Date de sortie : 29 mai 2019 (2h 01min)
Réalisateur : Dexter Fletcher
Acteurs principaux : Taron Egerton, Jamie Bell, Richard Madden, Bryce Dallas Howard
Genre : Biopic, musical
Nationalité : Américain
Compositeur : Matthew Margeson
Biopic musical reprenant la vie d’Elton John, Rocketman allie rock’n’roll et excentricité dans un portrait à la narration troublante. Brillamment interprété par Taron Egerton (Kingsman Services Secrets et Le Cercle d’Or, Robin des Bois) durant la majeure partie du film, on suit d’emblée ses addictions aux drogues et à l’alcool lors d’une réunion des alcooliques anonymes dans laquelle il raconte ce qui lui est arrivé, vêtu du costume orange, ailé et cornu qu’il porte lors de l’émouvante chanson « Goodbye Yellow Brick Road ». Son enfance se déroule d’abord sous les traits du jeune Kit Connor (Get Santa, Ready Player One), alors qu’il démontrait déjà ses talents de pianiste à la Royal Academy of Music de Londres. L’accent est mis sur sa relation avec son entourage, à commencer par son parolier Bernie, joué par Jamie Bell (Les Aventures de Tintin Le Secret de la Licorne, Snowpiercer, Les Quatre Fantastiques), avec lequel il lit une amitié particulière.
Mais c’est surtout avec son manager John Reid, interprété par Richard Madden (Game of Thrones, Cendrillon), que son homosexualité devient explicite et que sa carrière s’élance réellement tandis que ce dernier ne voit dans le rock qu’il simple business. Entre euphories musicales et souffrance extrême due à la célébrité, Rocketman montre un Elton John qui se cherche tout au long de sa vie tout en peinant à être heureux malgré un succès fulgurant. Et ce n’est pas auprès de sa famille que l’équilibre s’arrange, son père se dressant comme un militaire froid et incapable d’exprimer le moindre sentiment (au point de le délaisser au profit de plus jeunes enfants eus avec une autre femme). Jouée par Bryce Dallas Howard (Terminator Renaissance, Jurassic World, Peter et Elliott le Dragon), sa mère respire quant à elle une certaine froideur à sa manière, avec ses airs aristocratiques et le mépris qu’elle dégage quand elle lui dit qu’on ne l’aimera jamais vraiment pour qui il est.
À l’image de Bohemian Rhapsody, Rocketman baigne dans les chansons à la différence près que son interprète est encore en vie, et surtout que les acteurs du film interprètent bel et bien les compositions sans play-back. On dénombre plus d’une vingtaine de ses grands classiques, comme « Rocket Man » et « Sorry Seems to Be the Hardest Word », avant de finir en beauté par la très entraînante « I’m Still Standing » suivie d’une chanson inédite lors du générique de fin. Si on peut regretter l’absence de « Can You Feel The Love Tonight », les très nombreuses musiques font largement honneur à cet artiste de légende tout en accentuant son propos concernant les souffrances de la célébrité et du cocon familial étriqué.