Ghost In The Shell de Rupert Sanders

Fiche Technique:

Réalisateur: Rupert Sanders

Casting: Scarlett Johansson, Pilou Asbæk, Michael Pitt, Juliette Binoche, Takeshi Kitano, Yutaka Izumihara, Tawanda Manyimo et Lasarus Ratuere

Budget:

Date de sortie cinéma: 29 mars 2017

Scénariste(s): Jamie Moss et Jonathan Herman

Directeur de la photographie: Jess Hall

Compositeur: Clitn Mansell

Genre: Science-Fiction, Action

Nationalité: Américain

Durée: 1h45 min

Synopsis: Dans un futur proche, le Major est unique en son genre: humaine sauvée d’un terrible accident, son corps aux capacités cybernétiques lui permet de lutter contre les plus dangereux criminels. Face à une menace d’un nouveau genre qui permet de pirater et de contrôler les esprits, le Major est la seule à pouvoir la combattre. Alors qu’elle s’apprête à affronter ce nouvel ennemi, elle découvre qu’on lui a menti : sa vie n’a pas été sauvée, on la lui a volée. Rien ne l’arrêtera pour comprendre son passé, trouver les responsables et les empêcher de recommencer avec d’autres.

Il est enfin là, le fameux remake américain du célèbre manga: Ghost in The Shell réalisé par Rupert Sanders. Le film a connu une genèse difficile, car le long-métrage a été accusé de whitewhasing. En effet, le personnage du Major est interprété par l’actrice américaine: Scarlett Johansson et non une actrice d’origine asiatique. L’équipe du film était attendue au tournant car elle s’attaquait à un monument de la science-fiction cyberpunk. En effet Ghost in The Shell est un manga créé par Masamune Shirow en 1989 et adapté en animé de 1995 réalisé par Mamoru Oshii et a eu droit à une suite intitulée  » Ghost In The Shell 2 Innocence  » en 1997 toujours réalisée par Mamoru Oshii.

Comme il est dit ci-dessus le long-métrage est réalisé par le jeune réalisateur Rupert Sanders, à qui l’on doit The Life (son premier film) et en 2012 le très sympathique  » Blanche Neige et le Chasseur  » avec Kristen Stewart, Chris Hemsworth et Charlize Theron. La nomination de Sanders à la réalisation du film était un pari risqué mais finalement celui-ci s’en sort très bien au niveau de la mise en scène. Le jeune metteur en scène ne nous livre malheureusement pas une mise en scène qui révolutionne le genre de la SF. Mais Sanders gère vraiment bien sa mise en scène.Il se permet même quelques fulgurances par moments (comme le sublime plan-séquence en début de film qui nous présente le Néo-Tokyo).

S’il y a bien une chose que l’on ne peut reprocher à ce film, c’est bien sûr sa direction artistique qui est tout simplement sublime. L’équipe a très bien su transposer l’univers du manga. J’ai eu l’occasion de voir le long-métrage en 3D, et surprise elle est de très bonne facture. Les éclaboussures d’eau nous vont littéralement en plein dans la tête. Mais là où la 3D est vraiment excellente, c’est lors de la scène des méduses (ceux qui ont vu le film comprendront).

Au niveau du casting, c’est un quasi-sans-faute. Scarlett Johansson est parfaite dans le rôle du Major, elle a très bien compris ce personnage: sa psychologie, sa gestuelle, etc… Pilou Asbæk qui joue ici le rôle de Batou est lui aussi très bon. Au niveau des rôles secondaires, c’est aussi une belle réussite, Juliette Binoche interprète parfaitement le docteur Ouelet et Takeshi Kitano qui joue très bien le rôle de Daisuke Aramaki: le chef de la Section 9. En ce qui concerne l’antagoniste du film joué par Michael Pitt que je trouve vraiment en retrait dans l’histoire (pour les connaisseurs de l’animé, ce n’est pas le Puppet Master)

Au niveau des défauts, c’était attendu mais c’est le scénario. Il part de bonnes intentions en s’inspirant de l’animé de 1995 mais en créant sa propre mythologie. Mais malheureusement, beaucoup de scènes du film sont littéralement repompées sur l’animé de 1995, le saut du Major en début du film, la scène du Tank-Spider et j’en passe. Les thématiques qu’évoquait le long-métrage de 1995 sont aussi présentes, mais sont clairement aseptisées. Le développement de certains personnages laisse à désirer, car seul le Major et Batou sont développés. Le reste des personnages comme le docteur Ouelet, Daisuke Aramki et l’antagoniste du film sont clairement en retrait.

Pour conclure je dirais que Ghost in The Shell est un film avant tout destiné aux personnes n’ayant jamais vu l’univers de Ghost in The Shell, car ils pourront découvrir un univers très riche. Quant aux personnes ayant connaissance de cet univers, ce sera une simple redite de l’animé de 1995.

Note attribuée

 

 

J’y ai cru, j’y ai cru en cette adaptation live du célèbre du manga de Masamune Shirow sorti en 1989 et du chef-d’œuvre animé de Mamoru Oshii sorti en 1995. Et est-ce que j’ai eu raison d’y croire… OUI, mais ce n’est pas sans défaut.

Adapter un manga quasi inadaptable qui a révolutionné la Science-Fiction, en live action, produit par Hollywood et avec Scarlett Johansson dans le rôle principal, on ne pouvait pas dire que ça réjouissait tout le monde, et pourtant le jeune réalisateur Rupert Sanders a selon moi accomplit l’impossible !!!!!!

Niveau réalisation il n’y a pas à dire, c’est bluffant. La mise en scène est maîtrisée, les décors en CGI ou réels sont impressionnants, les scènes d’action sont spectaculaires et très bien chorégraphiées et les plans larges sur la ville de cet univers Cyberpunck sont splendides. On sent que Sanders a voulu rester esthétiquement très proche des animés de Oshii avec ses couleurs pétantes et ses hologrammes géants qui rendent cet univers vivant et les reprises plan par plan, certains passages iconiques de l’animé de 1995 sont jamais forcés et sont bien placés. Rupert Sanders sait mettre en scène des univers esthétiquement riche et vaste et leur donner une identité propre. Sanders a pris de très grandes libertés par rapport au manga et l’animé de 1995, notamment sur le personnage du Major interprétée par Scarlett Johansson et aussi au niveau des thématiques chères à la franchise sur le Transhumanisme et la Cybernétique (faut dire que Matrix et le série Westworld sont passées par là et de façon magistrale) et cela risque d’en frustrer plus d’un. Mais ne boudons pas non plus, le résultat aurait pu être pire et Rupert Sanders et ses scénaristes ont fait un travail hyper casse gueule, il serait de mauvaise foi de ne pas reconnaître la pression énorme derrière cette adaptation.

Niveau casting on a du lourd, du très très lourd… Scarlett Johansson, Juliette Binoche, Pilou Asbaek, Michael Pitt et le légendaire Takeshi Kitano… Bref, c’est du lourd. Personne ne voulait de Scarlett Johansson dans le rôle de Motoko Kusanagi dit Major, du fait qu’elle n’était pas Japonaise et c’était encore « un coup marketing des méchants Majors des studios américains qui crachait leurs venins sur une culture qui ne leur appartiennent pas » (je schématise mais en gros c’est ça) ce qui a engendré un Whitewashing plutôt gratuit considérant que Scarlett était une mauvaise actrice et qu’elle n’était pas taillée pour le rôle, et pourtant… Car oui j’assume ce que je vais dire, Scarlett Johansson explose l’écran et surpasse mes espérances, que ce soit au niveau de la gestuelle, du physique charnelle, de la psychologie ou du regard il y a pas à dire, c’est le Major et ce choix de casting et justifié dans le film de façon plutôt intelligente mais malheureusement pas assez développé.

Et c’est malheureusement ça le gros défaut du film (hormis la simplification des thématiques du manga), il manque cruellement de développement et je pense que cela n’est pas dû au travail de Rupert Sanders mais plutôt aux producteurs qui ont dû couper beaucoup de passage car on peut trouver des plans dans les bandes annonces qui sont absentes du montage final, puis 1h40 pour un tel film c’est beaucoup trop court. Les personnages iconiques du manga et de l’animé de 1995 comme Batou ou Daisuke Aramaki sont bien là mais ont très peu de scènes pour réellement marquer la rétine (même si Aramaki  é droit à une scène bien bad ass, en même temps c’est Kitano, on peut pas test), on ne saisit pas vraiment les intentions d’un des antagonistes et les scènes d’action (pourtant réussies) auraient pût être plus violente (surtout que le manga est plutôt gore parfois).

Un petit mot sur la BO qui est plus là pour l’ambiance Cyberpunck du film, elle n’est absolument pas marquante malgré la reprise du thème mythique de l’animé de 1995 composé par Kenji Kawai.

Alors non, Ghost in the Shell n’est pas la grande catastrophe annoncée avant sa sortie mais bien une véritable adaptation cinématographique bien réalisé et visuellement superbe qui subit malheureusement les contraintes des studios Hollywoodiens, il n’en reste pas moins un blockbuster  honnête et fait avec passion qui ravira les fans plus ouverts à la franchise de Masamune Shirow.

Note attribuée:

 

 

Visuellement bluffant, assez fidèle au film d’animation même si certaines choses on était mise de côté . Cependant on retrouve les personnages de l’animation et heureusement. La mise en scène est loin d’être catastrophique, on a le droit à des plans à couper le souffle. La musique est quand à elle aussi une réussite, on n’y retrouve d’ailleurs un morceau du film animé le reste des scores est très électro et entraînant. Loin de ce qu’on aurait pu imaginé, finalement Ghost in the Shell est un film Live admirablement mise en scène, ou l’on prend plaisir.

Note attribuée

 

 

On envoie pas des moutons pour tuer un renard

 

Une fois de plus Scarlett Johansson abandonne le blockbuster popcorn pour épouser les contours d’une caractérisation désincarnée où le corps n’est que l’adjuvant de l’esprit, une coquille creuse où l’humain retentit dans son âme perdue, égarée, dans l’enveloppe qu’on lui a scientifiquement imposée, à des fins d’expérimentation.

Après Her où elle interprétait une intelligence artificielle, entre Siri et Cortana, dont la coquille était le World Wide Web, et qui s’étoffait de façon exponentielle dans son contact à l’humain, ou encore après Under the Skin où, en entité extra-terrestre, elle transgressait l’humain en profanant son corps, l’actrice hollywoodienne donne sa charpente unique au Major du manga Ghost in the Shell. La logique et la cohérence avec le reste de son oeuvre sont donc patentes.

Pour prêter ses traits à une entité froide, en quête de l’humanité qu’on lui a volée, nichée dans un corps fabriqué qui n’est donc pas le sien, la mémoire effacée, l’actrice s’avère forcément un choix de casting judicieux dans cette adaptation live par un studio américain du classique japonais. Qu’importe qu’elle ne soit pas elle-même japonaise, sa présence ne choque pas. Après tout, le personnage de manga chez Mamoru Oshii n’avait-il pas lui même les yeux occidentaux que l’on retrouve dans ce type de BD nippone ?

Après Akira de Katsuhiro Ōtomo (en 1988), Ghost in the Shell (1995) est de très loin l’anime le plus important du genre, le pensum métaphysique, complexe et fluide adapté à l’écran par Oshii tient du mythe initiatique à la culture japonaise qui se partage de génération en génération, prenant toujours plus de pertinence alors qu’avec le temps, les progrès scientifiques donnent raison au postulat de science-fiction du manga de Masamune Shirow, qui n’était après tout qu’une relecture d’un certain 2001, l’Odyssée de l’espace, où l’homme était confronté à l’intelligence de la machine, devenant lui-même pure intelligence dans un corps artificiel.

Le traitement hollywoodien n’affadit pas le monstre de réflexion qu’était le manga, mais le simplifie dans sa trame. En 2017, Ghost in the Shell gagne en lisibilité pour les foules et en linéarité. Toutefois, il ne perd pas de sa substance. Le mythe de Frankenstein, celui crée par Mary Shelley, est désormais bien plus qu’un assemblage de cadavres de dépravés et d’épaves sous l’impulsion de la révolution électrique.

Sous l’enveloppe charnelle de Johansson, délicieusement froide, vocale, et pourtant puissamment physique, dans ses formes et ses tendances aux cascades à la Matrix, mais également sous celle du revenant Michael Pitt, qui effectue un retour providentiel ici, le film redéfinit la monstruosité par la machine, initiant une réflexion miroir sur les intelligences artificielles, l’infiniment petit de nos écrans, reflets de nos âmes désincarnées quant elles se retrouvent absorbées dans l’univers virtuel de nos disques durs.

A l’image de Tron l’héritage, auquel Ghost in the Shell aimerait beaucoup ressembler dans sa fluidité, son univers de synthèse, son rapport émotionnel à la musique, le remake live du film de Oshii est une vision à part du blockbuster américain, au rapport à l’humain sûrement trop froid, peut-être trop geek pour séduire les foules qui acclament les péripéties des héros Marvel.

Les références nippones, que l’on retrouvait dans le meilleur clip de Bjork à ce jour (All if full of love, de Chris Cunningham) auquel on pense donc beaucoup, font du produit transculturel une ambitieuse relecture du cinéma grand spectacle comme on en voit rarement à Hollywood actuellement.

Toutefois, si le générique d’ouverture redonne vie au mythe de Ghost in the Shell de façon éblouissante, entre esthétique sublime et abstraction jouissive, il manque de nombreux éléments pour que le film de Rupert Sanders puisse s’approcher un seul instant du statut instantané d’oeuvre culte, de réussite incontournable…

Tout d’abord des développements narratifs dignes de son époque, le film est trop court et trop simple dans son aboutissement narratif, et surtout des effets spéciaux riches, dignes de son univers 100% numérique.

La vraie transgression du film produit par Paramount, c’est vraiment la laideur incommensurable des effets spéciaux et des décors virtuels. A l’image de la promo (regardez l’affiche française, elle en dit long sur le ton !), la beauté froide du manga devient kitsch tant l’approximation des décors numériques réduit le spectacle à gros budget à un univers de série B.

Nonobstant, cette proposition de cinéma à part dans le contexte hollywoodien actuel n’en demeure pas moins suffisamment différente pour mériter le détour.

Note attribuée:

 

Ce qui marque le premier lors du visionnage de ce « Ghost in the shell », c’est son aspect graphique : s’il était difficile de faire quelque chose de laid au vu de l’univers original, on reste soulagé de faire face à un visuel assez prégnant, nous offrant une crédibilité immersive.

La ville est ainsi vivante, entre publicités invasives, habitants cosmopolites et architecture à l’esthétique de « cauchemar urbain ». Concernant le scénario, il était évident dès le départ qu’il serait difficile d’y retrouver la force thématique de l’animé original.

Cette version américaine semble dégager une forme d’humilité en simplifiant certaines idées pour mettre en avant l’interrogation philosophique de ce qui nous rend humain dans un monde de plus en plus habité par de modifications mécaniques en tous genres. On retrouve en filigrane la place de plus en plus grande que prennent les industries dans les milieux du pouvoir et l’influence forte qu’elles dégagent dans notre quotidien (cf les publicités omniprésentes). Bref, « Ghost in the shell », sans atteindre le niveau de son modèle, est une agréable surprise.

Note attribuée

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


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valentin pejoux
Bonjour je me présente, je m'appelle Valentin, je suis co-rédacteur en chef sur ce site. Je suis un fan de cinéma de SF et de films de super héros. Ces deux genres ont bercé mon enfance. Avec des longs-métrages tels que les Spiderman de Sam Raimi, les X-Men de Bryan Singer, les Matrix des Wachowski et les Retour vers le futur de Zemeciks. Avant, je ne prenais le cinéma que pour me divertir, mais depuis quelques années, je me rend compte qu'il peut nous divertir autant qu'il peut nous faire réfléchir. C'est pour cela, peu importe le type de film que je regarde, j'essaye de voir si le rélisateur veut nous dire quelque chose à nous spectateur.

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