Pentagon Papers de Steven Spielberg
.Fiche Technique :
Réalisateur : Steven Spielberg
Casting : Tom Hanks, Meryl Streep, Sarah Paulson, Bob Odenkirk, Tracy Letts, Bradley Whitford, Bruce Greenwood et Matthew Rhys
Budget : 50 000 000$
Date de sortie cinéma : 24 janvier 2018
Genre : Drame, Thriller
Nationalité : Américain
Durée : 1h55 min
Synopsis : Première femme directrice de la publication d’un grand journal américain, le Washington Post, Katharine Graham s’associe à son rédacteur en chef Ben Bradlee pour dévoiler un scandale d’État monumental et combler son retard par rapport au New York Times qui mène ses propres investigations. Ces révélations concernent les manœuvres de quatre présidents américains, sur une trentaine d’années, destinées à étouffer des affaires très sensibles… Au péril de leur carrière et de leur liberté, Katharine et Ben vont devoir surmonter tout ce qui les sépare pour révéler au grand jour des secrets longtemps enfouis
Les journalistes sont essentiels pour une société. Si on les critique régulièrement pour de nombreux écarts envers leur déontologie, leur place est centrale dans le fonctionnement d’un système démocratique. C’est en cela qu’un film comme « The Post » revêt une importance capitale de nos jours. Steven Spielberg a su appréhender avec son film le scandale des « Pentagone Papers » ainsi que la place économique qu’ils avaient dans le milieu journalistique. Difficile de nier que cette affaire aura donné un certain éclat au Washington Post tout en lui conférant de certains revenus. Telle est la guerre de la presse : c’est à celui qui informera en premier, de préférence de manière qualitative.
Néanmoins, « The Post » (ou « Pentagone Papers » dans son titre français) réhabilite ce sacerdoce qu’est ce métier avec l’investissement émotionnel que cela implique. Face à la pression d’un gouvernement qui ne veut pas reconnaître ses erreurs, les journalistes sont la voix de la révolte et de l’opposition face à une intimidation idéologique et juridique. De tous temps, les membres de la classe politique ont cherché à effacer leurs erreurs et sans l’apport de figures journalistiques, le peuple n’aurait jamais eu vent de ce qui s’est produit. Quant on voit la réaction de Donald Trump quand il est mis face à ses contradictions, on ne peut que louer leur travail.
Il est impossible de ne pas faire le lien avec les affaires politiques américaines actuelles, surtout au vu de la place dans le film. Katharine Graham (Meryl Streep, magistrale comme à l’accoutumée) est une femme seule dans un monde oppressant d’hommes. En se décidant sur la marche à suivre sur l’affaire, elle s’émancipera de leurs décisions pour faire ce qui est juste et ainsi donner une grande figure féministe inspirante. Dans l’Amérique du « Grab them by the pussy », cette femme représente l’opposition d’un patriarcat mis à mal par l’affaire Weinstein mais à l’influence encore forte.
Le talent de Spielberg est une autre des nombreuses forces du long-métrage. Sa caméra est au plus proche des protagonistes et n’hésite pas à basculer dans l’aérien pour les écraser telles les décisions qu’ils doivent prendre. Il arrive à faire transcender les implications morales de l’affaire à travers l’écran ainsi que les nombreux doutes de ses héros. Loin de virer dans le théâtral, le réalisateur garde toujours un dynamisme et une situation d’urgence prenante. Il y a de quoi accrocher un large public pour le mettre face à l’affaire et les impliquer à différents niveaux de manière captivante.
« The Post » est plus qu’important à l’heure actuelle. Il y a des pistes narratives qui mériteraient plus d’analyse mais surtout d’être vécu sur grand écran. En tant qu’étudiant en journalisme, c’est également un film qui se devrait d’être montré à tous ceux qui veulent suivre ce métier. À l’heure où le buzz et la rapidité dominent la qualité, une œuvre aussi forte à différents niveaux se doit d’être partagée et vantée pour son intelligence et sa puissance réflexive.
Chaque Spielberg, est un évènement cette année est son année avec Pentagon Papers et Ready Players One. Notre réalisateur favori aime parler d’histoire, il la fait à de nombreuses reprises: Cheval de guerre, Munich, Lincoln, La liste de Shindler même si Lincoln relève plus du biopic. Avec Pentagon Papers il s’intéresse, a des faits qu’à cacher le gouvernement lors de la guerre du vietnam. Le réalisateur prend son temps, pour nous raconter et c’est très passionnant, surtout quand on ne connaît pas forcément l’histoire.
Katharine Graham propriétaire du Washington Post, hésite à faire éclater au grand jour un scandale visant le gouvernement, qui aurait caché des choses sur le vietnam. On apprend en effet, que la guerre du vietnam, était perdu d’avance et que des risques inutiles on était pris que des gens ont été envoyés là-bas pour mourir sachant que cette guerre était perdu d’avance. Ben Bradlee, un de ses employés, est un journaliste prêt à tout pour rassembler toutes les preuves possibles, pour que ce scandale soit révélée au grand jour. Le New-York Times ayant pris des risques, se sont vu appliquer des sanctions par Nixon président des Etats-Unis, au moment des révélations. On y découvre un président, impliqué dans ces scandales même, si nous le voyons très peu. On voit également que Ben Bradlee et son équipe, mettent tout en oeuvre et travaille d’arrache pied pour que tout se passe au mieux. Ils auront plus tard, les preuves concrètes, un homme étant sur le terrain lors de la guerre a dérobé des dossiers top secret au gouvernement afin de les remettre à la presse. Ne connaissant pas ce passage de l’histoire, Steven Spielberg passionne, et nous intéresse de prês à cette affaire. Le réalisateur excelle une fois de plus, dans sa mise en scène. Pas de scènes d’action, car le film relate un scandale mais le film tient un rythme intéressant qui n’est pas négligeable.
Au scénario Liz Hannah et Josh Singer, qui livre une écriture appliquée nous dévoilant un scandale, un récit passionnant qui tient en haleine toute la durée du film. Un film sur la liberté de la presse, et du droit à la parole sous la présidence de Nixon Un casting grandiose avec un Tom Hanks en Ben Bradlee un journaliste déterminer prêt à tout révéler. Meryl Streep en propriétaire du journal, ainsi que Sarah Paulson en épouse de Ben Bradlee un casting parfait. Un film qui raconte sans temps mort, un scandale qui dénonce ainsi les grands secrets du gouvernement. Une année cinéma, qui démarre très bien avec un Spielberg en plus que demander de mieux?
Bande annonce
