Birdman
Synopsis : L’acteur déchu Riggan Thomson, jadis connu pour avoir incarné un célèbre super-héros, revient à Broadway dans l’espoir de retrouver sa gloire en montant une pièce de théâtre.
Il s’agit de l’adaptation de la nouvelle Parlez-moi d’amour (What We Talk About When We Talk About Love) écrite par Raymond Carver en 1981.
Avec Birdman, Alejandro Gonzales Inarritu signe son cinquième long métrage. C’est une réussite. Birdman est une véritable histoire. Une histoire dans lequel Riggan cherche la profondeur, et non pas le succès quasi sur qu’un film de super-héros lui apporterait.Pour coller à la nature très théâtrale du film qui, Inarritu a conçu et écrit son film comme s’il se déroulait en temps en temps réel. Chaque scène est donc un long plan-séquence de 2h qui s’accorde au suivant sans réel coupure à la manière d’un Hitchcock pour La Corde.
Emmanuel Lubetsky, connu déja pour son travail sur Gravity, et reçu de nombreux prix dont un Ode l’industrie hollywoodienne, la vanité, le manque affectif et même l’espoir.
En plus de ça, il a su réunir tout les éléments pour nous faire ressentir de façon intense chaque plan, chaque scène. Le décor, qui reconstitue l’intérieur du St James theater à New York, a été bâtit en fonction des besoins.
Parfois leur forme et leurs dimensions varient pour refléter l’état mental de Riggan Thomson. Grace a sa caméra, il révèle à l’image les multiples thèmes qui font vivre le film, a savoir l’égo, le narcissisme, la désillusion, les dessous noirs.
Pour Inarritu, son idée de donner un alter ego, qu’est Birdman est des plus captivantes. Cela nous offre un accès intimes aux faits et gestes schizophrène de ce Riggan Thomson, renforçant le réalisme a l’oeuvre.
Riggan Thomson, ancien acteur déchu, tente tant bien que mal, d’échafauder sa pièce de théâtre à Broadway. Mais tout autour de lui le ramène a Birdman, ce super-héros pour lequel Riggan était devenu une star du cinéma. Inárritu nous délivre alors les travers les plus sombres du spectacle lorsqu’il est sous pression de l’industrie du show-business, sans jamais spécialement tomber dans les clichés facile et ça c’est bien.
Réaliser comme une sorte de critique satyrique, il y a aussi, je trouve, une dimension qui permet à Inarritu de régler ses comptes avec la presse et les médias. Mais il le fait avec de façon totalement neutre.
À cela s’ajoute un casting des plus brillants qui font vivre a eux seul le film. Michael Keaton se met ici à nu, et délivre une incroyable performance. Et là, Inárritu tape fort en relançant la carrière de ce dernier avec un grand rôle. Il vient surtout mêler au-delà du film la réalité avec la fiction. Car, rappelons-le, tel que Thomson avec Birdman, Keaton fut le Batman de Tim Burton. Et ici, son personnage n’a jamais était aussi proche que de l’acteur et de son parcours.
À ses côtés, Edward Norton est tout aussi excellent en pseudo star à l’égo surdimensionné omniprésent au coté de Keaton pendant la première heure du film. Mais aussi la prestation éblouissante de Emma Stone qui malgré son second rôle, nous livre une joli prestation, touchante a chacunes de ces apparitions.
Zach Galifianakis est aussi de la partie dans un rôle innatendu, a l’opposé de Alan Garner, son personnage de Very Bad Trip, ou encore les talentueuses Naomi Watts et Amy Ryan.
Birdman est une réussite, et mérite ces nominations aux Oscars.
Portée par des acteurs grandioses, particulièrement le retour en grâce de Michael Keaton, ainsi qu’une mise en scène remarquable et un scénario intelligent, cette étonnante comédie dramatique singulière, s’impose comme l’une des œuvres les plus marquantes de 2015.
Note : 4,5/5