Date de sortie : 2021 (1h28)
Réalisateur : Michel Franco
Casting : Naian González Norvind, Diego Boneta, Monica Del Carmen, …
Genre : Drame
Nationalité : Mexique
Synopsis: Un somptueux mariage de la classe dominante à Mexico dégénère en un soulèvement populaire inattendu cédant la place à un violent coup d’État. Vu à travers les yeux de la jeune mariée et des serviteurs qui travaillent pour et contre sa riche famille, New Order retrace de façon haletante l’effondrement d’un système politique alors qu’un autre surgit dans son sillage.
Critique : Poser des mots sur « New Order » fait partie de ces exercices où l’on tente au mieux d’évacuer le bouillonnement dans lequel nous laisse une œuvre pour mieux la remettre par écrit. C’est ainsi que le film de Michel Franco fait mal, très mal. Cela pourrait sembler un appel à la précaution simple et factice mais c’est la réalité : le visionnage de ce film est une expérience très rude, appelant à un inconfort qui laisse muet une fois le générique de fin entamé. Il suffit d’un simple plan sur un tas de cadavres pour bien saisir déjà la nature formelle du long-métrage mais pourtant, il faut bien admettre que l’on n’était pas prêt à se sentir dans cette position au moment d’entamer ce « New Order ».
La critique sociale qui s’y dessine se fait plus que féroce : sa violence imprègne les murs, perturbe tout dans une révolution aux rouages des plus sanglants. Le scénario se fait alors retors dans sa manière de traiter ses protagonistes et d’alterner les points de vue, faisant croire à une forme de regard humaniste sur l’événement alors que les contours qui se dévoilent sont plus nihilistes qu’autre chose. La mise en scène se fait équivalente durant certaines séquences pour bien garder en plein champ l’horreur de la situation et patientant pour mettre en lumière certains aspects moins reluisants encore. Le long-métrage s’avère alors d’une dureté à la limite du choquant mais se rangeant sans difficulté parmi ces expériences qui secouent.
C’est muet que l’on sort de la séance de « New Order », pas loin de la complaisance par la brutalité de certaines scènes mais pertinent dans ce qu’il illustre en manipulations sociales et économiques. Sa cruauté y est telle que l’on perd un peu foi en l’humanité, tout en acceptant que le film de Michel Franco est un électrochoc de qualité. Il ne faut donc pas s’étonner d’en sortir retourné tant il est compliqué de sortir indemne de pareil film rugueux dans tous ses aspects…