Crimson Peak est une agréable surprise pour un film qui se veut horrifique, mais qui nous offre bien plus. Ambiance, style gothique et Italien, notre film a des allures glamour, des allures de littérature Anglaise et même s’il penche vers le film horrifique, il n’en demeure pas moins très beau. Que dire aussi des magnifiques effets spéciaux très réussis « surtout du coté du design des fantômes ». Un excellent casting porté par une Mia Wasikowska « qui a joué Alice dans Alice au pays des merveilles de Tim Burton », mince, le teint pale, fragile, marginale et qui tente de s’affirmer et montrer ses talents d’écrivain dans une société où les hommes ont le pouvoir. Tom Hiddleston « Loki dans les films Marvel », aussi charmant qu’énigmatique, brille par son charisme tout comme sa partenaire Jessica Chastain qui, une fois de plus, fait un sans faute. Enigmatique, sombre, un coté sulfureux, c’est suffisant pour s’y attacher. A noter la présence des acteurs Jim Beaver « Bobby Singer dans la série Supernatural » et le beau Charlie Hunnam de la série Son of anarchy. Del Toro maitrise parfaitement les codes de l’épouvante en y apporte sa petite touche personnelle. Ambiance gothico-romantique, musique angoissante tout en étant séduisante, Crimson Peak est aussi beau que terrifiant. L’histoire est classique mais pourtant, le coté mystérieux est bien là. Seul point négatif, certains zones d’ombres qui demandaient à être éclaircis mais qui malheureusement resteront en suspend. Ce qui sera un peu frustrant. Néanmoins Crimson peak est aussi recommandé à voir par les fans du genre mais aussi à ceux qui désirent découvrir ce curieux mélange d’épouvante et de romantisme. Encore une autre belle surprise.