Date de sortie : 14 novembre 2018 (Japon), 13 mars 2019 (France)
Réalisateur : Tatsuya Nagamine
Doubleurs VO : Masako Nozawa, Ryo Horikawa, Bin Shimada, Ryusei Nakao
Genre : Animation, action
Nationalité : Japonais
Compositeurs : Norihito Sumitomo
Troisième film dédié à Dragon Ball Super, l’épisode Broly se situe quelques temps après le Tournoi du Pouvoir et fait revenir le Saiyan légendaire pour cette fois-ci le rendre canon au scénario en modifiant et en enrichissant son background. Désormais simplement présenté comme ayant un potentiel de combat particulièrement élevé, il est envoyé par le roi Vegeta sur la planète Vampa, par peur qu’il surpasse son fils et qu’il devienne incontrôlable. L’introduction dévoile un épisode inédit du passé avec l’irruption du vaisseau de Freezer sur la planète Vegeta. Son père lui cédant la place en indiquant qu’il sera bien plus sévère que lui, on découvre un enfant Freezer déjà sadique qui élimine des Saiyans bien cachés potentiellement hostiles grâce aux dispositifs de détection de puissance, qu’il vient tout juste de présenter. De loin le meilleur moment du film, ce passage renoue avec l’esthétique propre et détaillée de Dragon Ball Z, ainsi qu’avec une superbe ambiance dramatique qui pose de véritables enjeux quant à la menace du tyran pour les Saiyans. Un lien plus évident est ainsi établi entre tous ces jeunes Saiyans, prévenant ainsi un face à face intéressant entre Broly et Freezer.
S’il est aussi très appréciable de voir Gine (la mère de Sangoku) pour la première fois à l’écran aux côtés de Bardock, ce dernier est vite éclipsé par la destruction de la planète Vegeta sans même un affrontement contre Freezer, réduisant ainsi toute émotion quant à la destruction du peuple Saiyan. De retour dans le présent, le contraste avec les dessins aseptisés et colorés de Dragon Ball Super fait toujours autant sourire. Freezer revient une fois de plus sur Terre accompagné de Broly et de son père Paragus, avec qui il s’est associé et qui a confectionné un bracelet électrique pour maîtriser Broly au cas où il s’emporte. Très vite, le combat s’engage et c’est le début de la fin. Car le combat est long, très long, TROP long durant sa grosse demi-heure quasi non-stop, d’abord face à Vegeta puis à Sangoku avant qu’ils ne comprennent que leur adversaire apprend très vite et multiplie sa force de façon exponentielle. Si la réalisation est dans l’ensemble très correcte, Tatsuya Nagamine a trop voulu en mettre plein la vue avec un méli-mélo de type d’animations différentes qui nuisent à la lisibilité du combat et participent à la déformation des visages des combattants.
Broly est beaucoup moins charismatique que dans le film de 1993 et apparaît essentiellement avec une chevelure dorée, on le voit surtout avec une aura verte au début de sa dernière transformation lors d’un défilement à l’écran assez efficace. La fusion effectue aussi son retour, rendant ainsi Gogeta canon mais avec un charisme encore une fois largement rabaissé. L’idée d’inclure Freezer dans un scénario avec Broly est loin d’être mauvaise mais le contexte ne s’y prête juste pas du tout, le décalage étant absolument énorme entre l’apparition de Broly et l’époque où Freezer était une réelle menace. Ce dernier se ridiculise encore en faisant bien voir à Broly qu’il tue son père en l’appelant comme un gosse, tout ça pour qu’il s’énerve et décuple sa puissance, mais la crédibilité de la scène est assez proche du néant. Même le final est bien trop gentillet et on peut s’inquiéter de savoir comment le personnage sera utilisé à l’avenir. Un film correct dans l’ensemble, bien meilleur que les deux précédents (non pas qu’ils aient placé la barre vraiment haute), mais qui vaut surtout pour les nouveaux éléments du passé qu’il apporte.