Pays France
Année 1986
Casting Catherine Deneuve, Danielle Darrieux, Wadeck Stanczak, …
Genre Drame
Nouveau retour sur un film d’André Téchiné ressorti chez Carlotta avec cette fois-ci « Le lieu du crime ».
Thomas, adolescent de quatorze ans, s’ennuie un peu dans le petit village du Sud-Ouest où il vit entre son adorable mère et ses chers grands-parents. Sa rencontre avec deux fugitifs va faire brutalement basculer sa vie.
Le soleil du Sud-Ouest inonde le décor du long-métrage avec tellement de force que l’on sent que quelque chose va débarquer et remettre en question cet univers. Les évadés qui vont confronter le jeune Thomas donnent ainsi un coup de pied dans une fourmilière bien trop organisée, tels des fantômes que l’on ne peut rejeter et qui, par leur simple existence, bouleversent ce qui les entoure. Notre jeune héros se voit ainsi confronté à ses rancoeurs par leur arrivée, faisant face à un autre monde qui le fait définitivement passer dans l’âge adulte.
Mais si la fin d’innocence illustrée par André Téchiné est moins brutale et plus « solaire » que celle vécue par Nina dans « Rendez-vous », son film précédent, elle marque une étape qui résonne face au parcours de sa mère. Les deux vivent ainsi par ce chamboulement une forme de confrontation à leur place et un équilibre assez fragile qu’ils auront assimilé comme leur quotidien. Il y a ainsi une forme d’ambivalence globale dans la manière dont le thriller voit une forme de fantastique (si l’on voit ces fugitifs comme des fantômes) s’insérer dans une réalité qui ne peut appréhender ce qui sort de l’ailleurs tout en ayant un rapport particulier face à la vérité, celle que certains ne peuvent accepter ou doivent cacher. Pourtant, chacun aspire à une forme de libération et d’émancipation qui retourne les personnages et les replace dans leurs volontés.
« Le lieu du crime » constitue ainsi un récit plus mélancolique où les rayons du soleil forment une contradiction avec la noirceur développée par chacun et leur position d’être presque morts qui doivent trouver une forme d’affranchissement pour se permettre de réellement vivre. De quoi rendre sa découverte passionnante par ses formes d’opposition qui se répondent, tels des doutes que l’on enferme dans un coffre que l’on espère ne jamais avoir à ouvrir…