Pays : Allemagne, Autriche
Année : 2017
Casting : Aleksandra Cwen, Celina Peter, Claudia Martini, …
Genre : Horreur

Il y a de ces films qui nous surprennent par leur nature vénéneuse et Incantations en fait indubitablement partie.

L’existence isolée d’Albrun bascule quand le prêtre de la région lui confie le crâne d’une de ses aïeules…

Le cinéma de genre subsiste avec force grâce à sa nature protéiforme. En effet, beaucoup de films se retrouvent avec de l’ADN les inscrivant dans une classification qui ne semble pas être leur nature première. D’autres films jouent la carte de l’horreur par un aspect proche du train fantôme, jouant avec leur spectateur par le biais de jump scares et autres outils menés avec plus ou moins d’habileté selon le talent de la personne derrière la caméra. Et puis il y a des œuvres plus à contre-courant, prenant le temps de poser une certaine ambiance et exigeant de son public une attention totale pour mieux en appréhender le malaise suintant de l’écran. Voilà le cas d’un film comme « Incantations ».

Si l’on jette un œil aux critiques d’« Hagazussa – A heathen’s cure » (titre original) sur certaines plateformes reconnues, on se rend compte que beaucoup lui reprochent d’être une œuvre ennuyante par sa lenteur. Pourtant, si son rythme va à l’opposé de titres plus mainstream disponibles en salles, cela joue justement en faveur du malaise ambiant. Ce dernier est amené avec une telle maîtrise que l’on est surpris devant des plans totalement cauchemardesques surgissant justement avec plus de force encore par leur traitement.

Pour son premier film, Lukad Feigelfeld impose des visions folles, à la nature incandescente éclatante par une recherche derrière chaque image et ses traitements visuels et sonores. Le grondement sourd de la terreur se ressent en permanence et la nature presque muette du long-métrage exige une plongée totale dans cette œuvre, portée également par son actrice principale. En un regard, Aleksandra Cwen horrifie, marque l’écran de sa présence d’abord discrète puis porteuse d’un drame interprétable à souhait et effrayante surtout par le flou entourant les événements narrés.

En ce sens, que Condor distribue un tel film s’avère plus que réjouissant tant la vision d’« Incantations » marque durablement. S’il risque de laisser certains de côté par sa nature d’œuvre lente au rythme lancinant, ceux qui s’impliqueront totalement plongeront dans un long-métrage vénéneux, aux visions folles qui ont de grandes chances de s’imprégner dans vos cauchemars. De quoi se questionner sur la forme d’horreur que l’on souhaiterait trouver dans les titres de genre qu’on ose regarder…


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Liam Debruel
Amoureux du cinéma. À la recherche de films de qualités en tout genre,qu'importe la catégorie dans laquelle il faut le ranger. Le cinéma est selon moi un art qui peut changer notre vision du monde ou du moins nous faire voyager quelques heures. Fan notamment de JJ Abrams,Christopher Nolan, Edgar Wright,Fabrice Du Welz,Denis Villeneuve, Steven Spielberg,Alfred Hitchcock,Pascal Laugier, Brad Bird ,Guillermo Del Toro, Tim Burton,Quentin Tarantino et Alexandre Bustillo et julien Maury notamment.Écrit aussi pour les sites Church of nowhere et Le quotidien du cinéma. Je m'occupe également des Sinistres Purges où j'essaie d'aborder avec humour un film que je trouve personnellement mauvais tout en essayant de rester le plus objectif possible :)

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