Pacific Rim Uprising de Steven S. DeKnight
Fiche Technique :
Réalisateur : Steven S. DeKnight
Casting : John Boyega, Scott Eastwood, Jing Tian, Cailee Spaeny, Rinko Kikuchi, Burn Gorman, Charlie Day et Adria Arjona
Budget : 150 000 000$
Date de sortie cinéma : 21 mars 2018
Genre : Science-Fiction, Action, Aventure
Nationalité : Américain
Synopsis : Le conflit planétaire qui oppose les Kaiju, créatures extraterrestres, aux Jaegers, robots géants pilotés par des humains, n’était que la première vague d’une attaque massive contre l’Humanité.
Le premier »Pacific Rim » réalisé par Guillermo Del Toro sorti en 2013, fut vraiment un pur plaisir de geek. Un fantasme, pour les fans du »Kaiju Eiga ». Un film de fans pour les fans en somme. Un film où robots gigantesques se foutent sur la gueule contre des monstres, et tout cela avec du sens (que demander de plus ?). Malheureusement, Del Toro n’est pas de retour derrière la caméra (mais bon, on le pardonne, car il est allé tourner Shape of Water), c’est Steven S. DeKnight, qui le remplace. C’est avant tout un réalisateur, qui a officié sur des séries telles que Spartacus et dernièrement Daredevil.
Si Steven S.DeKnight n’est pas un virtuose de la caméra, le metteur en scène s’efforce de nous offrir des scènes très lisibles (notamment les scènes d’action). Là où l’absence de Del Toro pose problème : c’est dans le visuel de sa direction artistique. Le premier film respirait du style de Del Toro, qui le différenciait des autres blockbusters (notamment Transformers). Dans Pacific Rim Uprising, tout est trop lumineux, trop lisse et trop fade. Dans son ensemble, la photographie est vraiment très basique. On a vraiment l’impression de regarder un série télé avec un énorme budget. Après, le réalisateur vient du monde des séries télé, ceci explique cela, on peut dire.
S’il y a bien une chose que l’on ne peut reprocher au long-métrage, c’est la qualité de ses effets spéciaux. Très souvent, dans les blockbusters hollywoodiens on plébicite la qualité de leur FX. Mais ici, il faut le souligner, ses derniers sont vraiment magnifiques. Ils sont même bien plus jolis que certains blockbusters sortis récemment (Justice League tousse, je ne dirais rien). Le premier Pacific Rim disposait d’un budget de 180 millions de dollars. Sa suite dispose quant à elle de 150 millions de dollars et on peut souligner que les CGI arrivent à être d’aussi bonne qualité.
Steven S.DeKnight dans certaines interviews, avait pour ambition de rassembler le casting le plus multiculturel possible comme pour le premier film. On peut voir que c’est chose fait, entre les acteurs et actrices américains tel que John Boyega (Jakes Pentecost), Scott Eastwood (Nate Lambert) et la très jeune actrice Cailee Spaeny (Amara). On retrouve aussi des acteurs et actrices asiatiques comme Rinko Kukuchi qui reprend son rôle de Mako Mori, Jing Tian que l’on retrouve après la grande muraille de Zhang Zimou. Si l’on peut saluer cette belle prise d’initiative du réalisateur, il est dommage de constater des personnages trop insipides. Heureusement, le film ne s’attarde pas trop sur ses personnages, ce qui empêche un certain empilement de clichés. Dommage que la complexité de l’écriture de Del Toro soit aux abonnés absentes. Sans trop spoiler, un personnage plutôt important est amené à mourir et cela impacte un autre personnage triste seulement cinq minutes, le temps d’une scène. Quand on voit les traumatismes des héros du précédent film, on peut voir que sa suite n’est pas vraiment portée sur l’émotion.
Alors bien sûr, Pacific Rim n’est pas dénué de qualités. On pourra louer comme il est dit plus haut la très bonne qualité de ses effets spéciaux. On retiendra aussi ses scènes d’action, notamment le vs Gipsy Avenger / Obsidian Fury. Certes, les scènes de baston ne sont pas aussi bien filmées que celles du premier film, mais elles ont au moins le mérite d’être très bien filmées et lisibles. Autre qualité, plutôt inattendue, ce sont certaines idées du scénario. Comme le fait de savoir comment les Kaijus sont de retour, malgré la destruction de la »Brêche » dans le premier Pacific Rim. Dans son ensemble, le film assume son côté de gros divertissement bourrin décomplexé. Les fans du premier long-métrage (dont je fais partie), vont sûrement déplorer ce virage par rapport au premier film (mais ce serait mentir de dire que je n’ai pas passé un bon moment devant le film). Uprising va à l’essentiel, c’est-à-dire l’efficacité. Le métrage nous distille quelques belles scènes d’action, qui étonnamment ne se sont pas si nombreuses. Le dosage des scènes de baston est bien géré à ce niveau-là.
Pacific Rim Uprising est au final une suite honorable. Steven S.DeKnight se débrouille plutôt bien pour son premier passage derrière la caméra. Dommage que les personnages soient autant clichés et que l’aspect visuel du film donne l’impression d’être devant une série télé à très gros budget. On pourra cependant louer, la qualité des scènes d’action et l’incroyable qualité de ses CGI.