Résumé du film
Grâce à l’argent gagné au loto par ses parents. Donald, le petit dernier de la famille Tuche, part pendant un mois à Los Angeles pour parfaire son Anglais. Sur le campus, il fait la rencontre d’une Jennifer qui n’est autre que la fille d’un célèbre financier américain. Pour impressionner la famille de la jeune fille, Donald se sent obligé de mentir sur la profession de ses parents. Persuadé que sa famille ne rencontrera jamais celle de Jennifer, Donald ne sait pas que les Tuche on prévus, pour son anniversaire, de lui rendre une petit visite surprise.
Infos sur le film
Réalisé par Olivier Baroux
Avec Jean-Paul Rouve, Isabelle Nanty, Claire Nadeau
Genre : Comédie
Film Français
Durée du film : 1h35 environ
En 2011, sortait sur nos écrans une bonne comédie française comme on les aime : Les Tuche. Olivier Baroux, partenaire de Kad Merad, officiait en tant que réalisateur et nous comptait l’histoire d’une famille modeste devenant richissime après avoir gagné 100 millions d’euros au loto. Notre famille quittait leur petit village de Bouzolles pour s’exiler à Monaco. Finalement, les Tuche avaient conclu qu’ils se sentaient bien mieux dans leur ancien village. Cinq ans plus tard, nous les retrouvons dans un nouveau film intitulé Les Tuche 2 : Le rêve américain. Suite aussi déjantée que le premier opus qui avait conquis le cœur des spectateurs ou suite perdant de son éclat ?
Réussite en demi-teinte pour les Tuche
La comédie Française fait fort pour son début d’année après le très bon La tour de contrôle infernale, d’autres personnages que l’on connait bien font leur retour sur grand écran : les Tuche. Plus d’1 million d’entrées pour le premier opus, un autre bon succès lors de son passage à la télévision, les Tuches fait désormais parti de ses comédies Françaises aussi réussie que les bronzés ou les visiteurs. Seulement, nous le savons tous, que ce soit des comédies françaises ou américaines, ou ca passe ou ca casse lorsque les sociétés de production décident de sortir une suite. 2015, soit 5 ans après le premier, la famille du Nord est de retour pour une nouvelle aventure : américaine. Tiens, encore l’Amérique. On s’attendait à un humour aussi constant que le premier. Hors pour cette suite, ce n’est pas le cas. L’humour est certes présent, les blagues et gags toujours aussi bien trouvés mais le film tombe par moments dans le sérieux et les moments ennuyants. C’est déstabilisant sans pour autant être mauvais.
On peut perdre une carte mais pas 15 cartes
Notre famille, fervente admiratrice de frites, fan de La petite maison dans la prairie et à l’accent du chnord, est donc de retour dans leur village, Buzolles, petite ville campagnarde où tout le monde se connait. Devenus millionnaires après avoir gagné au loto, notre petite famille mène une vie paisible en s’étant par ailleurs servi de son argent de manière généreuse. Chaque voisins de la famille a hérité d’une voiture luxueuse et Jeff Tuche a même racheté l’entreprise du coin où il c’est associé avec tous les employés pour en partager les bénéfices. Le mot d’ordre de Jeff : travailler moins pour gagner plus. Interdiction d’arriver à l’heure au travail « on rêve tous de ça ».
Du coté du reste de la famille, beaucoup ont évolués. Stéphanie coule des jours heureux avec l’un des joueurs du PSG, Wilfried est devenu rappeur, mamie Suze est toujours égale à elle-même et Cathy, la mère de famille s’occupe de faire de bons petits plats à son mari. Donald »alias coin-coin », le surdoué de la famille, est quant à lui le seul à avoir quitté la France. Parti pendant un mois aux Etats Unis, il étudie dans un campus à Los Angeles pour parfaire son Anglais. Seulement il manque à sa famille qui, pour fêter ses 16 ans, décide de lui rendre une petite visite. Problème, il a mentit aux parents de sa petite amie en leur faisant croire que sa famille est aussi puissante que la sienne. Même si le film ne manquera une nouvelle fois pas l’occasion de nous faire mourir de rire devant cette famille complètement loufoque aux expressions et au langage délirants, un petit problème subsistera : certains gags répétés et l’ambiance sérieuse déstabiliseront ceux qui s’attendaient à rire du début jusqu’à la fin.
On peut perdre 2 cartes mais pas 15 cartes
Les Tuche partent donc tous pour l’Amérique en camping car de luxe. Une fois encore, les situations cocasses s’enchaineront « les Tuche rencontrant des Indiens, allant sur le lieu de tournage de la série La petite maison dans la prairie et surtout, papa Tuche qui arrive à perdre ses 15 cartes de crédit». On appréciera grandement de revoir un Jean Paul Rouve toujours autant impliqué dans son rôle de Jeff Tuche. Coupe du mulet frisée qui n’a rien à envié MacGyver, grosse moustache de biker, l’air complètement idiot, bavard, le vrai stéréotype du beauf. Mais, à l’intérieur de cet homme caricatural se cache un homme à la vraie humanité.
Mamie Suze, toujours interprétée par Claire Nadeau est toujours égale à elle-même. On ne comprend pas son dialecte qui finalement, est celui des indiens « vous allez d’ailleurs savoir comment cet accident de langage est arrivé ». Une mamie toujours bourrée et se baladant avec son Yorkshire empaillé, le réalisateur a eu l’idée hilarante de sous titré ses dialogues. Un personnage irrésistible.
Stéphanie, la bimbo de la famille à quant à elle décidée de partir aux Etats Unis avec ses parents lorsqu’elle prendra son fiancé en flagrant délit d’adultère et tentera de devenir une actrice.
Wilried, la racaille de la famille qui c’est rebaptisé Tuche Daddy, fera le rencontre amusante d’un jardinier mexicain dont l’amitié et la romance prendront place « c’est là qu’on m’a quelque peu perdu pendant le film ».
Cathy sera le personnage qui aura droit à une belle évolution. Un jeu toujours excellent et servi par une Isabelle Nanty attachante qui nous permettra de voir son personnage vivre une mauvaise période en voyant son couple en péril. Toute cette petite famille au différent caractère, look et expressions est attachante. Chacun apportant un gros plus à notre histoire.
On peut perdre 3 cartes mais pas 15 cartes
Il sera intéressant dans cette suite d’avoir une nouvelle morale. Rappelez-vous, dans le premier, notre famille c’était installée à Monaco, embourgeoisée, elle c’était finalement rendue compte qu’elle se sentait mieux dans leur petit village. Ici, il sera question d’une famille qui va se dessouder. En arrivant aux Etats Unis et rencontrant la famille de la petite amie de leur fils, Jeff, qui décidera de rentrer dans le mensonge orchestré par Donald, décidera de s’installer avec les siens à Los Angeles « juste à coté d’Hollywood » et d’ouvrir sa propre clinique de chirurgie esthétique. Jeff s’impliquera tellement à son nouvel emploi « alors qu’il n’y connait absolument rien » qu’il délaissera sa famille et surtout sa femme.
Il aura du coup un très bon travail sur les personnages de Jeff et Cathy qui cherchera du réconfort auprès de son voisin devenu son meilleur ami. Les Tuches 2 sera aussi l’occasion de retrouver des têtes connues : Maurice Barthélémy des Robin des bois dans le rôle d’un faux agent de stars, Olivier Barroux lui-même faisant un petit caméo dans le rôle d’un voisin des Tuches, Ken Samuels « Oss 117, Babysitting 2 » joue le rôle de Ron Carrington le père de Jennifer. Tous apportent un plus dans les scènes humoristiques « le périlleux périple de George Diouff, fiancé de Stéphanie, qui tentera de se faire pardonner livrera de belles perles humoristiques ».
L’humour pourra diviser, on ne pourra pas tous y adhérer même s’il sera similaire au premier. C’est absurde, pas crédible « franchement est-ce que quelqu’un sur Terre ressemble à Jeff Tuche ? », mais c’est le but. Le problème dans ce film c’est que les dernières minutes partiront dans l’émouvant avec moins d’humour, ce qui baissera le rythme énergique du début. Cette tentative de passer de la comédie au drame ne marchera pas pour tout le monde. On se rendra compte que les gags du film ne seront pas des clichés, ce sont les personnages qui en sont. Et c’est ce qui fait tout le charme de notre film.
Ah ba si on peut perdre 15 cartes
Au final, Les Tuche 2 : le rêve américain, n’est pas une mauvaise comédie bien que légèrement en dessous de son prédécesseur. On retrouve avec grand plaisir nos chtis attachants donnant tout l’amour qu’ils n’ont pas reçus lorsqu’ils étaient jeunes à leur enfants et découvrir la culture américaine. On rit de leurs expressions et des clichés culturels, des divers blagues et des répliques hilarantes, on apprécie cette ambiance road trip pendant la première et dernière demi-heure, on approuve cette différence de ton entre la joie et l’émotion, on applaudira la mise en scène et réalisation, tout comme l’imagination débordante d’un Olivier Barroux toujours aussi inspiré et créatif. Même si certains passages seront ennuyants, même si cette histoire de coming out sortira un peu de nulle part, même si certaines répliques seront par moment répétées, les Tuches 2 sera malgré tout un excellent divertissement permettant de faire le vide dans sa tête et passer un agréable moment. Très loin de la lourdeur et du buzz qu’avait fait Bienvenu les chtis. Une très jolie comédie, une belle histoire, de beaux paysages, moins drôle que la première mais méritant amplement d’être vue soit au cinéma, soit lors de son passage à la télévision. Des suites de comédies françaises réussies, c’est rare. Et n’oubliez pas, les amish de mes amish, sont mes amish.