Résumé du film
La météorite censée provoquer l’extinction des dinosaures a ratée sa trajectoire. Les dinosaures ont donc survécus et peuplent désormais la Terre. Nous suivrons l’histoire d’Arlo, petit apatosaure chétif, maladroit et craintif qui se retrouvera séparé de sa famille. Avec l’aide de Spot, un petit garçon sauvage, le petit dinosaure affrontera bien des péripéties et de nombreux dangers en tentant de retrouver son chemin parmi les siens.
Infos sur le film
Réalisé par Peter Sohn
Avec les voix de Jean Baptiste Charles, Olivia Bonamy, Xavier Fagnon
Genre : Animation, Comédie, Aventure
Nationalité : Américain
Durée du film : 1h35 environ
L’extinction des dinosaures n’a jamais eu lieu
Et si la météorite qui avait mit fin à l’ère des dinosaures il y a 65 millions d’années, n’avait pas percutée la terre? Partant de cela, notre intrigue nous montre une terre où ce sont les animaux préhistoriques qui sont l’espèce dominante. Cette fois-ci, nous inversons complètement les rôles et nous voyons donc des apatosaures « dinosaures au long cou » se fabriquer des habitats, labourent la terre et cultivent des champs de mais pour se nourrir. De vrais petits fermiers. Quant aux autres dinosaures, les T-rex par exemple sont devenus de vrais cow boy s’occupant du bétail tandis que les ptérodactyles sournois sont devenus une secte.
Le début de notre histoire nous montrera la naissance du petit Arlo, de son frère et de sa sœur. Très vite on accentuera bien le fait qu’Arlo n’est pas comme eux. Craintif, gringalet, il est tout le contraire des autres membres de sa famille. Nous faisons un bon dans le temps, Arlo a bien grandit mais a toujours autant peur de tout. Du coté de son physique, Arlo est toujours aussi chétif comparé à son frère et sa sœur. Un jour, une bête mystérieuse dévore leur réserve de nourriture. Le père d’Arlo donne pour mission à son fils de retrouver la créature et la capturer. Seulement une tragédie surviendra et Arlo se retrouvera séparé de sa famille. Le petit dinosaure va se trouver isolé des siens et devra retrouver le chemin de sa maison. Seulement sur son parcours, il ne devra compter que sur lui-même et devra surmonter des épreuves, affronter de terribles dangers qui le menaceront.
Un film exclusivement avec des dinosaures ? Non, heureusement, on notera, la présence humaine qui était indispensable afin de ne pas perdre le public mais sera minimale. Sur son chemin, Arlo rencontrera Spot, un petit garçon humain ayant des allures de chien et deviendra l’animal domestique de notre héros. Spot ne parle pas mais voit ses sens développés. Un petit garçon débrouillard, sauvage et seul personnage attendrissant du film. Ce duo improbable mais tendre sera le seul atout positif du film. Sans aucuns mots, une amitié se construira. L’humour sera lui aussi bien présent même si les gags seront simplistes et déjà vus. Quant au mariage personnages cartoonesque et décors réalistes, il est original mais fait un peu tache. Il faudra un grand temps d’adaptation pour s’y habituer.
Manque cruel d’émotions et de développement dans l’histoire
On le voit vite à l’écran, notre film a de grosses allures de Far West. Après avoir posé les bases de notre intrigue, on s’aperçoit que Le voyage d’Arlo n’apporte pas grand-chose de révolutionnaire si ce n’est ses décors photos réalistes « rendu tellement travaillé qu’il semble ressembler à une photographie» où sont incrustés par la suite, nos personnages en image de synthèse. Décors qui, par leurs réalisation, nous permettrons de nous montrer les dangers de la nature mais aussi toute sa beauté. Le problème avec notre film ce trouve du coté des personnages. Pour la première fois dans un Disney, nous n’éprouveront que rarement de l’empathie pour eux. Des dinosaures ressemblant traits pour traits à des jouets sans grandes émotions « contrairement au personnage de Rex dans Toy Story ». D’ailleurs, le design de ses dinosaures est grandement inspiré du personnage de Toy Story. Avec des décors aussi beaux mais des personnages mal designé, c’est l’incompréhension totale. Heureusement, UNE séquence retiendra toute votre attention : celle des lucioles.
On serait presque face à des ébauches des personnages. Même s’il sera question de suivre notre jeune Arlo tenter de retrouver sa famille et vaincre ses peurs, on aura cette sensation de redites et, quelque fois, de vide scénaristique. Pas vraiment de rebondissements, on se doute de la manière dont finira le film, on sait déjà quels éléments seront utilisés pour qu’Arlo devienne courageux et on sait surtout que son voyage, il ne le fera pas seul. Du coup ce qui vaut seulement vraiment le coup d’œil c’est les paysages et cette ingénieuse idée d’avoir utilisé des paysages réels. C’est beau, très beau, mais, ca manque cruellement d’émotion pour le reste.
Même la musique, pourtant composée par Mychael Danna « qui avait fait un excellent travail sur L’odyssée de Pi et 500 jours ensemble », n’arrive pas à nous émouvoir. Les musiques sont bonnes, mais ca reste creux. Pas assez de dialogues forts, la bravoure et le courage de notre héros n’est pas assez développée et arrive presque comme un cheveu sur la soupe. Bien sur que de voir notre héros terrifié par ce qui lui arrive est émouvant mais ce n’est clairement pas suffisant pour s’y attaché. La faute à un personnage peu expressif.
A ne pas montrer aux enfants de moins de 10 ans
Attention, Le voyage d’Arlo a beau être un Disney, les enfants de moins de 10 ans très sensibles, risquent de ne pas trop apprécier les diverses scènes sombres du film. En effet, Le voyage d’Arlo est plutôt impressionnant pour certaines séquences. Des séquences très dures pour certaines, d’autres un peu violentes voyant notre personnage principal menacé par des dinosaures terrifiants, notre pauvre Arlo sera en danger constant. Certaines images sont dures à voir « dire qu’on se plaignait du roi lion » et il sera quelques fois difficile de ne pas avoir un sentiment anxieux. Pour le prouver, les hurlements pendant toute la séance d’un pauvre petit garçon qui semblait à la fois totalement terrifié et à d’autres moments anéantis par les multiples dangers qu’Arlo devait affronter. Ajoutons à cela le fait que certaines scènes donnent plus l’impression d’avoir été rajoutées pour meubler le scénario dont on sait pertinemment sa finalité et nous avons là un film qui même cruellement de consistance pour rester concentré. Les séquences où le tonnerre grondera accentueront encore plus la menace.
Là où il n’y aura rien à dire, ce sera du coté de l’histoire d’amitié improbable entre Arlo et Spot. Spot étant au départ, responsable de la séparation d’Arlo et de sa famille mais aussi d’une terrible tragédie. Des tensions humoristiques seront donc à prévoir en début de film. Mais Le voyage d’Arlo sera aussi un voyage initiatique pour le personnage tendre mais maladroit et très froussard qui devra apprendre à se débrouiller seul et affronter ses peurs. Deux thèmes qui parleront sans doute à ceux qui n’ont jamais vu ce genre de film. Pour les autres, on sait très bien comment tout sera amené. Les enfants de plus de 10 ans devront donc y trouver leur compte. Les adultes, un peu moins. L’histoire banale en vient à nous plonger dans l’ennui en milieu de film.
Faut-il le voir ou pas ?
Les sorties de nouveaux Disney sont toujours pour moi un véritable cadeau de noël avant l’heure. Je les attends toujours avec grande impatience. Autant dire qu’en voyant les premières images mignonnes à souhait accompagnées d’une musique tellement émouvante que les larmes de joie commençaient à apparaitre, j’étais aussi surexcité qu’un enfant. Malheureusement Le voyage d’Arlo est une déception. Je reste très mitigé sur ce film. Manque d’originalité dans son scénario trop prévisible, absence quasi-totale d’imagination (Oui, c’est original d’inverser les rôles, c’est Arlo l’humain et Spot l’animal de compagnie, mais on en restera là), une histoire et une narration vues et revues. Le seul conseil que je pourrai vous donner serait de plutôt voir, sur le même thème, Le petit dinosaure et la vallée des merveilles. Bien plus émouvant, bien plus parlant, bien plus intense sur tous les points que Le voyage d’Arlo. Le dernier Pixar, Vice Versa était un chef d’œuvre d’une richesse incroyable. Le voyage d’Arlo s’avère quant à lui bien trop plat pour aller dans la même direction que ces prédécesseurs. Il lui manque la touche Disney indispensable pour permettre au spectateur de rentrer dans le film : l’émotion constante. De plus, le sujet a maintes et maintes fois été vu et revu « L’âge de glace, Dinosaure et donc Le petit dinosaure et la vallée des merveilles dont les fans feront très vite le rapprochement ». Un film qui avait de belles ambitions, malheureusement, il ne sera ni une réussite ni un échec. Divertissant mais manquant de beaucoup trop de choses pour en faire un excellent Disney. On ne peut pas réussir à tous les coups.